RUSSIE et UKRAINE - Un courriel d’Annie Lacroix-Riz
Chers amis,
Quelques-uns d’entre vous m’ont demandé avis sur la situation.
Cet
avis s’alimente évidemment à des décennies de recherches en archives
sur les relations Est-Ouest dont on peut trouver écho dans presque tous
mes travaux, livres et articles.
Sur les années les plus récentes, et en particulier sur la contribution
du démantèlement « occidental » de la Yougoslavie puis du putsch de
Maidan, à la marche vers un conflit en Europe, je me permets de vous
renvoyer à l’épilogue de l’ouvrage Aux origines du carcan européen, 1900-1960 (Paris, Delga, 2016) et au texte d’Armand Bérard (in extenso) de février 1952 (p. 153-156).
Ce dernier texte estimait que l’offensive germano-américaine résolue
contre la Russie alors soviétique (mais il ne s’agit pas de guerre
contre Staline, seulement de guerre de conquête visant la caverne
d’Ali Baba soviétique ou russe), obligerait à terme plus ou moins long
l’URSS à abandonner aux États-Unis et à l’Allemagne toute la zone
d’influence (groupant à la fois l’Allemagne orientale et tout l’ancien
« cordon sanitaire », c’est-à-dire la voie traditionnelle d’assaut
contre la Russie) que lui avait value sa victoire de mai 1945 contre le
Reich hitlérien. Bérard décrit là ce qui s’est produit en 1989, et a
débouché sur l’énorme extension de la zone d’influence américaine (ou
germano-américaine) en Europe.
Laquelle allait dans les mois à venir déboucher sur le contact direct entre la zone américano-otanienne et la Fédération de Russie.
« La propagande de guerre » est en passe de rendre l’accès à l’information impossible. Ma chère collègue Anne Morelli décrit une situation naturellement analogue en Belgique. Il convient de relire son ouvrage de 2001 (après l’agression qui a achevé le démantèlement de la Yougoslavie), Principes élémentaires de propagande de guerre : Utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède..., Bruxelles, Labor, 2001, (l’édition en français revue et augmentée, Bruxelles, Aden, 2010, est épuisée, mais l’ouvrage va être réédité).
Comme il est devenu difficile de trouver accès à quelques documents particulièrement intéressants sur l’historique récent (la période entamée par l’opération Maidan, 2013-2014) du conflit ukrainien, je pense utile de vous communiquer deux documentaires et la présentation du second d’entre eux.
1°/ le documentaire de Paul Moreira, « Les masques de la révolution », sur l’assassinat par les milices banderistes de près de 50 militants syndicalistes à Odessa, crime contre l’humanité sur lequel les gouvernements ukrainiens successifs ont formellement refusé de faire la lumière : https://youtu.be/nlXOCtXgVkE
2°/
la présentation par Anne-Laure Bonnel de son documentaire de 2015 sur
le Donbass aux spectateurs de la Maison russe des sciences et de la
culture à Paris https://www.youtube.com/watch?v=rDcISXdWhkc et le documentaire lui-même, qui a été déjà en partie censuré par Youtube (propriété de Google) via deux filtres successifs.
En cliquant sur le lien suivant : DONBASS vous
aurez la possiblité de visualiser intégralement ce film que, vu le
contexte actuel, nous vous conseillons de télécharger ( faire un clic
droit dans l'image) .
Les anglophones disposent d’un historique précis du rôle des États-Unis dans le sauvetage-recyclage des criminels de guerre banderistes ukrainiens dès la fin de la guerre : le chapitre 5 de Richard Breitman et Norman J. W. Goda (historiens attachés au Département d’État pourtant), Hitler’s Shadow : Nazi War Criminals, US Intelligence and the Cold War, 2010, http://www.archives.gov/iwg/reports/hitlers-shadow.pdf, sur les œuvres américaines là-bas entre 1945 et 1990, appuyées sur les criminels de guerre et massacreurs de juifs, de rouges et de Polonais ‑‑ mais oui, aussi ‑‑ Bandera et Lebed. Qui connaît la situation entre 1945 et 1990 comprend aisément d’où vient Maidan, présenté par « la propagande de guerre » comme le symbole d’une Ukraine « démocratique ».
Bonne écoute et bonne lecture.
Bien cordialement,
Annie Lacroix-Riz Blog El Diablo
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