CGT, FO, Solidaires, FSU, avec l’UNEF et l’UNL dénoncent les discours bellicistes du chef de l’Etat
et de son gouvernement, relayés par le préfet de police de Paris, qui,
au motif de la «guerre»contre le coronavirus, nous font progressivement
glisser vers une situation où leur sont conférés les «pleins pouvoirs». En particulier, ils viennent de prendre connaissance du «projet de loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19» qui permet d’habiliter
le gouvernement à légiférer par ordonnances pour remettre en cause
durablement les droits des salariés,notamment en matière de congés
payés, de réduction du temps de travail, de repos hebdomadaire ou de
liberté de réunion.
Ils
condamnent les contradictions insupportables du discours gouvernemental
qui rend hommage aux «héros en blouses blanches» alors que le ministère
de la Santé a fermé plus de 4000 lits en un an, qu’il
se refuse à mettre à disposition le matériel de protection
indispensable aux personnels, à ouvrir le moindre lit, à créer le
moindre poste supplémentaire dans les hôpitaux pour faire face à la
propagation du virus.
Les syndicats considèrent que le moyen le plus efficace pour conjurer la catastrophe sanitaire annoncée, ce n’est pas seulement de respecter les gestes barrières, c’est
aussi et surtout de rétablir tout de suite les lits qui ont été
supprimés depuis des années, de créer sans attendre les postes
nécessaires à la prise en charge de tous les patients (ceux atteints du
Covid-19 et les autres) et de doter tous les personnels hospitaliers des
moyens matériels indispensables à leur protection (masques FFP2,
solutions hydroalcooliques, gants, lunettes de protection, surblouses).
Se refuser à le faire, c’est se résigner à accepter l’inacceptable, à savoir se préparer à la «priorisation»dans l’accès aux soins :en clair, qui sera soigné etqui ne le sera pas…
Les
salarié-es du public et du privé sont en colère, et nous le constatons
dans différents secteurs comme à La Poste, dans les transports ou sur
les plateformes logistiques par exemple, où les conditions ne sont pas
réunies pour protéger les agents. Le gouvernement et les employeurs
doivent fournir sans délai les équipements de protection indispensables à
celles et ceux qui travaillent. Selon le Code du Travail, tout
employeur est tenu de protéger les salariés, ce qui est loin d'être le
cas. Une crise sanitaire n'est pas synonyme de fin des droits des
travailleurs. Une partie de la population est placée en chômage partiel
sans aucune certitude sur le versement du salaire. Et c’est encore plus
inquiétant pour tous-tes les salarié.e.s précarisé.e.s qui survivent
avec des CDD de quelques jours.
Le
confinement des élèves et des étudiants décidé par le gouvernement
aggrave la fracture numérique:en ouvrant de chaotiques plateformes
d'éducation à distance, il accentue les inégalités sociales qui frappent
en particulier les milieux défavorisés qui n'ont peu ou pas accès à
Internet.
Ils
soutiennent les travailleurs qui appliquent le droit de retrait afin
de se protéger, et les salariés qui se mettent en grève pour défendre
leurs droits. Ils exigent, non pas le report de la «réforme» des
retraites comme le gouvernement l'a annoncé, mais son retrait pur et
simple: c’est le cas également pour la «réforme»de l'assurance chômage.
La
situation exceptionnelle liée à la propagation du coronavirus ne
saurait constituer un moyen pour déréglementer les droits des salariés
comme le droit syndical : en période de crise, le syndicalisme ne
saurait devenir le supplétif du gouvernement chargé de la bonne
application des «mesures d’exception».
Ils demandent auprès du préfet de région que les mandatés syndicaux
puissent se déplacer pour faire respecter le droit du travail.
Paris, le 18 mars 202
Note de Pedrito. Tiens, la CFDT ne figure pas parmi les signataires....Sans doute un oubli du "syndicat" macro-patronal......
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