Médias, coronavirus et dénigrement: une mise au point de l'ambassade de Chine
Ambassadeur de Chine : déclaration du 14/02/2020.
Ces
derniers temps, l’Organisation mondiale de la Santé, de nombreux
gouvernements ainsi que de nombreux experts étrangers ont largement
salué et soutenu les efforts du gouvernement et du peuple chinois dans leur lutte contre l’épidémie de Covid-19, dit coronavirus.
Mais
par ailleurs, nous avons également découvert des accusations gratuites
et malveillantes. Certains se sont délectés avec un malin plaisir des
insuffisances et des erreurs commises par les Autorités chinoises au
début de l’épidémie, les imputant au « caractère totalitaire du régime
chinois ». Très franchement, qui au monde, pourrait faire face à une
épidémie d’une telle soudaineté et prétendre en venir à bout dans la
décontraction ? Dans leur gestion de l’ouragan Katrina de 2005 et de
l’épidémie de Grippe A de 2009, les Autorités américaines ont dû faire
face à d’innombrables problèmes. Pourtant, personne n’a alors songé à
les imputer à leur régime politique ou au capitalisme.
D’autres
blâment « l’absence totale et délibérée de transparence du Gouvernement
chinois dans sa communication sur l’épidémie » alors que c’est
exactement le contraire. La cellule de coordination interministérielle
de notre Gouvernement tient des points de presse quotidiens et rapporte
au peuple chinois comme à la communauté internationale, avec la plus
grande transparence et la plus grande rigueur, les chiffres et
l’évolution en temps réel de l’épidémie. Ces données portent sur tous
les types de cas : infections confirmées, cas suspects, cas graves,
guérisons, décès et personnes placées en quarantaine. Si on considère
que tout cela est de la «rétention d’information », quid de l’attitude
de l’administration américaine qui a attendu trois ans après la fin de
l’épidémie de Grippe A pour reconnaître avoir sous-estimé sa gravité, et
qui s’en est sortie par une pirouette en invoquant un « problème de
statistique » ?
Lorsque
le Gouvernement chinois enquête sur les défaillances de certains
fonctionnaires, certains l’accusent encore de rechercher des « boucs-
émissaires ». Oui, des enquêtes ont été diligentées dans plusieurs
provinces chinoises sur les manquements de certains responsables dans la
lutte contre le virus. Certains sont poursuivis et d’autres déjà
révoqués. C’est l’illustration de la forte capacité du système
socialiste chinois à corriger ses erreurs. Des forêts en Australie en
2019, qui donc, parmi les hommes politiques ou les responsables de ces
pays, a été poursuivi ou limogé ? Rien de tout cela n’a troublé les
vacances du président américain, ni celles du premier ministre
australien.
Certains
reprochent au Gouvernement chinois de « renforcer la censure ». Selon
eux, la fermeture - dans le respect du droit - de comptes Wechat
diffusant des rumeurs, revient à signer « l’arrêt de mort sociale » de
leurs propriétaires. Je rappelle que sur Facebook, rien que sur les
trois derniers trimestres de l’année dernière, 5,4 milliards de comptes
ont été supprimés pour diffusion de rumeurs. Est-ce que cela signifie
que Facebook a prononcé 5,4 milliards d’arrêts de mort ? Pourquoi le
même phénomène est-il qualifié en Occident de « lutte contre les fake
news » et d’« écrasement de la liberté d’expression » quand il se
produit en Chine ?
La
logique à l’œuvre, derrière ces absurdités, est en fait très simple :
c’est le fameux « deux poids deux mesures » qui permet d’interdire aux
Chinois ce que s’autorisent les Occidentaux. Certains problèmes, de
nature technique en Occident, deviennent politiques dès qu’ils
concernent la Chine. Rien d’étonnant à cela. Au fond, c’est l’«
égocentrisme occidental » qui s’exprime. La Chine a mis quelques
décennies pour accomplir le parcours de développement réalisé par
l’Occident en quelques siècles. Sa classe moyenne est aujourd’hui plus
nombreuse que l’ensemble de la population américaine. Certains ont du
mal à accepter le fait qu’un pays appauvri et affaibli en un siècle ait
pu émerger, sans emprunter le modèle occidental. Ça les dérange et ils
ne le digèrent pas. Par conséquent, dès que la Chine fait face à des
difficultés, on les voit bondir et s’ingénier à l’accabler davantage à
coups de discours méphitiques. On a vu fleurir dans les médias des
titres comme : « China Is the Real Sick Man of Asia », « Coronavirus
Made in China », « Alerte jaune » et « Péril jaune », tous faisant
l’amalgame entre l’épidémie, la Chine, le peuple chinois, voire la
communauté asiatique toute entière. Si des Occidentaux étaient victimes
de ce type de discours humiliant, ils les jugeraient contraires au droit
et à la morale. S’ils visaient des Africains ou des Arabes, ils
seraient considérés comme politiquement incorrects. Mais s’ils visent
des Chinois, alors, c’est la « liberté d’expression ».
