Macron-Janus, fin de partie ?
Ce
qui a porté au pouvoir cet employé de banque somme toute assez médiocre
quand on le voit à l’œuvre, c’est qu’il est séduisant et excellent
bonimenteur. Beaucoup de commerciaux le sont, car sans cela ils ne
feraient pas de bons commerciaux. La différence, c’est que Macron avait
accès, de par sa naissance, son métier, ses réseaux et ceux de sa femme,
aux hautes sphères et c’est là qu’il a exercé ses talents. Quand on est
un peu psychologue, il n’est pas difficile de séduire quelqu’un et
encore moins quelqu’un de puissant qui est habitué à la flatterie et qui
se croit supérieur et invincible. Les grands escrocs sont passés maître
dans l’art. Mon père a été dépouillé de l’entreprise qu’il avait montée
par un gars du genre de Macron qui avait compris comment il
fonctionnait et qui l’a complètement entourloupé. Quand mon père a
repris ses esprits il n’avait plus rien. Macron a donc séduit quelques
milliardaires (ce n’est pas ce qui manque en France) et ils l’ont fait
entrer dans le gouvernement Hollande, avec ordre de travailler pour eux.
Tant qu’il n’avait qu’à faire ce qu’on lui disait de faire, Macron
était parfait. Il a trahi Hollande au moment où on le lui a dit, puis
ces mêmes milliardaires lui ont ouvert leurs antennes et on n’a plus vu
que lui pendant des mois à la TV, dans les magazines, la presse et
partout, et il nous a bonimenté inlassablement. Son argument de vente,
le « en même temps » a suscité l’engouement des médias dominants
toujours avides de nouveautés creuses et superficielles. Cela n’aurait
peut-être pas suffi à le porter au pouvoir mais l’imbécile « front
républicain » a fait le reste et il a été élu.
Toujours porté par des médias en extase, il a fait appliquer point
par point par ses ministres, ses députés et ses hauts-fonctionnaires le
programme des milliardaires auxquels il devait sa place. Et pendant
qu’ils se hâtaient de dépecer ce qui restait du patrimoine français,
lui, il parlait, il nous disait tout et son contraire, il se mettait en
scène dans de faux bains de foules ou dans des entreprises triées sur le
volet, mais surtout à l’étranger, ce qui était le plus facile, car là,
il ne faisait de mal à personne et tout le monde se fichait bien de lui.
Il n’avait rien d’autre à faire que baratiner, séduire, voyager, placer
ses amis, et se faire encenser. Bref c’était le bonheur parfait, l’état
de grâce. Tout le gratin l’adorait. Le petit marquis et son épouse
faisaient absolument tout ce qui leur chantait, lui s’amusait avec
Benalla, elle jouait à Marie Antoinette. A force de ne rencontrer que
des flatteurs ou des obligés, il s’est même pris pour un homme d’état et
s’est mis à faire la leçon à la terre entière. Il se croyait
invincible. « Venez me chercher ! » hurlait-il aux Français.
Et les Gilets jaunes sont venus… Ça, les milliardaires ne l’avaient
pas prévu. Tellement habitués à exploiter et écraser les « riens » et
les « sans dents », ils n’ont rien vu venir. Malgré la répression
policière et le mépris général (hélas même celui de la gauche et des
syndicats), les Gilets jaunes ne sont pas rentrés chez eux. Pendant
quelques semaines, on a vu à la TV de vraies personnes à la place des
« experts » et des éditocrates, ces valets zombies du capitalisme
financier, indécrottables sangsues des plateaux. Macron, un moment
déstabilisé a donné des primes à la police, lui a promis l’impunité et
l’a lâchée sur les manifestants, puis il s’est remis dans la peau du
bonimenteur séducteur qui avait fait sa gloire, et il a entamé son
« grand débat », sous l’œil hypnotisé des médias d’état et apparentés.
