vendredi 20 août 2021

19.août.2021 // Les Crises

Cuba : Les guerres sans fin des États-Unis sont aussi économiques

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Les sanctions comme celles imposées à Cuba n’atteignent pas les objectifs politiques fixés et créent de la misère pour des millions d’innocents.

Source : Responsible Statecraft, Assal Rad
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


Une femme regarde les étagères presque vides alors qu’elle cherche des produits d’épicerie et des marchandises dans un supermarché de Caracas, Venezuela, le 23 mars 2018.

 REUTERS/Carlos Garcia Rawlins

Mettre fin à la guerre sans fin est devenu un slogan omniprésent, employé par les Républicains comme par les Démocrates, pour séduire la majorité des Américains qui souhaitent voir la fin des guerres et de l’aventurisme inefficaces des États-Unis aux quatre coins du monde, et un meilleur usage de l’argent durement gagné par les citoyens. Mais si, pour nous, la guerre est synonyme d’incursions militaires, de bombes et de combats, il existe un aspect de la guerre américaine qui est trop souvent absent de la discussion : la guerre économique.

Nous avons été témoins des conséquences de cette omission ces derniers jours dans le cas de Cuba. Frappée par les sanctions américaines et l’impact économique de la pandémie de Covid-19, Cuba est confrontée à ses pires pénuries alimentaires depuis 25 ans. Comme partout dans le monde, de nombreux Cubains sont descendus dans la rue pour exprimer leur frustration face à leur situation économique difficile et pour protester contre leur gouvernement, qui n’a pas su répondre à leurs doléances.

L’idée que les sanctions sont un outil bénin ou une alternative à la guerre nie les preuves qui démontrent clairement leur impact destructeur sur les gens ordinaires qui souffrent de la dévastation économique. Bien que les représentants du gouvernement américain parlent régulièrement des droits humains et d’un « ordre international fondé sur des règles », notre politique de sanctions et nos actions unilatérales face à la condamnation mondiale sapent ces principes mêmes. En fait, les experts de l’ONU ont affirmé que les sanctions américaines elles-mêmes violent « les droits humains et les normes de comportement international ». Non seulement ces politiques contredisent toute prétention à l’autorité morale, mais elles n’atteignent pas non plus les objectifs politiques déclarés, créent une misère incommensurable pour des millions d’innocents et provoquent l’instabilité dans les pays visés.

Dans un rare tweet sur la politique étrangère, le président Biden a déclaré : « Nous sommes aux côtés du peuple cubain », et a cité sa « souffrance économique ». L’ironie n’a pas échappé à de nombreux commentateurs qui ont fait remarquer que quelques semaines auparavant, les États-Unis avaient rejeté – pour la 29e année consécutive – une résolution des Nations Unies visant à mettre fin à l’embargo américain sur Cuba, qui dure depuis des décennies et qui a coûté à la petite nation insulaire un montant estimé à 144 milliards de dollars et entravé sa capacité à combattre la pandémie. Alors que la communauté internationale a voté à une écrasante majorité en faveur de la levée de l’embargo par 184 voix contre 2, seul Israël s’est joint aux États-Unis pour soutenir le maintien de cet embargo vieux de 60 ans.

On peut s’interroger sur le bien-fondé de maintenir la même position politique pendant six décennies alors qu’aucun changement n’a été constaté. Comme les sanctions et la guerre vont de pair, l’échec de ces politiques peut conduire à des appels à l’intervention militaire, comme nous l’avons vu dans le cas de l’invasion de l’Irak en 2003 après qu’une décennie de sanctions sévères n’a pas réussi à chasser Saddam Hussein du pouvoir. Aujourd’hui encore, dans le cas de Cuba, certains politiciens américains belliqueux suggèrent des frappes aériennes sur le pays.

Malheureusement, un tel manque de raisonnement logique imprègne notre politique étrangère. Comme Cuba, l’Iran est soumis aux sanctions américaines depuis des décennies, sanctions qui ont laissé son gouvernement relativement indemne alors que des millions de personnes ordinaires en subissent les conséquences. Bien que les détracteurs de ces États puissent affirmer qu’ils utilisent les sanctions comme une excuse pour détourner l’attention de leurs propres défauts, cela n’enlève rien au coût humain des sanctions américaines, au fait que les sanctions favorisent en fait une plus grande corruption, ou à leur incapacité à atteindre les objectifs fixés. Au contraire, notre politique de sanctions continue d’être en contradiction avec les valeurs des droits humains et de la coopération internationale auxquelles nous sommes censés souscrire.

