Cuba : Le blocus cherche à asphyxier Cubana de Aviación|
Par Cira Rodriguez César
La Havane, 28 août (Prensa Latina) Cuba a confirmé que sa compagnie aérienne, Cubana de Aviación, maintiendra ses opérations malgré le scénario défavorable dans lequel elle a été placée par la suspension du mécanisme de compensation de paiements Bank SettlementPlam (BSP) en Espagne.
Dans une interview exclusive accordée à Prensa Latina, la directrice juridique et des assurances de cette compagnie, Venus Rodriguez, a assuré que cette action est l’une des nombreuses mesures du blocus économique, commercial et financier des États-Unis visant à asphyxier le pays et ses entreprises. L’Association internationale du transport aérien (IATA) a notifié le 13 août dernier à Cubana de Aviación, compagnie aérienne officielle de l’île, la suspension du mécanisme de compensation des paiements BSP en Espagne, une action adoptée par cette organisation sur la base du blocus nord-américain et son caractère extraterritorial.Cette décision nous met dans une position clairement désavantageuse par rapport aux autres compagnies aériennes en rendant difficiles les mécanismes de paiement standard établis par l’IATA, ce qui ne signifie pas une cessation des opérations ni de la commercialisation de Cubana de Aviación, ce qui ne s’est pas produit après la notification', a manifesté Rodriguez.BSP, ou Bank SettlementPlam, est un système de facturation créé par l’IATA pour simplifier et faciliter le processus de vente, de notification et de remise entre les agences de voyages et les compagnies aériennes, afin d’améliorer le contrôle financier et les flux de trésorerie.Il est utilisé par les membres de cette institution pour garantir tous les moyens de paiement, et il offre y compris la possibilité à des pays non associés d’être autorisés à utiliser cet instrument.
À
ce sujet, la fonctionnaire a rappelé que la compagnie aérienne cubaine
est un membre fondateur et actif de l’IATA, créée à La Havane en 1945,
et qu’aucune des causes prévues pour une telle décision n’apparaît dans
le cas de Cuba.'Il
est important de préciser que l’une des raisons invoquées pour
justifier de telles mesures est le non-paiement, et Cubana de Aviación
ne doit pas un centime à l’IATA, elle n’a pas de dettes, il s’agit donc
d’une action de plus pour limiter la compagnie au moment d’acquérir des
recettes par la voie la plus simple et sur laquelle se base la pratique
internationale', a-t-elle affirmé.Elle
a assuré que cette suspension « nous oblige à réajuster les stratégies
commerciales pour honorer les engagements pris envers les clients et
garantir les activités commerciales, parce que Cubana de Aviación n’a
pas été expulsée de l’IATA, n’a pas cessé ses opérations et ne le fera
pas, et se trouve encore moins en faillite ».Pour
la directrice juridique de la compagnie, la suspension du BSP Espagne
ne représente pas uniquement une simple diminution des paiements, mais
bien l’impossibilité d’utiliser une formule existante dans la pratique
commerciale internationale, qui place donc le pays et sa compagnie
aérienne dans un contexte plus complexe et désavantageux.'C’est
une mesure qui a lieu, et se répète, dans le cadre de la recrudescence
du blocus des États-Unis, puisque Cuba a été informée il y a deux ans de
la suspension du BSP au Mexique, en France et en Italie, ce qui a
entraîné une redéfinition de la stratégie commerciale, ce qui n’a pas
empêché d’utiliser d’autres voies pour ne pas paralyser les opérations',
a-t-elle rappelé.Elle
a également signalé que face à ces situations, et aux réclamations de
la compagnie, les suspensions ont été maintenues, même si l’IATA a tenté
de trouver des solutions, puisque la banque qui reçoit les fonds et les
distribue n’est pas en mesure d’effectuer des paiements à une entité
cubaine en raison du propre blocus nord-américain.Elle
a expliqué que lorsqu’une entreprise est retirée d’un système de
facturation internationalement reconnu et de ses bénéfices, régi par des
contrats types déjà établis, il est nécessaire de conclure de nouvelles
relations contractuelles qui requièrent une période de négociation avec
les agences, après avoir acquis tous les droits et obligations du BSP
en tant que membre actif d’une association.En
tant que spécialiste du domaine juridique, elle a signalé que « Cuba a
déjà fait part de sa réclamation de non-conformité auprès de l’IATA, sur
la base des règlements qu’elle a elle-même approuvés, et parce qu’il
s’agit d’une décision discriminatoire qui nous prive d’un droit propre
en dépit du fait de remplir toutes nos obligations en tant que membre
actif, et qu’il n’existe donc aucune raison de nous retirer (du BSP) ».Rodriguez
a précisé que des actions sont déjà menées et que les mesures
nécessaires sont prises pour remédier à la situation créée à Cubana de
Aviación, au milieu de la pandémie de Covid-19 qui, au niveau mondial,
entrave et retarde déjà tout processus et l’adoption de nouvelles
stratégies.Évoquant
les effets du blocus nord-américain, elle a signalé que ces faits
concernant le système BSP montrent que les finances et les transactions
bancaires de toutes les entités cubaines sont persécutées dans le monde
entier. « Mais nous persistons et adopterons les stratégies possibles
pour aller de l’avant, ce qui demande professionnalisme, altruisme,
inventivité et des solutions opportunes, comme nous le faisons depuis
près de 60 ans », a-t-elle ajouté. «
En raison de la recrudescence de cette politique (de blocus et de
persécutions) avec les 243 mesures du gouvernement de Donald Trump
(2017-2021), les préjudices pour la compagnie aérienne sont plus
importants et se voient dans tous les domaines, car rivaliser dans un
monde globalisé où le reste de l’industrie aérienne n’est pas bloqué
nous désavantage et nous empêche d’accéder à de nouveaux avions et aux
technologies modernes », a-t-elle précisé.La
directrice juridique de Cubana de Aviación a rappelé que l’une des
mesures émises par Trump était justement de rendre impossibles les
locations d’avions par la compagnie, « ce qui a provoqué que de
nombreuses négociations ont échoué, y compris dans leur phase finale, un
peu comme pour la commercialisation des services aéronautiques ».«
L’acquisition de tout intrant, équipement ou technologie pour cette
industrie est coûteuse, et bien plus si c’est par l’intermédiaire de
pays tiers fournisseurs, ce qui rend extrêmement cher (sic!) notre offre
et les services que nous fournissons, ce qui influence donc les
capacités, les recettes et les opérations bancaires », a-t-elle affirmé.«
Toutefois, depuis le début de la pandémie de Covid-19, nos avions,
équipages et techniciens ont assuré le transport de toutes les
marchandises, fournitures, médicaments et personnels de santé
nécessaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays pour faire face à la
maladie », a-t-elle manifesté.
Elle a enfin assuré que 'Cubana de Aviación ne s’arrêtera pas là, et son drapeau volera dans tous les cieux et pays que nous nous proposons. Nous sommes déjà habitués aux assauts du blocus et nous trouvons toujours les solutions ».
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