Il a dit, comme d’habitude, tout et son contraire et n’importe quoi
pendant des heures, sans que ça gêne personne sur les plateaux TV, bien
au contraire. Tout allait bien à nouveau et Macron était heureux, car il
n’aime rien tant que pérorer devant un auditoire captif. Mais cela ne
faisait pas l’affaire des milliardaires qui savaient qu’il fallait faire
passer la suppression des indemnités de chômage et des pensions de
retraite avant l’été 2020, sans quoi on n’aurait pas le temps de
blanchir Macron avant les présidentielles. Donc Macron, en bon serviteur
du Capital, est reparti au combat contre le peuple, se croyant sauvé
par sa tête de premier de la classe et le soutien indéfectible des
médias. Ses patrons l’avaient sûrement prévenu que la contre-réforme des
retraites allait contrarier pratiquement tout le monde. Mais il n’avait
pas le choix et il était prêt à tout. Sûr de lui, comme Thatcher avant
lui, il n’a rien cédé quand toutes les professions se sont soulevées,
malheureusement en ordre dispersé. Malgré la longue grève des
transports, les nombreuses et importantes manifestations, les actions de
toutes sortes, Macron pouvait encore espérer passer sa contre-réforme
avant l’été en utilisant le 49.3 et sa majorité de playmobils. Et donc
il ne s’en faisait pas…
Là-dessus, patatras, le coronavirus se déclenche en Chine. Que faire ?
Les milliardaires tout aussi pris au dépourvu que lui ne pouvaient rien
pour lui. Macron était seul en face du fléau. Et donc Macron a fait du
Macron. Il a pris la maladie et la Chine de très très haut. Pensez donc,
tout cela était bon pour un système totalitaire et arriéré comme la
Chine, mais le virus n’oserait jamais s’attaquer à lui, Macron. Il a
ignoré tous les signes et les avertissements, n’a pris aucune décision,
aucune précaution. Il s’est contenté de parader, fanfaronner, bomber le
torse et bonimenter, la seule chose qu’il sache faire… Mais le virus ne
se laisse pas séduire comme les milliardaires, les médias, les
haut-fonctionnaires et la grande bourgeoisie. Il est insensible au
baratin. Ce qu’il faut, en face du virus, ce sont des actes, des
décisions claires, précises et rapides, et en matière de décision,
Macron ne sait faire que du « en même temps ». Donc après n’avoir rien
fait pendant trop longtemps, il a fait fermer certains commerces et pas
d’autres, contrôlé certaines frontières et pas d’autres, enfermé des
gens et envoyé d’autres au front sans protection, distribué des masques à
certains et pas à d’autres, autorisé les tests pour certains et pas
pour d’autres, décidé de séparer des gens et pas d’autres, réprimé des
gens et pas d’autres. Il a oscillé d’ici et de là sans savoir quoi faire
ni où aller ; hésitant entre protéger la vie des Français ou protéger
les profits de ses amis ; passant de l’un à l’autre au gré des
événements ; prenant des poses : superman, général, père de la nation.
Comme dit l’Ecclésiaste : « Malheur au pays dont le roi est un enfant et
dont les princes se goinfrent dès le matin ». Notre président est un
enfant qui ne connait rien à rien, qui est incapable de s’engager, de
prendre un risque, d’assumer, de décider, bref de gouverner. Et donc sa
seule option est la répression. En interdisant tout à tout le monde
(sauf à ses amis, bien sûr), il n’y a plus de problèmes. Il n’a plus
besoin de rien faire. L’épidémie s’arrêtera bien un jour, et en
attendant, il suffit, avec l’aide des médias, de culpabiliser les
victimes de son incurie et de la cupidité de ses maîtres.
Vous avez compris où je voulais en venir. Le « en même temps » est
tout simplement l’expression de l’indécision de Macron. Avec son « en
même temps », il ménage la chèvre et le chou, il dit tout et son
contraire, il ne tranche pas, il fait plaisir à tout le monde. Le « en
même temps » c’est « en même temps » ce qui l’a porté au pouvoir et ce
qui causera sa chute. Car au moment où il fallait décider, il s’en est
révélé incapable. Il s’est contenté de copier avec retard ce que les
autres faisaient et toujours à coup de demi-mesures. Mais maintenant les
français ont compris. Macron aura beau faire assaut de séduction, les
médias auront beau nous baratiner, les flics auront beau nous cogner,
les juges auront beau nous mettre en taule, les banquiers nous menacer
de faillite et l’UE tempêter, le diable est sorti de sa boîte et il n’y
rentrera plus.
Dominique Muselet
Photo Gerd Altmann/Pixabay
Rappel de Pedrito Janus, plus ancien roi du Latium, accueillit Saturne, chassé du ciel. Celui-ci, en reconnaissance, le dota d'une sagacité extraordinaire.
Entre Janus au double visage et Jupiter, maître des dieux, à chacun de choisir, mais la chute du petit monarque envoyé par les banquiers pour confisquer le pouvoir sera de toute manière la même: brutale, pour celui qui prend à l'excès les Français pour des demeurés
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