mercredi 27 octobre 2021

Colombine : de l’Amérique à la Russie.

Publié le par Boyer Jakline

Le 18 octobre 2014, j’écrivais un article sur Vladimir Pozner, figure incontournable du journalisme russe. Il a 3 passeports : français,  par sa mère,  russe ( soviétique) par son père  et américain où il a grandi et travaillé. Une bonne connaissance,  intime,  de ces sociétés. Il a carte blanche pour son émission sur Rossia 1, et n’est absolument pas un béni oui-oui du système.  Je ne partage pas toujours son analyse et ses conclusions. Voir, dans le blog ce qu'il écrit sur la victoire de 1945, par exemple.

Il est cependant une bonne "entrée" dans la société russe actuelle,  très loin de la caricature permanente ici, d’autant plus cynique au regard de ce que sont devenus nos médias publics et privés. 

Il réagit le 20 octobre dernier à la proposition du patriarche Kirill, chef de la très puissante église orthodoxe russe: introduire à l’école des cours de religions. 

Cette proposition permettrait, argumente le responsable religieux de lutter contre un phénomène relativement récent et très traumatisant : les meurtres de masse dans établissements scolaires et universitaires. Il y en a eu 3: à  Kazan, dans une école,  à  Perm dans une université,  ainsi qu'à Kertch.

Interrogé sur  Info24, Vladimir Pozner déclarait :

"Le patriarche Kirill se trompe complètement. Aux États-Unis,  l’enseignement de la religion est obligatoire dans les écoles. Cela n’empêche pas ces tueries de masse. C'est une réponse simple à une question complexe. Ou bien c’est une tentative pour obtenir l’enseignement de l’orthodoxie dans les écoles.  Mais nous sommes un état laïque.

Il faut, continue-t-il, comprendre les causes, poussant ces jeunes gens à de tels crimes. Il est indispensable de rassembler psychologues et experts qui analysent le pourquoi d’une telle conduite.  Étape indispensable avant toute action concrète. 

Il note également que " les débats incessants autour de ces actes peuvent susciter l’envie d’imiter chez d’autres adolescents. Il ne  faut pas certes les cacher,  je ne suis pas pour la censure,  mais il faut de la retenue. Cela peut donner et pas seulement aux adolescents l’envie de répéter,  être célèbre."

Quant à moi, je pense que ces comportements et ces crimes sont des symptômes lourds de l’échec de nos modes de vie, devenus pour trop de jeunes gens des modes de mort, meurtres ou suicides: comment pour " devenir célèbre" peut-on avoir envie de prendre un fusil et tirer sur des jeunes gens avec lesquels on étudie ?

Ils ont été pendant des siècles,  et le XXe ne fait pas exception,  la "chair à canon" des conquêtes. Jusqu'à retourner leurs armes contre eux ?

 

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