lundi 25 janvier 2021

 

Les effets catastrophiques du siège de Gaza : L’UE doit agir, maintenant, pour faire cesser ce crime

samedi 23 janvier 2021 par Agence Média Palestine

Blog ANC

Depuis 2007, les habitants de la bande de Gaza, qui sont maintenant 2 millions, sont soumis au blocus, par Israël.
Ce blocus a un impact sur tous les aspects de la vie quotidienne de la population et il consolide la fragmentation de la Palestine territoriale et politique, il sape la dignité et l’autodétermination du peuple en vue de la construction d’un État démocratique et indépendant.

La population palestinienne de Gaza a également souffert de trois attaques militaires dévastatrices des forces israéliennes, en 2008-2009, 2012 et 2014, qui ont causé de nombreuses pertes humaines et matérielles.

La Marche du retour, organisée entre mars 2018 et fin 2019, a été violemment réprimée. Les soldats israéliens ont tiré à balles réelles et à balles invalidantes sur des manifestants pacifiques, tuant 308 personnes (dont des médecins, des ambulanciers, des journalistes, des femmes et des enfants) et en blessant 36 143, dont environ 300 ont dû être amputés. Aujourd’hui, 2,4 % des habitants de Gaza sont handicapés.

L’impact croissant du blocus sur la crise économique, politique et sociale à Gaza a été signalé par des sources officielles et des ONG. La diminution des revenus a entraîné une forte dépendance de 80 % de la population actuellement, aux subventions alimentaires des programmes de l’ONU et une forte augmentation de la pauvreté et de la malnutrition, qui touche principalement les enfants (50 % de la population).
Le manque de fournitures vitales telles que l’eau et l’électricité, ainsi que la détérioration de l’environnement, ont fait de Gaza un endroit inhabitable.

Le secteur de la santé a été particulièrement touché par le blocus. Au cours des 14 dernières années, il n’a jamais disposé d’instruments (médicaments, appareils, instruments médicaux et pièces détachées pour les machines utilisées dans les services de diagnostic et les laboratoires) en quantité et en caractéristiques suffisantes pour les opérations normales, ni avec un débit régulier.
Les médicaments essentiels vitaux pour les nourrissons, ceux contre les cancers et autres maladies évolutives sont souvent indisponibles.

De nombreux patients doivent recevoir un traitement en dehors de la bande de Gaza, mais ils sont constamment confrontés à des interdictions, des limites ou des retards dans l’obtention de permis de la part d’Israël, ce qui a souvent des conséquences mortelles. Des interdictions sont également imposées au personnel de santé partant suivre une formation à l’étranger et aux spécialistes médicaux qui viennent de l’étranger.

Après avoir été maintenu hors de Gaza par des mesures strictes de quarantaine, la Covid-19 a frappé en août, et ne cesse de croître aujourd’hui (fin décembre 2020). Un premier confinement total en octobre était insoutenable pour une population dont 60 % des familles vivent en dessous du seuil de pauvreté et le nombre d’enfants mal nourris a augmenté de façon spectaculaire.

La mise à distance sociale est de toute façon difficile compte tenu de la situation du logement (en moyenne 4 enfants par famille et cohabitation de familles élargies). Le chiffre de 15 000 cas positifs fin octobre s’est élevé à 33 594 le 12 décembre et de 69 décès en octobre on est passé à 260.
Rien n’indique que la courbe d’augmentation redescende, malgré des confinements pendant des week-ends entiers.

Les experts sanitaires locaux et l’OMS ont envoyé des alertes concernant la surpopulation des hôpitaux et le manque de matériel médical essentiel pour les malades, notamment d’oxygène et de kits de dépistage. Un soutien immédiat et à plus long terme est absolument nécessaire. De plus, en particulier dans le cas d’un nouveau confinement complet qui pourrait être inévitable dans un avenir proche, un soutien économique et alimentaire accru à la population sera nécessaire.

L’UE doit agir, maintenant.

Le siège de Gaza est une punition collective imposée par Israël à la population palestinienne de Gaza, ce qui est illégal au regard du droit international.

Pendant ce temps, les attaques militaires contre la population et les infrastructures peuvent être qualifiées de crimes de guerre. La division actuelle entre les partis palestiniens a aggravé la situation, mais cela ne saurait diminuer la responsabilité première de la puissance occupante, à savoir Israël, ni être une excuse pour laisser la situation du peuple palestinien à Gaza telle qu’elle est.

Dans le contexte d’une nouvelle détérioration de la situation due à la pandémie, l’Union européenne ne peut pas se contenter de faire des déclarations ou de fournir des soins.

Aussi demandons-nous à l’UE de prendre les mesures suivantes :

  • ➢ Imposer des sanctions (réduction de l’aide militaire et du commerce des armes ainsi que des fonds de recherche et suspension des accords commerciaux préférentiels) à l’encontre d’Israël, tant qu’il persiste à commettre des violations très graves du droit international et des droits humains, que l’UE ne peut continuer à ignorer. Tant que le siège de Gaza n’est pas levé, l’UE, conformément à ses propres règles et principes, dispose des outils pour imposer ces sanctions.
  • ➢ Ouvrir un dialogue direct avec le gouvernement actuel de Gaza, et en même temps, favoriser tous les efforts pour parvenir à un accord d’unité nationale entre les parties palestiniennes.
  • ➢ Œuvrer pour la levée du siège de Gaza avec l’ouverture d’une route maritime, en renouvelant le projet déjà entériné par un accord de construction d’un port commercial afin que les marchandises produites à Gaza puissent atteindre les marchés extérieurs ; travailler à l’ouverture d’un corridor direct vers la Cisjordanie (accords d’Oslo).
  • ➢ Préparer immédiatement un plan d’intervention sanitaire pour Gaza avec l’ouverture d’une ligne de financement dédiée et un mécanisme pour fournir, de manière stable et continue, au moins les médicaments vitaux nécessaires qui font constamment défaut. Ceci s’ajoutant au soutien immédiat à la situation d’urgence liée à la Covid19.
  • ➢ Supprimer les contraintes imposées au décaissement de fonds aux ONG palestiniennes.

L’UE doit également exiger d’Israël qu’il accepte de recevoir les missions politiques et techniques de l’UE, et qu’il délivre des permis d’entrée fiables afin que l’UE dispose d’un bureau à Gaza dès que possible.

Aucun commentaire: