mercredi 8 septembre 2021

L'OTAN DEVIENT SYMPA

par Von Arnold Schölzel

Jungewelt et la gauche allemande s’inquiètent légitimement des conséquences du réarmement allemand (qui a désormais dépassé la France) et de son rôle de fille aînée des USA par OTAN interposé. D’où cet article ironique sur les états d’âme mélancoliques, les regrets du bon vieux temps du secrétaire général du Pacte, Jens Stoltenberg et surtout le principe de réalité des nouveaux rapports de forces dans le monde qui le rendent “sympa”. Empêché de faire la guerre qui demeure sa vocation, le pacte occidental ignore ses désastres afghans et poursuit…

 (note et traduction de Danielle Bleitrach, histoireetsociete)

07.09.2021: Die NATO wird »nett« (Tageszeitung junge Welt)

Le pacte traite du désarmement

Par rapport au passé, l’OTAN ne se porte pas très bien. Tout était plus facile pendant la guerre froide. C’est ce qu’a déclaré lundi le secrétaire général du Pacte, Jens Stoltenberg : à l’époque, il suffisait de compter les ogives nucléaires prêtes à l’emploi et un accord de contrôle des armements était déjà possible. Aujourd’hui, il s’agit d’algorithmes, d’intelligence artificielle et de systèmes d’armes autonomes qui sont difficilement perceptibles. Et : à l’époque on pouvait parler à l’Union soviétique, mais la Russie d’aujourd’hui “ignore” le droit international et a de nouvelles armes supersoniques prêtes à l’emploi, tandis que le réarmement chinois se développe rapidement. Après la débâcle sauvage de l’OTAN dans la « guerre contre le terrorisme » illégale en Afghanistan, on le voit la propagande ne change pas.

Mais à part ça, il se passe quelque chose. Stoltenberg s’est exprimé en ligne lors de la « 17ème conférence de l’OTAN sur la maîtrise des armements, le désarmement et la non-prolifération des armes de destruction massive », qui a débuté lundi à Copenhague. Drôle de sujet de l’OTAN ? Erreur. L’alliance veut, selon Stoltenberg, un « monde sans armes nucléaires », a déjà une « grande expérience » du bon fonctionnement du contrôle des armements, et c’est pour cela que l’Otan toujours selon la même source constitue « la plate-forme idéale ». Avec une telle compétence en matière de paix, on peut oublier le tas de débris politiques et sociaux laissés en Afghanistan.

Les experts de la capitale danoise se sont étonnés, et l’un d’eux a demandé ce que Stoltenberg voulait dire : l’OTAN veut-elle agir « robustement » contre la Russie ou conclure de nouveaux contrats avec l’État voyou ? La réponse de Stoltenberg n’a rien laissé à désirer en termes d’ambiguïté : bien sûr, les deux – pas de réduction de la dissuasion et de l’armure, mais le contrôle des armements en plus. Depuis la prorogation de cinq ans, jusqu’en 2026, de l’accord de new start sur la limitation des ogives nucléaires stratégiques par les États-Unis et la Russie, il existe une « fenêtre » pour les négociations. Stoltenberg : le contrôle des armements est dans notre intérêt, et non pas parce que nous sommes tellement gentils.

Il y a un soupçon de vérité. Récemment, les chefs de la guerre de Washington et de Bruxelles ont voulu rendre la guerre nucléaire à nouveau viable en développant des bombes « intelligentes ». Pour cela, l’OTAN était et reste la plate-forme idéale. Mais les Russes et les Chinois ont réagi. Et cette réaction commune explique qu’il existe le monde en dehors de l’OTAN. Vladimir Poutine présente et met au service des forces russes de nouvelles armes , la Chine conquiert l’espace. Les guerres mondiales ainsi interdites à Washington et à Bruxelles, ces derniers découvrent alors leur intérêt personnel et deviennent sympas.

Pour le reste, les choses continuent comme d’habitude en Afghanistan et ailleurs: mercredi, le QG opérationnel de l’OTAN, c’est-à-dire un état-major, sera inauguré à Ulm. Il a déjà fait ses preuves lors de la plus grande manœuvre anti-russe de cette année, « Steadfast Defender 2021 ». 

La guerre est une priorité.

 

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