vendredi 24 décembre 2021

AFRIQUE : MACRON, PERSONNA NON GRATA AU SAHEL

Blog de Le 23/12/2021 0


Burkina: quand Kaboré met les choses au clair avec la France

Ce contact Burkina-France que l'agence de presse turque Anadolu décrit comme étant axé sur le renforcement des coopérations militaires de part et d'autre, comme si le Burkina avait besoin de l'assistance militaire française pour combattre le fléau que l'occupation franco-otanienne a crée puis répandu à travers le Sahel, à savoir le terrorisme, est de loin l'un des plus illustratifs de l'état actuel des liens entre l'occupation française et le Burkina.

Le président Kaboré y lance tout ce qu'il faut à la figure de l'occupation pour dire que l'ère de l'omnipotence française au Sahel est révolu et que les Etats ouest-africains ont bien retrouvé le chemin d'alliance militaire contre le terrorisme exporté par les soins des services de renseignement occidentaux dans le stricte objectif de justifier des occupations territoriales  et le pillage des ressources africaine. Que dit Kaboré ? 

« Nos échanges ont porté sur le renforcement de la coopération militaire entre nos deux pays pour plus d’efficacité dans la lutte contre le terrorisme », a-t-il dit.
Samedi, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a déclaré lors d’une interview accordée à la presse locale qu'il y aura une rencontre de clarification, lundi, entre le Burkina et la France à propos de la coopération militaire, notamment sur les attentes du Burkina Faso.

« Nous n'avons pas un partenariat seulement avec la France. Nous avons des partenariats avec des pays de la sous-région, avec l'Allemagne, avec la Russie, la Turquie… », avait-il dit.

Ces propos où le président Burkinabé évoque une multitude de partenariat qui dépasserait le cadre France-Burkina pour toucher d'abord les pays de la région ensuite une liste de pays qui ont tous une rivalité féroce avec la France, (la Russie-la Turquie et l’Allemagne), et bien ces propos sentent la remise en cause nette des accords militaires qui se trouvent à l'origine d'une grande partie de la pérennité du terrorisme au Sahel, accords qui donnent la liberté d'agir absolu aux forces d'occupation pour disposer des bases et les transformer en lieux d'entrainement et de pilotage des terroristes.

Accord qui en outre font du ciel du Sahel, le chassé gardée des puissances occidentales et ce, pour placer le pays et ses populations  sous la férule occidentales.

En effet, depuis l’attaque de Solhan, le gouvernement burkinabé a très bien compris que l’objectif de l’axe US-OTAN était d’abord la réhabilitation de Daech, et ensuite le ralentissement du processus de réconciliation nationale qui a permis avec l’aide de l’armée et des forces populaires au Burkina et dans les autres pays du Sahel à sécuriser des régions entières et permettre un DDR non pas au service des puissances occidentales, mais des populations.

Le Burkina Faso a décidé de ne pas accepter les fausses interventions des militaires occidentaux qui ne sont pas sur le continent pour la lutte contre le terrorisme, mais plutôt en qualité d’occupant. Les Burkinabés ne pouvaient pas accepter cela. 

Le Sahel punit la France

A 48 heures de son déplacement au Mali où il devrait rencontrer le président de Transition, Assimi Goïta doublé d’un dîner de Noël auprès de ses troupes à Gao, le Président français Emmanuel Macron a annulé son déplacement. Cette annulation est un pari manqué pour Paris qui est en froid avec Bamako.

L’annonce de la visite du président français au Mali a suscité des débats houleux dans les grains et sur les réseaux sociaux après l’escale verbale entre les deux pays à tel point que les relations sont devenues glaciales entre Paris et Bamako. Pour cette visite, Macron a voulu faire d’une pierre deux coups, essayer de réchauffer les relations un peu tendues qui existe entre les autorités maliennes surtout sur la question de Wagner, ensuite un dîner avec ses troupes à Gao. Le vendredi à la grande surprise de tous, l’Elysée a annoncé qu’Emmanuel Macron a décidé d’annuler son déplacement prévu au Mali.

Mais voyons voir pourquoi cette visite a été annulée ? Officiellement, c’est dans un souci de cohérence entre les mesures annoncées au niveau national et l’agenda international du président, et dans un souci de ne pas exposer notre dispositif militaire dans un moment de dégradation de la situation sanitaire en métropole, a expliqué l’Élysée, dans un communiqué.

Mais officieusement, si on s’en tient  aux confidences qui circulaient de chacune des deux parties, il ressort qu’il n’y a eu un difficile accord entre Paris et Bamako concernant la venue d’Emmanuel Macron. Aussi le Président français a voulu qu’y participent les présidents en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le Président ghanéen Nana Akufo-Addo et celui du G5 Sahel, le Tchadien Mahamat Idriss Déby Itno. Mais les autorités tchadiennes ont  rejeté ce format préférant un entretien bilatéral entre le Tchad et le Mali.  Aussitôt annuler son déplacement au Mali, selon des sources, l’Elysée a voulu remplacer le déplacement malien d’Emmanuel Macron par un autre à Ouagadougou, Burkina-Faso et dans la foulée célébrer Noël avec les troupes françaises.

Ce rejet des pays sahéliens à se soumettre à ce que le France a exigé pour cette visite, est clairement une révolte des autorités des pays sahéliens contre une force d’occupation qui, pendant des années, croyait avoir entre ses mains ses anciennes colonies.

De son côté, la présidence du Faso a décliné cette visite faisant savoir à l’Elysée qu’elle n’était pas prête à accueillir un tel événement à l’improviste.

Les pays du Sahel déclarent clairement persona non grata à la France.

Dans un contexte d’offensive de panique de la part des Occidentaux sur le continent africain, avec des assassinats ciblés de chef d'État, d’offensives terroristes, ou des tentatives de coup d’État, les pays du continent ne se laissent plus faire.

 Plus rien ne peut arrêter le soulèvement anti-française dans les pays du Sahel, et ce soulèvement n’est désormais pas seulement un soulèvement populaire, mais un soulèvement signé état-population.

 

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