jeudi 26 mars 2020

  Billet d'humeur d'Yves Adam

26 Mars 2020, 16:44pm
| Publié par BLOG-PCF-ARRAS
PCF Arras: Billet d'humeur d'Yves Adam
J’ai un peu de mal à comprendre et trouver formidables les applaudissements de 20h vers les personnels soignants. Bien sûr que ces personnes mettent leur vie en danger pour aider les autres, bien sûr que grâce à elles la pandémie va peut-être se réduire plus rapidement. Et puis ça leur donne du baume au cœur et du courage pour poursuivre leur action.
Mais n’est-ce pas aussi pour nous donner bonne conscience que nous les applaudissons chaque jour, en leur « déléguant » pour ainsi dire le soin de faire avancer les choses ?

Je ne parle pas seulement des hypocrites qui continuent à ne pas respecter les règles de confinement, ou qui continuent à se réunir « pour garder le moral ».

Il faudra bien tirer les leçons de cette crise sanitaire, à savoir la non-préparation des gouvernements précédents, et leur politique de destruction du service public de santé (pour ne parler que de celui-là). Alors, on se contenterait d’applaudir ceux qui sont au front, sans poser les responsabilités de ceux qui ont le pouvoir de faire bouger les choses ? 

Bien sûr que nous avons chacun à notre niveau la possibilité d’apporter une aide aux personnes en difficulté, et c’est très bien ainsi. Mais il en va de la pandémie du covid-19 comme du grave problème de la détérioration du climat : l’addition des initiatives individuelles ne remplacera jamais les possibilités du pouvoir central. Et il y aurait tant à faire : pour simplifier, aller chercher les moyens là où ils sont.

Alors oui, portons aux nues nos sauveurs qui par leur sens du sacrifice et de la responsabilité, parviennent à sauver des vies. Nos applaudissements leur feront pour un temps oublier leur colère, qu’ils manifestent depuis un an dans les rues. 

Au passage, merci aux médecins, mais n’oublions pas « le petit personnel » que sont les infirmier(ière)s, les aides-soignants et autres personnels d’entretien qui travaillent dans les établissements de soin.

Il n’est pas temps d’aller manifester dans les rues, mais dès que la crise sera passée n’oublions pas d’où est venu ce gâchis.

La fatalité a bon dos.

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