mardi 12 avril 2022


Depuis 48 heures, les médias à l'unisson dénoncent un nouveau "crime contre l'humanité" commis par les Russes. Ceux-ci auraient visé la gare de Kramatorsk, dans le Donbass, et fait de nombreuses victimes civiles, dont des enfants. Information démentie par Moscou quant à l'origine du missile dévastateur. Rien n'y fait : et de Paris à Washington et Berlin, les politiques réclament de nouvelles sanctions contre la Russie, coupable de s'attaquer à des "civils innocents".

Un missile frappe la gare de Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine : un «  crime contre l'humanité » selon Jean-Yves Le Drian

il y a 20 heures
 

L'horreur de l'attaque de la gare de Kramatorsk - Le Grand Plateau

C'est vrai : la guerre est une chose horrible. Quels que soient les belligérants, ceux-ci ont recourt à des armes de destruction massive de plus en plus "perfectionnées". Ce qui conduit à des massacres de population, innocentes par définition. 

Nous n'en sommes pas là en Ukraine, et pourtant, du côté occidental, on fait comme si l'objectif russe était de massacrer les civils, femmes et enfants dans un plan concerté. au plus haut niveau.  Et de dénoncer l'ours russe, capable d'une telle stratégie.

L'exemple controversé de Kramatorsk n'entre pas dans cette catégorie. Et l'indignation occidentale serait plus crédible si celle-ci faisait oeuvre d'une mémoire historique moins sélective. Car une stratégie de destruction massive des villes ennemies - et de leur population - a non seulement été pratiquée, mais ouvertement revendiquée par les pouvoirs adversaires de l'époque comme la doctrine de leur future victoire.  

L'Allemagne a ouvert le bal à Varsovie, puis a étendu sa tratégie à la Grande-Bretagne durant le Blitzkrieg, au point où l'anéantissement de Coventry a donné à l'époque le verbe "coventriser" pour caractériser la destruction d'une ville...

Coventry Blitz 1940 Banque d'image et photos - Alamy

Et ce ne fut pas des avions SS, mais la Luftwaffe, gloire alors de l'armée allemande qui fit, des mois durant, l'opération.

Et ce fut en retour la terreur érigée en système, les forteresses volante US rasant systématiquement, quartier par quartier, Hambourg, la Ruhr, Berlin, bien sûr, et jusqu'à Dresde, sans troupe ni objectif militaire, incendiée jusqu'au dernier édifice le 14 février 1945...

1939-1945 : Londres, Tokyo, Dresde, à l'heure des bombardements massifs

Dresde, après le bombardement

Et se souvenir aussi des raids meurtriers, mais nécessaires pour leur stratégie globale, effectués par les bombardiers US sur les centres ferroviaires français, nos villes dévastées, des victimes par milliers.

Retour sur le 6 juin 1944

CAEN, dévasté par les bombes US en juin 1944

Au point que l'occupant allemand s'en saisisse pour tenter de troubler l'opinion qui attendait la libération.

Et que dire des bombes atomiques lancées par le Etats-Unis sur le Japon sur les villes d'Hiroshima et de Nagazaki et de l'enfer sur terre que ces raids ont produit...

Vue d'Hiroshima en ruine à proximité de l'épicentre 1945

VUE D'HIROSHIMA EN RUINE À PROXIMITÉ DE L'ÉPICENTRE

De Berlin a Washington, on devrait aujourd'hui, se souvenir de ces massacres planifiés par les Etats qui dénoncent aujourd'hui "l'acte barbare" - controversé - " d'un "missile russe dévastant une gare du Donbass".

La mémoire est toujours bonne conseillère

Jean LEVY

 

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