28 mars 2020
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Il
avait couvert un faux dans Libération, diffamé LGS dans Rue89, il est
chroniqueur sur France Inter et il préside RSF qui tenta de nous faire
censurer.
Le coronavirus et la Chine. Lettre ouverte à Reporters sans Frontières
André LACROIX
Le
24 mars, j’ai reçu un courriel de Daniel Bastard contenant un
communiqué de presse de RSF intitulé « Si la presse chinoise était
libre, le coronavirus ne serait peut-être pas devenu une pandémie ». Le
25 mars et le 26 mars, j’ai reçu, de la part de Cédric Alviani, un autre
texte de RSF intitulé « Ces héros de l’information que la Chine a
étouffés ».
Chers Messieurs Bastard et Alviani,
Que
les autorités chinoises aient commis des fautes lors du surgissement
inopiné d’un nouveau virus, nul ne le conteste, en particulier le
gouvernement de Pékin qui a déjà décidé de demander des comptes aux
autorités de la métropole de Wuhan et de la province du Hubei.
Vous
profitez de ces événements dramatiques pour condamner sans appel un
régime qui ne vous plaît pas. L’indignation à géométrie variable est
une constante chez RSF.
Vous êtes bien les héritiers de votre
fondateur et ancien secrétaire général, le peu recommandable Robert
Ménard dont l’engagement à RSF a été suivi par l’accession à la mairie
de Béziers grâce au soutien de Marine Le Pen.
Que le nouveau
secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, ait déclaré se
désolidariser de Ménard en 2006, cela ne l’a pas empêché, en 2019,
d’aller chercher le Prix Dan David à Tel Aviv, dans un pays où l’on peut se permettre d’assassiner des journalistes palestiniens.
Quant
à l’ineffable Pierre Haski, votre président, dont les sentiments anti
chinois sont bien connus, il a un jour réussi ce tour de force d’asséner
en une seule phrases trois contre-vérités à l’égard de la Chine.
En
ces moments peut-être déterminants pour l’avenir du vivre ensemble sur
la planète terre, il y a mieux à faire que de jouer à refaire l’histoire
avec des si. « Si la Chine, etc. » et, pourquoi pas : « si les
États-Unis respectaient le droit international », ou « si les
multinationales ne dominaient pas la politique » ou « si l’Iran n’était
pas victime de sanctions », etc.
Quant aux héros de l’information
étouffés, je pense en particulier à Julian Assange, le fondateur de
Wikileaks : s’il bénéficie aujourd’hui d’un soutien médiatique qui se
généralise, je n’oublie pas que, selon Marc Rees, rédacteur en chef de Next INpact,
RSF a commencé par dénoncer « les diffusions irresponsables de
Wikileaks », que RSF a mis en cause la méthodologie de Wikileaks
« entamant sa crédibilité » et l’a même accusé d’être « un média par opportunisme »,
ce qui a sans doute retardé l’élan de solidarité à l’égard de Julian
Assange. Ces réserves de la part de RSF sont assez compréhensibles, car
les documents de Wikileaks dénonçaient explicitement des crimes de
guerre commis par les États-Unis, qui sont, pour rappel, votre grand
protecteur (voir Maxime Vivas, La face cachée de Reporters sans Frontières, éd. Aden, 2007).
En
ce qui concerne l’expulsion de journalistes étasuniens par la Chine, la
mesure a été prise "deux semaines après une décision contraignant le
travail des agences de presse chinoise sur le sol américain". Le
journal Les Échos écrit à ce propos : « Inédit, ce coup de force
entend répondre à Donald Trump. Dans un communiqué, le ministère des
Affaires étrangères précise que ses décisions sont de nécessaires contre-mesures que la Chine est obligée de prendre en réponse à l’oppression déraisonnable que subissent les médias chinois aux Etats-Unis ». Un détail que vous « oubliez » de mentionner.
À votre prose partisane − sans pour autant être un inconditionnel de la Chine −, je préfère le discours ouvert et modéré de l’ambassadeur de la RPC à Paris.
Veuillez agréer, chers Messieurs Bastard et Alviani, mes salutations distinguées.
André LACROIX
(citoyen belge).
Blog Le grand Soir(citoyen belge).
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