Chez
certains médias, la critique-réflexe de tout ce qui est chinois confine
à la paranoïa. Ces soi-disant sinologues, plongés dans leurs études de
la Chine depuis des dizaines d’années sans finalement n’y rien
comprendre, sont pathétiques. Ils ne s’intéressent qu’aux « problèmes »
du pays, espérant y trouver les moindres prémices du fiasco chinois, au
lieu d’essayer de réfléchir aux ressorts de son émergence rapide. Ainsi,
ils continuent d’aller d’erreur en erreur. Ils s’attendent sans doute à
ce que cette grande épidémie provoque l’effondrement de la Chine
socialiste dirigée par le PCC. En se voilant la face, ces gens-là
trompent leurs opinions publiques avec des fariboles auxquelles
eux-mêmes ne croient pas, le tout au préjudice des nations et des
peuples. Inutile de dire combien le Gouvernement et le parti communiste
chinois sont vigilants face à la survenue de cette épidémie. Ils y ont
réagi avec tout le sérieux qui s’imposait. Dans une éthique de
responsabilité, tant vis-à-vis des Chinois que de la communauté
internationale, les mesures de prévention et de contrôle les plus
complètes et les plus strictes ont été prises, dont beaucoup bien plus
draconiennes que les exigences du Règlement sanitaire international (RSI)
et des recommandations de l’OMS. En décidant des mesures de contrôle
strictes à Wuhan, ville de plus de 10 millions d’habitants et au Hubei,
province de 59 millions d’habitants, nous avons consenti à d’énormes
sacrifices. Certains disent que ces mesures « violent les droits de
l’Homme ». Mais, pardon de vous le rappeler ! C’est vous qui bénéficiez
des bienfaits de ces mesures ! Selon les chiffres de l’OMS, jusqu’au 10
février, on ne comptait que 319 cas confirmés et 1 seul décès hors de
Chine. Alors qu’en 2009, après le déclenchement de l’épidémie de Grippe A
aux États-Unis, le Gouvernement américain n’avait adopté aucune mesure
stricte de contrôle et de prévention pendant 6 mois, de sorte que
l’épidémie s’est propagée dans 214 pays et régions, infectant plus de
1,6 millions de personnes et causant plus de 280 000 morts. Sans
l’immense sacrifice consenti par le peuple chinois, le tableau
épidémiologique mondial serait bien différent. Nous n’attendons pas des
médias occidentaux qu’ils nous encensent, mais simplement qu’ils nous
traitent en égal et sans parti pris.
Note d'information complémentaire :
Si
pour le moment la Chine n’a pas réellement pu compter sur l’aide des
pays occidentaux, tout juste préoccupés de rapatrier leurs
ressortissants alors que Pékin s’activait pour mettre en place une
quarantaine efficace, elle peut en revanche compter sur celle de
Cuba qui, comme toujours, mobilise ses laboratoires de recherche de
pointe pour apporter son appui. C’est un médicament d’origine cubaine
qui est utilisé pour combattre le coronavirus en renforçant le système
immunitaire des malades : l’Interferon Alfa 2B, un médicament antiviral
développé par Cuba et déjà utilisée pour des infections virales
provoquées notamment par le VIH, le papillomavirus ou encore dans
certains cas de cancers et d’hépatites.
La
dernière pandémie enregistrée par l’Organisation mondiale de la Santé
est la grippe H1N1 en 2009. Elle s’était déclarée au Mexique avant de se
développer aux USA. Le gouvernement Obama avait attendu le 25 octobre
2009 pour déclarer une urgence nationale alors que les premiers cas
étaient enregistrés le 24 avril 2009. Les USA ne mirent pas en œuvre de
mesure de quarantaine ni de contrôle des déplacements. Cette
maladie pour laquelle il existait un vaccin aura fait 12 000 morts,
causé 265 000 hospitalisations et touché 59 millions d’Américains
d’après le Centre pour le contrôle des maladies et la prévention (US
CDC).
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