le Monde change, les Amériques changent...
mercredi 15 juin 2022 par Francis Arzalier (ANC)
Depuis 120 ans, les États Unis d’Amérique, à qui les deux guerres mondiales ont donné la maîtrise économique, monétaire et politique du monde pour un siécle, menacent l’univers de l’apocalypse nucléaire parce qu’ils craignent de perdre leur hégémonie, face à leurs concurrents russes et chinois. D’où cet abcès ukrainien, où ils mènent la guerre contre eux par nationalistes ukrainiens interposés, aidés de mercenaires fascistes étrangers : les trois qui ont été condamnés à mort pour exactions par un tribunal du Donbass en sont preuve, et l’ont bien mérité.
Cette actualité dramatique ne pourra avoir d’issue positive que quand tout le Donbass se sera libéré par les armes de la tutelle des Nationalistes ukrainiens. Cela seul pourra obliger les fantoches de Kiev et leurs sponsors de Washington à négocier la paix de compromis nécessaire.
Cette actualité a occulté tous les autres événements mondiaux dans nos médias. Il y en a eu cependant quelques uns, soigneusement cachés par nos chroniqueurs télé, bien qu’ils soient cependant significatifs dans la confrontation mondiale entamée.
1/ le premier fut le voyage à Sotchi en Russie du dirigeant libéral du Sénégal Macky Sall, sous l’égide de Erdogan, chef d’État de Turquie, membre de l’OTAN, tous deux pro-occidentaux, mais convaincus que les désastres entraînés par le conflit d’Ukraine, notamment la rupture des fournitures de blé à l’Afrique, doivent cesser au plus vite par une négociation de compromis raisonnable. Une négociation de bon sens qui n’aboutira pas pour l’instant car les chefs de guerre, à Kiev, à Washington et à Bruxelles ( OTAN et UE ) croient encore possible « la victoire de l’Ukraine » et veulent continuer à se battre jusqu’aux derniers miliciens ukrainiens ( et mercenaires à leur service ), leur seul objectif étant de « saigner » l’ennemi russe.
Ce voyage de Macky Sall, mandaté par les autres États d’Afrique, prouve en tout cas que ce continent, à l’exception de quelques attardés comme la Monarchie marocaine alliée d’Israel et de Washington pour garantir sa domination coloniale au Sahara occidental, ont rompu avec l’alignement suicidaire derrière l’Impérialisme occidental en guerre. Et Macron le sait bien qui ne parle plus de sa débandade africaine.
2/ Le deuxième événement s’est déroulé
en Amérique latine, cet immense continent qui a servi de paillasson aux
États Unis d’Amérique du Nord durant deux siècles : Ils y sont
intervenus militairement aussi souvent que la France dans son pré-carré
africain, pour y disposer de gouvernants à leur botte, ou pour chasser
du pouvoir les méchants qui rêvaient d’indépendance nationale.
Mais ça, c’était avant, au siècle dernier, quand Washington
pouvait impunément remplacer Allende au Chili par le dictateur Pinochet,
ou tenter d’envahir Cuba socialiste, après avoir éssayé plusieurs fois
sans succès d’assassiner Castro, Che Guevara et leurs proches. Depuis,
le chef Gringo n’est plus maître en son arrière-cour : quand doit se
réunir en 2022 le « Sommet des Amériques « , et que Biden prétend
l’interdire aux chefs d’États d’inspiration socialiste, Cuba, Venezuela,
Nicaragua, l’incroyable se produit, qui n’était jamais arrivé depuis
l’an 1850 :
Des Présidents sud-américains, et non des moindres ( Mexique, Bolivie, Honduras, Guatemala ) ont aimablement prévenu le Gringo qui se croit encore au temps du « gros bâton » de Théodore Roosevelt, qu’ils étaient décidés à boycotter personnellement la rencontre si certains dirigeants du continent en étaient exclus !
Et le pire pour le « démocrato-belliciste » de la Maison Blanche est que ces gouvernements rebelles, à l’exception du Mexicain Obrador, sagement social-réformiste, ne sont pas de dangereux marxistes ! En fait, le ver est dans le fruit, le séculaire édifice impérialiste nord-américain se fissure aussi sur son continent….
Certes, le Sommet a eu lieu, et a pu claironner quelque décisions démagogiques à propos des migrants d’Amérique centrale qui font la queue sans espoir devant la porte close du « paradis gringo ». Mais les observateurs sérieux du monde entier ont bien noté qu’il était pour Biden un échec mémorable.
Quel rapport, nous objectera t’on, avec la guerre menée par les USA et leurs larbins européens de l’OTAN et l’UE sur le sol ukrainien ? Voire !
La stratégie de l’Impérialisme est mondiale, sa guerre anti-russe au Donbass n’est que le prélude de la contre-offensive qu’il a programmée contre les indépendances nationales qui refusent ses diktats un peu partout, et que les « grands Satans » ont l’audace de soutenir, ces méchants Iraniens qui prétendent tirer profit de leurs richesses pétrolières au lieu de vivre en pénurie sous le coup de sanctions ineptes, ce farouche milliard et demi de Chinois rêvant, les audacieux, que l’île de TaiWan, où vivent leurs compatriotes, ne devienne pas la base de départ surarmée de l’invasion du continent.
La paix mondiale est loin d’être assurée, car si la bête impérialiste est ébranlée partout, contrainte à des reculs de l’Afghanistan au Sahel, en perdition dans le grand jeu économique universel, elle est d’autant plus dangereuse : la majorité de ses tenants, ses « élites » politiques, militaires, médiatiques, à New York, à Bruxelles, à Varsovie, et même à Paris, croient désormais que la seule victoire possible passe par la guerre.
Les citoyens attachés à la paix, à commencer par tous ceux de notre pays, doivent les mettre à la raison, dire haut et fort que les visées de l’OTAN et l’UE sont des délires criminels, qu’il faut stopper cet engrenage menaçant, et qu’il faut enfin revenir à ce que fut le rêve de l’ONU, lors de sa création, une assemblée de peuples libres et égaux en droit.
Regrettons que cet enjeu de paix ne soit pas clairement affiché par la majorité des candidats restants, ou qu’ils préfèrent éviter courageusement le sujet, au risque d’affronter la vague belliciste.….
13/06/2022
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