dimanche 26 août 2018

CE QUE NOUS APREND LE TRISTE SORT DU PONT ÉCROULÉ DE GÊNES


La baisse de la dépense publique implique nécessairement une réduction du service rendu, car si des gains de productivité sont sans doute possibles dans les services publics, même le secteur privé a du mal à gagner 1% de productivité par an. Mais réduire le service, c’est faire des mécontents. C’est pourquoi, à l’heure de réduire les dépenses on supprime ce qui se voit le moins. Et ce qui se voit le moins, c’est l’entretien des infrastructures… du moins aussi longtemps que celles-ci ne s’écroulent pas. Les conséquences sont transférées à nos successeurs, et au prix fort (1). Car le coût de la dégradation croit exponentiellement avec le temps : la tuile envolée que vous ne remplacez pas aujourd’hui provoquera des dégâts considérables à la prochaine pluie…
Nos concitoyens – et tout particulièrement ceux qui appartiennent aux « classes moyennes » - vivent dans une totale schizophrénie. D’un côté, ils votent ceux qui ont pour programme la réduction de la dépense publique et des impôts, de l’autre ils s’indignent lorsqu’il faut attendre longtemps dans les urgences à l’hôpital, que leur train a du retard, que le pont est fermé par défaut d’entretien, que l’opérateur du SAMU les maltraite. Comme disent les anglais, « you get what you pay for » (« vous aurez ce que vous acceptez de payer »). 
Le monde merveilleux ou l’on étend les services et on réduit les dépenses n’existe pas.

Descartes
Extrait d'un excellent article publié sur le blog "El Diablo"

Aucun commentaire: