mardi 11 août 2020








RT France
Alexandre Loukachenko a fustigé les heurts ayant suivi l'annonce de sa réélection, dénonçant des «appels depuis l'étranger» visant à «téléguider» la population. Dans le même temps, certains pays ont émis des doutes sur le déroulement du scrutin.
Dans la foulée des résultats rendus publics par la Commission électorale de Biélorussie, le président Alexandre Loukachenko s'est exprimé, le 10 août, sur les manifestations qui ont suivi l'annonce de sa réélection avec plus de 80% des suffrages.
«Nous avons enregistré des appels depuis l'étranger. Depuis la Pologne, la Grande-Bretagne, et la République tchèque, il y avait des appels pour téléguider, excusez l'expression, nos moutons», a-t-il déclaré, cité par l'agence publique BelTA.
«Nous ne leur permettrons pas de mettre le pays en pièces», a ajouté celui qui est au pouvoir depuis juillet 1994. D’après lui, des «marionnettistes» venus de République tchèque ont ordonné à l’opposition de «faire sortir les gens dans la rue et de demander des négociations pour un transfert du pouvoir».
Des messages bienveillants... et d'autres moins
Après l'annonce des résultats, le président russe Vladimir Poutine a félicité son homologue dans un télégramme mis en ligne par le Kremlin : «J'espère que vos activités étatiques contribueront au développement de relations russo-biélorusses mutuellement profitables dans tous les domaines.» Il a mis en lumière dans son texte les «peuples frères de Russie et de Biélorussie».
De son côté, toujours repris par BelTA, Xi Jinping a lui aussi adressé ses félicitations au président réélu. «Au nom du gouvernement chinois et du peuple chinois, ainsi qu'en mon propre nom, j'exprime mes chaleureuses félicitations et mes meilleurs vœux. Je suis sûr que, sous votre direction, la Biélorussie obtiendra de nouveaux succès brillants», a-t-il fait valoir.
A contrario, plusieurs pays de l'Union européenne (UE) se montrés nettement plus critiques. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dénoncé sur Twitter un «harcèlement et une répression violents des manifestants pacifiques [qui] n'ont pas leur place en Europe». «Les droits fondamentaux doivent être respectés en Biélorussie. Je demande aux autorités biélorusses de veiller à ce que les suffrages d'hier soient comptés et publiés avec précision», a-t-elle insisté.

Lors d'une conférence de presse, le porte-parole de la chancelière allemande, Steffen Seibert, a évoqué les «sérieux doutes» du gouvernement allemand sur le déroulement de l'élection. «Nous avons de sérieux doutes concernant le déroulement et le caractère démocratique de ce vote [...] Les critères démocratiques minimaux pour une élection n'ont pas été remplis», a-t-il souligné, repris par l'AFP. Il a lui aussi condamné «l'usage de la force contre des manifestants pacifiques à Minsk et dans d'autres villes du pays».
Dans un message mis en ligne sur Twitter, le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, a expliqué avoir «appelé à une réunion extraordinaire du Conseil européen et à une réponse forte de l'UE aux événements de Biélorussie».

Selon les résultats préliminaires dévoilés par la Commission électorale, le président sortant Alexandre Loukachenko a été réélu avec 80,23% des suffrages, devant sa rivale Svetlana Tikhanovskaïa (9,9%). Cette dernière a rejeté ces résultats et demandé à ce qu'Alexandre Loukachenko lui cède le pouvoir. D'après le ministère de l'Intérieur biélorusse, cité par l'agence RIA Novosti, 3 000 personnes ont été arrêtées par la police lors des manifestations en Biélorussie. Plusieurs journalistes, notamment trois pigistes de l'agence vidéo Ruptly ont été interpellés alors qu'ils couvraient le scrutin. Toujours selon le ministère, au moins 50 citoyens et 39 policiers ont été blessés dans les affrontements.
 
Défense : le Kremlin manœuvre, l'Ouest s'inquiète - Libération
Wikipédia
La Biélorussie ou le Bélarus est un pays d'Europe orientale sans accès à la mer, bordée par la Lettonie au nord, par la Russie au nord-est et à l'est, par l'Ukraine au sud, par la Pologne à l'ouest et par la Lituanie au nord-ouest.
La Biélorussie, peuplée de 9 477 918 habitants, connaît une des densités de population les plus faibles du continent : 46 hab./km2.
Les Biélorusses vivent majoritairement en milieu urbain ; les plus grandes villes du pays : Minsk, la capitale, Gomel, Vitebsk, Babrouisk, Brest
La Biélorussie est indépendante depuis la dislocation de l'URSS, en 1991. Les relations avec la Russie sont encore très étroites, les pays partageant une langue commune, le russe (le biélorusse n'est surtout utilisé qu'à l'écrit ou dans les musées, pour la signalisation routière, et dans le langage courant en milieu rural).
La Biélorussie n'a pas connu de réforme économique d'inspiration libérale comme son voisin russe dans les années 1990 : son industrie et son agriculture, à l'époque plutôt développées comparativement au reste de l'URSS, sont restés relativement stables (notamment la fabrication de tracteurs, de réfrigérateurs et l'élevage bovin), et les inégalités sont moins fortes qu'en Russie. Depuis juillet 2010, la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan ont formé une union douanière, supprimant notamment les contrôles à leurs frontières communes.
En 2018, la Biélorussie est classée 53e sur 189 pays selon l’indice de développement humain de l’ONU, et se trouve dans le groupe des États avec un « très haut développement ». Disposant d'un système de santé performant, elle présente un taux de mortalité infantile très bas de 2,9 (contre 6,6 en Russie ou 3,7 au Royaume-Uni). Le taux de médecins par habitants s’élève à 40,7 pour 10,000 habitants (le chiffre est de 26,7 en Roumanie, 32 en Finlande, 41,9 en Suède) et le taux d'alphabétisation est estimé à 99 %

NOTES de "Ca n'empêche pas Nicolas"
La Bielorussie faisait partie  de l'empire russe, puis devint une République au sein de l'Union soviétique. A l'éclatement de celle-ci, elle pris son indépendance. Le nom de ses villes évoque la grande guerre patriotique, les batailles que l'armée rouge a livrées face à l'armée allemande visant Moscou. Son territoire occupé durant trois ans, le peuple bielorusse et l'armée de ses partisans ont résisté magnifiquement au prix d'une répression féroce : des centaines d'Oradour ont marqué sa terre.

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