Les plus grands chefs cuisiniers français appellent au boycott du géant Bayer-Monsanto
Suite
au rachat du groupe américain Monsanto par Bayer, plus de 200 grands
chefs de cuisine française se sont rassemblés pour montrer leur
mécontentement. Tous ensemble, ils ont signé une lettre ouverte pour
lutter contre la présence de l’agrochimie dans notre nourriture.
Yannick
Alléno, Cyril Lignac, Yves Camdeborde, Yannick Alléno ou encore
Christophe Michalak, sont des grands personnages de la gastronomie
française, et sont reconnus également à l’international. Et ce n’est pas
pour cuisiner que ces maitres de la restauration se sont rassemblés,
mais bien pour dénoncer les conséquences terribles de la fusion entre
les deux plus grandes multinationales de biotechnologie, Bayer et
Monsanto.
C’est dans une Lettre ouverte contre l’invasion de l‘agrochimie dans nos assiettes (voir ci-dessous) qu’ils lancent un appel à la responsabilité collective et à la prise de conscience générale.
L’alimentation est en grand danger
Publiée le 20 septembre 2016 sur le site spécialisé de l’actualité de la cuisine et de la gastronomique Atabula,
les grands chefs de la restauration française se sont regroupés avec la
même volonté de communiquer leur Lettre ouverte contre l’invasion de
l’agrochimie dans nos assiettes.
Ardents
défenseurs du mieux et du bien manger, de la qualité du produit et
des producteurs locaux, nos grands chefs de cuisine étoilés veulent
aussi rappeler leur soutien à la biodiversité, le respect de
l’environnement ainsi que la santé des consommateurs mais également à
leur profession :
“Sans
un produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le
cuisinier ne peut plus exprimer son talent créatif. Il n’est plus en
mesure de faire son métier comme il l’aime et de le transmettre avec
passion.”
L’instrumentalisation de l’environnement
Avec
beaucoup de sincérité, ils expriment leur inquiétude face à
cette alliance entre les géants des pesticides et des semences ainsi que
son terrible enjeu : contrôler toute la chaîne alimentaire, de la terre
où pousse la semence jusqu’à l’assiette du consommateur. Ils dénoncent
le risque pour les paysans et agriculteurs de se voir restreints à la
fonction de simples exploitants au service d’une machine infernale.
Les terres cultivables risquent, quant à elles, de perdre leur diversité de culture et d’être réduites à un “produit marketé”.
Ce
rapprochement agrochimique constitue un réel danger pour nos assiettes.
Selon un rapport des Nations Unies, la détérioration rapide des sols de
la planète due à l’érosion, à la perte de nutriments et de carbone
organique, à l’imperméabilisation et autres menaces peut être inversée,
pour autant que les pays prennent l’initiative de promouvoir des
pratiques de gestion durable et l’utilisation de technologies
appropriées.
Le Rapport sur l’Etat des ressources en sols du monde du
Groupe technique intergouvernemental sur les sols de la FAO réunit les
travaux de quelque 200 scientifiques de 60 pays. Sa publication coïncide
avec la célébration de la Journée mondiale des sols, le 4 décembre, et
la conclusion de l’Année internationale des sols 2015 qui a servi à renforcer la prise de conscience sur ce qui a été décrit comme «l’allié silencieux de l’humanité».
L’agriculture
intensive et l’urbanisation détruisent toujours plus de surfaces
écologiquement précieuses. En France, une surface supérieure à
mille terrains de football est recouverte par des constructions chaque
jour. Un quart des champs est touché par l’érosion des sols qui les rend
stériles. Or, la préservation des sols est la préoccupation première
de la permaculture. A l’occasion de la « Global Soil Week » -la semaine
globale du sol- l’Institute for Advanced Sustainability Studies Potsdam a
créé une animation de sensibilisation à ce sujet.
Une
partie des sols s’érode et finit sa course dans les rivières et les
océans. La faute principalement à l’agriculture intensive qui laboure et
laisse les sols nus et donc sans défense une bonne partie de l’année.
Lettre ouverte contre l’invasion de l’agrochimie dans nos assiettes
Le
rachat du groupe américain Monsanto par l’allemand Bayer, en septembre
2016, ne peut pas laisser les professionnels de la restauration
indifférents. Avec cette acquisition, ce nouveau mastodonte des semences
et des pesticides a une ambition : contrôler toute la chaine
alimentaire, de la terre où pousse la semence jusqu’à l’assiette du
consommateur. Une telle entreprise n’a qu’une ambition : accroitre ses
activités, donc ses bénéfices, sur tous les continents, au mépris de la
biodiversité et de la santé des populations. Si l’Union européenne s’est
montrée inquiète suite à ce rapprochement, les citoyens ne peuvent se
contenter de regarder la chimie remplir leurs assiettes.
Ardents
défenseurs du bien manger, engagés quotidiennement dans la valorisation
du bon produit et des petits producteurs, les professionnels de la
restauration veulent rappeler leur attachement à quelques valeurs
fondamentales : le soutien à la biodiversité, le respect de
l’environnement et la santé des consommateurs. Ce rapprochement
agrochimique constitue un danger pour nos assiettes, mais il est
également une source d’inquiétude pour les paysans et les agriculteurs
qui voient se limiter leur liberté de planter et cultiver telle ou telle
semence. Demain, à cause des OGM, du Roundup et des différents produits
chimiques sortis des usines, les diversités culturale et culturelle
n’existeront plus. La nature vivante ne sera plus qu’un produit marketé,
transformé, muté au service d’un Léviathan.
Il
est nécessaire que les chefs et tous les acteurs de la restauration
prennent la parole et expriment publiquement leurs inquiétudes : sans un
produit sain et de qualité, sans diversité des cultures, le cuisinier
ne peut plus exprimer son talent créatif. Il n’est plus en mesure de
faire son métier comme il l’aime et de le transmettre avec passion.
Quant au paysan et à l’agriculteur, ils se transforment en simples
exécutants d’un grand tout agrochimique qui les dépasse : des ouvriers à
la solde d’une entreprise apatride, hors sol.
Cette
Lettre ouverte contre l’invasion de l‘agrochimie dans nos assiettes est
un appel à la responsabilité et à la prise de conscience collective.
Des enjeux majeurs pour notre alimentation se jouent actuellement. Non,
la nature, la diversité et la qualité de notre alimentation ne doivent
pas passer sous le rouleau compresseur liberticide du groupe
Bayer-Monsanto.
Note de Pedrito: suit une liste de plusieurs centaines de grands noms de la cuisine Française et de professionnels du monde de l'assiette saine et de la bonne bouffe
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