contre les résurgences de la peste brune, pour se souvenir qui étaient les réfugiés
Publié le 4 Octobre 2018
Un appel international
qui demande à rebondir
par tous les relais
des réseaux sociaux
et des contacts militants
Les
présidents, vice-présidents et secrétaires généraux des Comités
Internationaux des camps de concentration nazis se sont réunis à Milan, à
la Casa della Memoria, le 1er juillet 2018 à l’initiative de
l’Associazione Nazionale Ex Deportati Nei Campi nazisti (ANED). Devant
les menaces avérées contre la mémoire et l’avenir de l’Europe et de ses
citoyens, ils lancent solennellement l’appel suivant :
"
Nous sommes dépositaires des témoignages des rescapés des crimes nazis,
porteurs d’une mémoire vivante et douloureuse et nous nous faisons les
porte-paroles des milliers d’hommes et de femmes survivants des camps,
de leurs descendants et des simples citoyens qui militent au sein de nos
associations.
Nous avons à
cœur de préserver de l’oubli, de la banalisation et de la destruction
les anciens camps de concentration devenus lieux de mémoire de
l’humanité, en nous basant, entre autres, sur la résolution du Parlement
européen du 11 février 1993 «sur la protection européenne et
internationale comme monuments historiques des sites des camps de
concentration nazis». Les récentes atteintes aux sites de Mauthausen et
de Flossenbürg suscitent notre indignation.
Nous
sommes indignés par l’abstention des États de l’Union Européenne lors
de l’adoption par l’ONU, le 21 novembre 2014, d’une résolution dont
l’objet était la lutte contre la glorification du nazisme.
Nous
restons vigilants devant les tentatives nationalistes et populistes
d’effacer de la mémoire européenne ces lieux de barbarie mais aussi de
combats et de solidarité.
La
Déclaration universelle des Droits de l’Homme de 1948 rappelle que «la
méconnaissance et le mépris des Droits de l’Homme ont conduit à des
actes de barbarie qui révoltent la conscience de l’humanité». Des
centaines de milliers de déportés dans les camps nazis en ont été
victimes.
Depuis plus
de soixante-dix ans, les survivants et leurs descendants sont fidèles
aux serments faits lors de la libération des camps. Sans relâche ils ont
agi pour la paix, la solidarité fraternelle entre les peuples. Par
leurs témoignages ils ont lutté contre le racisme, l’antisémitisme, la
xénophobie et les thèses de l’extrême droite en Europe.
Aujourd’hui,
devant l’arrivée de réfugiés poussés par la guerre et la misère, la
réponse de certains États européens n’est pas l’accueil humanitaire mais
la fermeture de leurs frontières. La Méditerranée est devenue un
immense cimetière où les espoirs de milliers d’hommes, de femmes et
d’enfants ont pris fin. L’Europe semble avoir perdu sa mémoire. Beaucoup
d’Européens, avant et après la guerre, étaient eux-mêmes des réfugiés.
Ils ont connu la solidarité mais aussi la discrimination et le rejet.
L’Europe doit retenir les leçons terribles de son histoire récente et ne
pas fermer les yeux devant ses responsabilités.
Quelles
valeurs voulons-nous transmettre aux jeunes générations ? L’égoïsme et
la peur de l’autre ne doivent pas remplacer les valeurs d’humanisme qui
sont au cœur de notre histoire commune et de nos engagements.
Nous
faisons donc appel à tous les élus des institutions nationales et
européennes pour que leur recherche commune de réponses adaptées aux
phénomènes migratoires soit guidée en priorité par le respect de la
dignité humaine.
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