mardi 28 juin 2022

Que faut-il "cesser de faire", pour renouer avec la classe ouvrière? Les points sur les « i » !

28 Juin 2022 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #GQ, #classe ouvrière, #Qu'est-ce que la "gauche", #lutte contre l'impérialisme, #Théorie immédiate

Que faut-il "cesser de faire", pour renouer avec la classe ouvrière? Les points sur les « i » !

 

Que faut-il donc « cesser de faire » ?

Cesser de participer à la lutte antiraciste bourgeoise. L’éradication du racisme passe par la construction du socialisme international, la dénonciation moralisatrice du racisme dans le cadre capitaliste ne fait que le renforcer et le diffuser dans de nouveaux peuples et de nouveaux groupes sociaux . L’antiracisme convenu et bien pensant consiste à le dénoncer partout sauf précisément où il se manifeste actuellement en réalité. En cette saison, c’est le racisme antirusse qui est à la mode, mais pas de le combattre. Les seules victimes de mépris raciste en définitive, ce sont les prolétaires exploités quelque soit la couleur de leur peau, leur religion ou leur origine.

Cesser de prôner le féminisme bourgeois  qui ne sert qu’à offrir des places privilégiées à des femmes de pouvoir particulièrement perverses qui appartiennent à des réseaux bourgeois. Cesser de cautionner la délation et le lynchage moral pratiqué par le mouvement « me too » , comme si de mauvais procédés pouvaient servir une bonne cause. Le mouvement féministe américain a ainsi lâché la proie pour l'ombre, le droit à l'avortement pour les contorsions sémantiques.

Cesser de participer politiquement à la « marche des fiertés », le droit à différence étant un acquis, il faut cesser de suivre les surenchères des groupuscules prétendant représenter les minorités, sexuelles ou autre. Si tant est qu’on veut qu’il demeure un acquis.

Cesser de prêcher la critique du genre, c’est à dire déconstruire l’identité sexuelle et la polarité homme femme qui structure naturellement l’humanité (on remarquera que la nature qui est portée aux nues par le discours écologique est déconstruite et annihilée par les mêmes dans le domaine de l’humanité). Quand on permet à des enfants de dix ans de changer de sexe, comme en Espagne, on est déjà sorti de l’humanité.

Cesser de ranimer les querelles de mémoire. La mémoire identitaire ce n’est que des discours de ressentiment qui se nourrissent mutuellement, et qui sont en grande partie mythiques. Et s’ils ne sont pas inventés ça ne change rien : le culte mémoriel de la Shoah n’a fait que renforcer l’antijudaïsme et l’antisémitisme partout.

Ne plus marcher dans les coups culturels de la culture postmoderne. L’art et la culture du capitalisme à son nouvel age est une escroquerie, bonne à jeter à 100 % (et ironiquement, il le reconnaît lui même). Lorsque sur la bourse du travail d’une petite ville où l’on vient d’inaugurer un dispendieux centre d’art contemporain, où le tissu économique est sinistré et la pauvreté galopante, la CGT arbore pendant des mois le grand calicot « la culture en danger », on comprend d’un coup la déréliction où est tombée la classe ouvrière.

Remettre en question le militantisme associatif éthique qui couvre tout le spectre moral qui va de la naïveté à l’hypocrisie en passant par le narcissisme, qui se caractérise par sa totale propension à se faire récupérer par les campagnes impérialistes, et qui ne sert en fait qu’à recycler les politiciens battus dans les urnes et à placer les enfants incompétents ou paresseux de la bourgeoisie.

Et faire tomber du cocotier le syndicalisme étudiant qui ne sert absolument à rien à part gêner par des parodies de mouvements sociaux les études des étudiants d'origine populaire, fournir des cadres aux bureaucraties politiques de la gauche bourgeoise et à prôner les illusions sur la fin du travail. Sauf tout le respect dû aux étudiants, et aux lycéens, ceux qui n’ont pas encore d’expérience de la vie ne doivent pas s’imaginer pouvoir donner des leçons politiques au monde entier, s’ils veulent être respectés et pris au sérieux.

Cesser d’invoquer le réchauffement climatique chaque fois que le thermomètre dépasse 35 degrés. Là non plus aucune action écologique globale et rationnelle ne sera menée avant que le socialisme n’ait pris le dessus sur le capitalisme au niveau mondial.

Cesser de d'insulter la police en bloc à chaque bavure et d’accepter pendant ce temps là que les quartiers populaires se fassent gangrener infiltrer et dominer par les dealers dans la complète indifférence.

Cesser de défendre les sans papiers. Les ouvriers intégrés de toute origine ne les aiment pas, ils disent : « j’ai des papiers, alors pourquoi pas eux ? » et donc cesser d’encourager les migrations qui ruinent le Tiers Monde et la classe ouvrière. Il n’y a absolument rien de progressiste à aider les gens à venir se faire exploiter en Europe et à encourager de nouveaux candidats au mode de vie occidental à périr en mer ou sur les barbelés.

Il y a d’ailleurs une différence entre défendre des travailleurs sans papier qui exigent leur légalisation et qui font grève pour cela, ce qui peut être discuté, et faciliter l’entrée illégale de main d’œuvre comme le font les activistes gauchistes avec leur arrogante bonne conscience.

Cesser de participer à l’Union sacrée autour du régime fasciste de Kiev. Ce n’est pas parce que des nazis sont gay frendly, philosémites, artistes postmodernes et vegan (au moins devant les caméras mainstream occidentales) qu’ils ne sont pas des nazis et des criminels. La banalité du mal s’habille aujourd’hui en jaune et bleu. Quand la gauche s’aligne sur la bataillon nazi Azov tous les repères sont perdus.

 Cesse de s'insulter....

On pourrait penser que les soi-disant « antifas » seraient satisfaits de voir la Russie dénazifier l’Ukraine par l’action directe ; mais pas du tout ! Sans doute sont-il frustrés de ne pas pouvoir le faire eux-mêmes ?

On voit que pour régénérer la gauche ouvrière et révolutionnaire il faudrait la purger de bon nombre de ses militants actuels. Mais ça s’est déjà fait dans le passé. Et le retour du réel y pourvoira.


GQ 28 juin 2022

 

 

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