Les soignants ne veulent pas être dupés
Le gouvernement serait-il en train de noyer le poisson avec son
Ségur de la santé cornaqué par Nicole Notat ?
Présentée
comme un grand projet pour tout remettre à plat et répondre enfin aux
maux de l'hôpital public après la crise du Covid-19, cette série de
réunions, déclinées en région par les Agences de la santé, est vécue
avec de plus en plus de méfiance par les personnels, soignants en tête,
qui ont le profond sentiment d'en être exclus.
Ce
mardi, partout en France, la colère va encore s'exprimer à l'appel
notamment de la CGT. Alors que le président Macron y est allé de son mea
culpa, ce grand raout ressemble de plus en plus à un comité théodule,
complexe, opaque.
Bref, sans réel ancrage dans la réalité vécue Changement de cap
S’il
s’agit de poser un diagnostic, les raisons de la crise de l’hôpital
public sont malheureusement connues depuis longtemps : mis sous la
férule des règles comptables et de la concurrence, les CHU crèvent de
cette gestion mortifère. Or. un service public doit être sanctuarisé et
mis hors de la jungle du marché.
Ce n’est pas le chemin pris. Les propos du Premier ministre ont donné le ton : «
Ce que je crois, c'est que la crise exige de noi4s non pas de changer
de cap, mais de changer de rythme avait-il déclaré en annonçant les
grandes lignes du plan pour l'hôpital. Parmi lesquelles, une
revalorisation des salaires. Mais aussi la levée du « tabou des 35
heures ».
C’est
ce qui s’appelle être à côté de la plaque. Seules la pression et la
mobilisation des travailleurs de la santé peuvent rectifier le tir.
Eux veulent un changement de cap. Et le font savoir.
Nicole Notat, le retour d’une partenaire particulière
À 72 ans, Nicole Notat revient sur le devant de la scène en étant nommée par le gouvernement « Madame Ségur de la Santé ». Elle fut secrétaire générale de la CFDT durant 10 ans de 1992 à 2002.
Une période charnière pour la confédération à laquelle elle a donné une orientation fondée sur le syndicalisme « d’accompagnement », provoquant une scission qui allait donner naissance aux syndicats SUD.
Partenaire
privilégiée du patronat durant son mandat syndical, elle succède à
Denis Kessler, dirigeant du Medef, à la présidence du club Le Siècle,
qui regroupe une certaine élite cooptée.
Sa nomination représente-t- elle une inflexion « sociale- libérale » dans le mandat d’Emmanuel Macron ?
Pas une rupture en tout cas : Nicole Notat l’avait soutenu dès le retour de la présidentielle. L.P.La Marseillaise
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