Bien que l’Iran soit venu à la table des négociations avec les États-Unis dans le cadre de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 – une percée diplomatique historique qui promettait à l’Iran un allègement des sanctions en échange de l’autorisation d’une surveillance stricte de son programme nucléaire civil – sous l’administration Trump, les États-Unis sont rapidement revenus à leur stratégie plus courante de seule pression. Une fois encore, cette politique a conduit à des tensions accrues et a amené les États-Unis au bord de la guerre avec l’Iran. Alors que le président Biden était un fervent critique de la politique iranienne de Trump et qu’il avait promis de rétablir l’accord en tant que candidat, son administration n’a pas encore pris de mesures concrètes pour revenir à l’accord ou lever les sanctions dont Biden lui-même a reconnu qu’elles entravaient la capacité de l’Iran à lutter contre la pandémie.

Il n’est pas surprenant qu’au lieu de faciliter la coopération, ces politiques aient durci l’attitude des Iraniens et donné naissance à Téhéran à une administration moins favorable à l’engagement. Une fois de plus, la communauté internationale a soutenu et tenté de sauver l’accord nucléaire, alors que les États-Unis ont déployé leur puissance inégalée pour empêcher à eux seuls l’Iran de bénéficier d’un allègement des sanctions et pour briser son économie, plongeant des millions d’Iraniens dans la pauvreté. Le fait que les États-Unis aient renforcé les sanctions pendant une pandémie et que l’administration Biden n’ait pas levé ces sanctions après six mois de mandat constitue un autre point de divergence avec la communauté internationale, qui a souligné la nécessité de lever les sanctions et de prendre les mesures de coopération requises pour lutter contre ce problème mondial.

L’idée d’une communauté internationale a été créée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale dans le but central de résoudre les conflits et de prévenir le fléau de la guerre. À ce titre, mettre fin aux guerres éternelles est une entreprise mondiale dans laquelle les États-Unis jouent un rôle essentiel. Cependant, le refus obstiné de modifier nos politiques se voit dans notre utilisation persistante de la puissance militaire et économique pour forcer les autres pays à se soumettre, plutôt qu’à coopérer.

De l’invasion de l’Irak en 2003 à l’embargo sur Cuba et à la réimposition de sanctions sur l’Iran après que le président Trump a quitté l’accord nucléaire, les États-Unis continuent d’utiliser leur puissance sans se soucier des conséquences humaines, même face à la censure mondiale. Mais les États-Unis doivent reconnaître qu’il est impossible de défendre l’idée d’un ordre international fondé sur des règles tout en violant unilatéralement ses mandats, et qu’il est impossible de mettre fin aux guerres éternelles tant que nous ne reconnaissons pas que l’étranglement économique est bel et bien une guerre.

Source : Responsible Statecraft, Assal Rad – 19-07-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises


RGT // 19.08.2021 à 10h26

Je rêve du jour où ce pays « divin » sera encerclé par toutes les autres nations (enfin dirigées par leurs propres population – c’est pas gagné) et subisse un embargo digne de ceux qu’ils ont fait subir aux autres.

Embargo total bien sûr ; Terrestre, maritime, spatial, militaire (fermeture de toutes les bases à l’étranger et l’intégralité de la Navy et des Marines balancée en vrac au plus profond du désert du Nevada), économique avec le dollar qui ne vaut plus rien (la pire sanction que puisse subir ce pays), que toutes les usines des entreprises US implantées à l’étranger soient nationalisées, informatif (couper les câbles Internet et dézinguer TOUS leurs satellites, tant civils que militaires), embastiller toutes leurs barbouzes et tous leurs « collaborateurs zélés » et leur renvoyer pour qu’ils assument le coût de gestion de ces « grands hommes » (Sarlözy entre autres), etc…

Il faudrait AUSSI faire un « embargo » qui les empêche d’exporter leur pollution sur toute la planète ce qui leur ferait comprendre ce qu’est le réchauffement climatique anthropique avec leur taux de gaz à effet de serre qui pulvériserait rapidement les records les plus fous.

Comme la majorité de la population est armée jusqu’aux dents et ne veut pas que « l’American Way of Life » cesse je suis certain, ça n’engage que moi, que ce qu’ils espèrent des pays qu’ils mettent sous sanctions se produirait seulement au bout de quelques mois malgré le nationalisme délirant de ce peuple embrigadé depuis la naissance.

Qu’ils comprennent une fois pour toutes ce qu’ils font subir au reste de la planète.

J’ai cependant un certitude : Ils sont tellement cons et revanchards qu’ils ne comprendraient même pas la leçon et qu’un nouveau « Leader » (Führer en allemand) émergerait rapidement pour restaurer la gloire de ce pays et dont le programme consisterait « à régner sur le monde pendant mille ans ».

 

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