Benjamin Amar, le prof du 9-4 qui monte à la CGT
Figurant sur la liste des élections européennes du communiste Ian
Brossat, l’enseignant Benjamin Amar, un opposant à la ligne Martinez,
devrait faire son entrée au bureau confédéral de la centrale.
Omniprésent sur les plateaux de TV, sa verve s’impose aussi à la tribune de Dijon, où s’est ouvert dimanche le congrès de la CGT.
Professeur d’histoire-géographie au lycée Gutenberg de Créteil
(Val-de-Marne), Benjamin Amar fait partie de ceux et celles qui ne
ménagent pas Philippe Martinez dont le bilan à la tête de la CGT n’est
guère reluisant. Entre 2015 et 2017, la centrale a perdu 23.000
adhérents et sa première place sur l’échiquier syndical. Responsable de
la politique revendicative, Benjamin Amar devrait faire son entrée au
bureau confédéral – l’instance politique – qui sera élu jeudi soir.
Il dénonce « la stratégie nationale illisible » de la CGT
Responsable de l’union départementale (UD) du Val-de-Marne, ce quadra s’est très tôt engagé aux côtés des Gilets jaunes,
bien avant que la confédération tente une convergence des luttes
tardive et infructueuse. Son UD s’est aussi rapprochée de la Fédération
syndicale mondiale (FSM) – l’internationale communiste – alors que la
centrale l’a quittée voilà 20 ans pour rejoindre la Confédération
européenne des syndicats. Ce bateleur a d’ailleurs défendu mercredi un
amendement pour que la CGT devienne « observatrice » au sein de la FSM,
structure souvent décriée pour ses liens avec la Corée du Nord et
l’Iran. L’un des rares moments de débat un peu mouvementé lors de ce
congrès plutôt tranquille.
Notre concept, c’est la lutte des classes, pas l’opposition de lutte
A Dijon, Benjamin Amar a dénoncé également « la stratégie nationale
illisible » de son syndicat. « On est resté au milieu du gué, a-t-il
lancé sous les applaudissements. Notre concept, c’est la lutte des
classes, pas l’opposition de lutte », telle que mentionnée dans le
document d’orientation rédigé par la confédération.
Ce syndicaliste chevronné est aussi militant politique. Il figure
ainsi en 9e place sur la liste des élections européennes du communiste
Ian Brossat. Si son arrivée au bureau confédéral se confirme à l’issue
des votes de jeudi, elle illustrera la volonté du secrétaire général
d’avoir une équipe incarnant tous les courants – et ils sont nombreux –
influençant la CGT. Philippe Martinez préférant sans doute l’avoir à ses
côtés plutôt qu’œuvrant dans l’ombre.
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