Double coup fourré à Vénissieux pour les élections législatives
Dans la circonscription de Vénissieux dans le Rhône, Michèle Picard se maintient contre le journaliste indépendant Taha Bouhafs qui est le candidat parachuté là par la « NUPES » c’est à dire par Mélenchon. Je ne connais pas particulièrement les positions politiques de Taha Bouhafs, mais il a eu maille à partir avec la macronie qu’il n’a pas ménagé, ce qui fait qu’il ne peut pas être mauvais. Mais ses soutiens accusent la maire PCF de Vénissieux de racisme pour ne pas vouloir s’effacer devant lui, et connaissant bien le cas des communistes de Vénissieux, je peux affirmer qu’elle n’est pas mauvaise non plus.
Des efforts constants et opiniâtres digne d’une meilleure cause sont menés à l’intérieur et à l’extérieur du PCF qui est largement phagocyté par le gauchisme bourgeois post-soixantehuitard pour diaboliser la ligne Marchais sur l’immigration que la section de Vénissieux continue à défendre peu ou prou.
Alors on voit bien d’où vient le coup fourré : dans l’extrême gauche intersectionnaliste qui tient le haut du pavé dans le machin électoral mélenchoniste on va se débarrasser de l’activiste intelligent Taha Bouhafs un peu trop gênant pour magouiller en rond en l’envoyant au casse-pipe à Vénissieux, et dans le direction du PCF, on applaudira des deux mains en espérant ainsi se débarrasser d’une section communiste qui a refusé la mutation de Robert Hue à qui cela réussi plutôt bien, puisque les communistes locaux gèrent la plus importante municipalité que le PCF conserve en France.
On espère donc dans les directions respectives de la FI et du PCF que des polémiques stériles vont neutraliser les deux adversaires qui vont en rajouter dans la diabolisation réciproque.
Taha Bouhafs, qui fait l’objet d’une campagne de dénigrement orchestrée au plus haut niveau à cause de son rôle dans la révélation de l'affaire Benalla, estime qu’il a personnellement souffert toute sa vie du racisme, cela dans une société officiellement antiraciste et dont l’antiracisme institutionnel est même un pilier de l’idéologie démocratique libérale dominante. Il y a maldonne : s'il a souffert de quelque chose de cet ordre ce ne peut être que du mépris de classe radical qui structure la pensée occidentale et qui s’abat sans discernement sur les « blacks blancs beurs » de la classe ouvrière, et sur leurs rejetons qui essayent de s’en extraire. S’il voulait réussir dans la France du XXIème siècle, il aurait dû faire comme Rachida Dati ou Rama Yade, et s’il ne l’a pas fait, c’est tout à son honneur en fait.
Quant à André Gerin dont on reproche à Michèle Picard de continuer les idées, dernier dirigeant important du PCF issu de la classe ouvrière, sa position sur l’immigration est celle des ouvriers : l’immigration est organisée ou tolérée contre la classe ouvrière. Ce qui ne l’a pas empêché de se mouiller pour deux jeunes Vénissiens embastillés arbitrairement à Guantanamo par les États-Unis, terre d’opportunité comme on sait. Parce que seuls des racistes, parfois déguisés en anti-racistes, peuvent penser que dire « l’immigration » et dire « les immigrés » c’est dire la même chose.
Bref nous voilà en présence d'une autre de ces situations qui sont délibérément construites pour brouiller les cartes et pour diviser la classe ouvrière.
GQ 8 mai 2022
PS du 10 mai : aux dernières nouvelles, Taha Bouhafs semble avoir jeté l'éponge. Il doit s'être rendu compte du cadeau empoisonné que lui avaient fait ses amis.
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