mercredi 9 mars 2022

Faina - Les enfants ne devraient pas mourir à cause d'un conflit entre adultes - Emmanuel Macron - Donbass - guerre

Réponse à la lettre ouverte de Faina Savenkova concernant la guerre dans le Donbass : Macron s’en lave les mains

Emmanuel Macron a répondu à la lettre ouverte que lui avait envoyée Faina Savenkova concernant la guerre dans le Donbass. Sans surprise la réponse est lénifiante à souhait et montre que le Président français n’en a strictement rien à faire. Je vous traduis ici le texte que l’écrivain Marinella Mondaini a écrit suite à cette réponse.


Il n’y a pas longtemps, notre petite écrivaine bien-aimée de Lougansk (Donbass), Faina Savenkova, a écrit une lettre ouverte au Président français Emmanuel Macron pour lui demander de faire pression sur l’Ukraine pour qu’elle mette fin à la guerre dans le Donbass.

Une lettre très précise et rigoureuse, dans laquelle Faina établit une comparaison très pertinente entre la situation de la Seconde Guerre mondiale et celle du Donbass d’aujourd’hui, où des enfants meurent.

« Nous avons une allée des anges à Lougansk et Donetsk. Elle est nommée ainsi en l’honneur des enfants tués par les bombardements ukrainiens. Certes, la vie d’un enfant n’est pas si intéressante dans le monde et des enfants meurent dans différentes parties de notre planète, mais c’est notre vie. Et elle peut nous être retirée à tout moment, ajoutant ainsi un autre nom à la liste des victimes. Hormis le fait que nous vivons en temps de guerre, nous ne sommes pas différents des enfants de France. Nous ressentons de la douleur lorsque nous sommes blessés et tués par des éclats d’obus. Nous avons aussi peur lorsque nous nous cachons des bombardements dans les abris. Nous ne sommes que des enfants qui ne savent pas s’il y a un lendemain pour nous.

Lorsque je lisais des livres sur l’histoire de la France, ils parlaient de ce que les enfants français avaient enduré pendant la Seconde Guerre mondiale, de l’horreur que les Français avaient vécue. Nous, les enfants du Donbass, endurons la même chose. Aujourd’hui, comme il y a 80 ans, tout se répète et se produit à nouveau au centre de l’Europe dans le silence indifférent des pays européens. C’est inacceptable. La guerre doit cesser. C’est pourquoi j’ai décidé de vous écrire cette lettre. Je crois que vous, en tant que président d’un grand pays, pouvez contribuer à ce que l’Ukraine arrête la guerre. »

Réponse d'Emmanuel Macron à Faina concernant la guerre dans le Donbass

C’est ainsi que Faina a terminé sa belle lettre, une lettre à laquelle le président Macron a répondu un mois plus tard. Mais sa réponse fut une lettre froide et brève, écrite par son collaborateur, des mots de convenance, comme s’il avait honte d’essayer de dire quelque chose de plus, au-delà de ce qui était permis, que les éléments spécifiques sur lesquels Faina l’avait poussé. Lâche, il s’est limité au langage et aux phrases du fonctionnaire bureaucratique, jouant le rôle, selon le scénario écrit par les réalisateurs américains et dont les pays européens ne peuvent s’écarter. Merkel se comporte de la même manière.

L’Allemagne et la France avaient pris la responsabilité de garantir la paix dans le Donbass en faisant « pression » sur Kiev, tout comme la Russie se porte garante de l’autre partie du conflit, les deux républiques de Donetsk et de Lougansk. Les représentants de l’OSCE dans le Donbass auraient dû faire un travail minutieux d’observation, en identifiant ceux qui violent le cessez-le-feu en tirant sur des civils sans défense dans leurs maisons, dans les villages et les villes du Donbass. Mais ce travail n’a pas été fait depuis sept ans. L’Occident accuse la Russie d’être responsable des bombardements en cours, ignorant les preuves tangibles que les balles viennent du côté ukrainien et non l’inverse. Cependant, les sanctions sont appliquées à la Russie (qui n’est pas partie au conflit), et non à la France et à l’Allemagne.

Macron a chargé son chef de cabinet, Brice Blondel, de lui répondre. Blondel écrit que le Président de la République française « sensible aux raisons qui ont guidé ta démarche » lui avait « confié le soin de t’en remercier vivement et de t’assurer de l’attention portée par la France à la situation en cours dans la région du Donbass, où tu vis. Tu peux être certaine de la détermination de notre pays à continuer de déployer des efforts dans le cadre du Format Normandie pour garantir la pleine application des accords de Minsk, qui est la seule voie permettant de parvenir à un règlement durable du conflit ».

À défaut d’autre chose, la lettre de Faina, une fillette de 12 ans, a, je l’espère, suscité des doutes sur la « vérité dominante » concernant le Donbass dans l’esprit de Macron et de son entourage politique. Elle a certainement planté une graine, grâce à laquelle j’espère que les lecteurs se débarrasseront de l’engourdissement généré par la masse de mensonges construits jusqu’à présent sur la guerre dans le Donbass.

Marinella Mondaini

Traduction par Christelle Néant pour Donbass Insider

 

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