Vie du PCF et du MJCF
Dimanche 8 Juillet 2018
Inédit chez les communistes : les deux hommes forts du parti, le premier secrétaire Pierre Laurent et le patron du groupe parlementaire André Chassaigne, s'affrontent en vue du Congrès extraordinaire qui se déroulera du 23 au 25 novembre
Président du groupe Gauche démocrate et républicain à
l'Assemblée, celui des communistes, André Chassaigne a signé un texte
d'orientation opposé à celui du premier secrétaire, Pierre Laurent, en
vue du 38e congrès du PCF. Et avec lui, plusieurs parlementaires. Un
fait inédit dans l'histoire du parti, susceptible de sérieusement
bousculer la direction.
Le texte signé par le député du Puy-de-Dôme: «Un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle» doit être déposé ce vendredu au siège du PCF, place du Colonel Fabien à Paris. Il rassemble des «orthodoxes» du PCF, mais pas seulement. En octobre prochain, les adhérents se prononceront sur l'ensemble des textes et celui qui arrivera en tête orientera le congrès organisé du 23 au 25 novembre à Ivry (Val de Marne), mais aussi la direction du parti. «Je suis un militant comme un autre», explique André Chassaigne au Figaro, même s'il suffit de le voir dans les travées de la fête annuelle de L'Humanité, à La Courneuve, pour observer que sa notoriété au sein du PCF est bien réelle et très solide. Et s'il assure qu'il n'a «aucune ambition de leadership», il est aussi «persuadé que ce Congrès extraordinaire est celui de la dernière chance pour le PCF». D'où son geste exceptionnel. «Il faut des ambitions fortes pour sortir d'une stratégie d'effacement en étant nous-mêmes».
Pierre Laurent «n'entend pas assez ce qui se passe»
«Ce qui nous rassemble, c'est notre refus de voir le PCF s'effacer», insiste le secrétaire fédéral PCF du Pas-de-Calais, Hervé Poly, autre signataire de ce texte. Pour lui, le texte posé par la direction du PCF - «la base commune» sur laquelle a voté le Conseil national, le 3 juin dernier - «n'assume pas son bilan comme base de réflexion pour repartir». Et Pierre Laurent «n'entend pas assez ce qui se passe». Hervé Poly, par exemple, souhaite que Ian Brossat, qui a été désigné «chef de file» pour les européennes afin de laisser ouverte la porte à des alliances, «prenne la parole comme tête de liste communiste à la fête de l'Humanité», en septembre. Pour lui, pas question d'alliance avec Benoît Hamon, l'ex-socialiste à la tête de Génération.s, «qui a signé un certain nombre des traités actuellement en vigueur en Europe». Pas question non plus de s'allier avec Jean-Luc Mélenchon. «Nous sommes en train d'assister au début de l'effondrement de l'Europe et il faut un autre son de cloche que nationaliste ou chauviniste». Bref, les communistes doivent reprendre du poil de la bête, en solo.
Face à cette tentative de putsch plus ou moins déguisée, la direction cherche à dédramatiser. Porte-parole du parti, Olivier Dartigolles reconnaît qu'il y a quelques années «la nouvelle aurait fait sensation». «C'est un fait, dit-il, cela ne s'est jamais vu. Mais André Chassaigne est dans son droit comme n'importe quel adhérent. Et il avait déjà fait part de ses critiques sur la stratégie lors des dernières élections». Lors de la présidentielle, André Chassaigne estimait ainsi qu'un ralliement à Jean-Luc Mélenchon porterait un «coup fatal» au parti. Dartigolles espère que «les débats des semaines à venir permettront le rassemblement».
Sous couvert d'anonymat, un cadre du PCF soutient que «les réflexes de la direction nationale ne sont pas les bons depuis trop longtemps». «Il y a eu des alertes mais elles n'ont pas été entendues, et André Chassaigne a pu, à juste titre, sentir son courant méprisé». «C'est la panique au 5e étage», assure-t-il, en référence aux bureaux de la direction du PCF, place du Colonel Fabien.
Le texte signé par le député du Puy-de-Dôme: «Un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle» doit être déposé ce vendredu au siège du PCF, place du Colonel Fabien à Paris. Il rassemble des «orthodoxes» du PCF, mais pas seulement. En octobre prochain, les adhérents se prononceront sur l'ensemble des textes et celui qui arrivera en tête orientera le congrès organisé du 23 au 25 novembre à Ivry (Val de Marne), mais aussi la direction du parti. «Je suis un militant comme un autre», explique André Chassaigne au Figaro, même s'il suffit de le voir dans les travées de la fête annuelle de L'Humanité, à La Courneuve, pour observer que sa notoriété au sein du PCF est bien réelle et très solide. Et s'il assure qu'il n'a «aucune ambition de leadership», il est aussi «persuadé que ce Congrès extraordinaire est celui de la dernière chance pour le PCF». D'où son geste exceptionnel. «Il faut des ambitions fortes pour sortir d'une stratégie d'effacement en étant nous-mêmes».
Pierre Laurent «n'entend pas assez ce qui se passe»
«Ce qui nous rassemble, c'est notre refus de voir le PCF s'effacer», insiste le secrétaire fédéral PCF du Pas-de-Calais, Hervé Poly, autre signataire de ce texte. Pour lui, le texte posé par la direction du PCF - «la base commune» sur laquelle a voté le Conseil national, le 3 juin dernier - «n'assume pas son bilan comme base de réflexion pour repartir». Et Pierre Laurent «n'entend pas assez ce qui se passe». Hervé Poly, par exemple, souhaite que Ian Brossat, qui a été désigné «chef de file» pour les européennes afin de laisser ouverte la porte à des alliances, «prenne la parole comme tête de liste communiste à la fête de l'Humanité», en septembre. Pour lui, pas question d'alliance avec Benoît Hamon, l'ex-socialiste à la tête de Génération.s, «qui a signé un certain nombre des traités actuellement en vigueur en Europe». Pas question non plus de s'allier avec Jean-Luc Mélenchon. «Nous sommes en train d'assister au début de l'effondrement de l'Europe et il faut un autre son de cloche que nationaliste ou chauviniste». Bref, les communistes doivent reprendre du poil de la bête, en solo.
Face à cette tentative de putsch plus ou moins déguisée, la direction cherche à dédramatiser. Porte-parole du parti, Olivier Dartigolles reconnaît qu'il y a quelques années «la nouvelle aurait fait sensation». «C'est un fait, dit-il, cela ne s'est jamais vu. Mais André Chassaigne est dans son droit comme n'importe quel adhérent. Et il avait déjà fait part de ses critiques sur la stratégie lors des dernières élections». Lors de la présidentielle, André Chassaigne estimait ainsi qu'un ralliement à Jean-Luc Mélenchon porterait un «coup fatal» au parti. Dartigolles espère que «les débats des semaines à venir permettront le rassemblement».
Sous couvert d'anonymat, un cadre du PCF soutient que «les réflexes de la direction nationale ne sont pas les bons depuis trop longtemps». «Il y a eu des alertes mais elles n'ont pas été entendues, et André Chassaigne a pu, à juste titre, sentir son courant méprisé». «C'est la panique au 5e étage», assure-t-il, en référence aux bureaux de la direction du PCF, place du Colonel Fabien.
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