mardi 28 juin 2022

Une étude scientifique souligne que les pieuvres partagent certains gènes cérébraux avec les humains

Cette étude dont le site cubain fait état est en rupture totale avec l’état actuel de l’humanité qui se conçoit en état d’achèvement, hélas à tous les sens du terme. L’évolution de ce qui permet la mémoire, la pensée n’est que temporairement bloquée chez nous comme elle l’est chez la pieuvre, fascinant. (note et traduction de Danielle Bleitrach dans histoireetsociete)

Dans cet article: AnimauxScience et Technologiescientifiquesétudes génétiquesFaune27 juin 2022 | 1 | Partager sur FacebookPartager sur TwitterPartager sur WhatsAppPartager sur Telegram

La pieuvre est un organisme exceptionnel avec un cerveau extrêmement complexe qui a des capacités cognitives uniques parmi les invertébrés. Image: RT.

Une étude menée par des scientifiques italiens a montré que les mêmes types de gènes sauteurs sont actifs à la fois dans le cerveau humain et dans celui de deux espèces de mollusques céphalopodes de la famille des « Octopodidae »: le « Octopus vulgaris », qui est la pieuvre commune; et le « Octopus bimaculoides », également appelé poulpe californien.

Pour les scientifiques, la pieuvre est un organisme exceptionnel avec un cerveau extrêmement complexe qui a des capacités cognitives uniques parmi les invertébrés.

Il est si exceptionnel qu’à certains égards, il a plus en commun avec les vertébrés qu’avec les invertébrés, comme détaillé dans une déclaration sur la découverte publiée par l’École supérieure internationale d’études avancées (SISSA) à Trieste.

Des experts de ce centre universitaire ont réalisé l’étude avec d’autres chercheurs de l’aquarium de Naples.

Plus de 45% du génome humain est constitué de séquences d’ADN appelées transposons, ou gènes sauteurs. Ces gènes sont des séquences qui ne portent que des informations génétiques pour pouvoir se déplacer dans les génomes des organismes, par le biais de mécanismes moléculaires de « copier-coller », ou « couper-coller », suggère l’article.

Dans la plupart des cas, ces éléments restent « silencieux » : ils n’ont pas d’effets visibles et ont perdu la capacité de se déplacer. Certains sont inactifs parce qu’ils ont accumulé des mutations au fil des générations; d’autres sont intacts mais bloqués par des mécanismes de défense cellulaire.

D’un point de vue évolutif, les transposons peuvent encore être utiles comme « matière première » pour un autre saut évolutif.

Parmi ces éléments, les plus importants sont ceux appartenant à la famille dite LINE (Long Interspersed Nuclear Elements), dont il existe des centaines de copies dans le génome humain et sont encore potentiellement actifs.

De nombreux scientifiques pensent que les transposons LINE sont associés à des compétences cognitives telles que l’apprentissage et la mémoire: ils sont particulièrement actifs dans l’hippocampe, la structure la plus importante de notre cerveau, responsable du contrôle neuronal dans les processus d’apprentissage.

Le génome de la pieuvre, comme le nôtre, est riche en gènes sauteurs, dont la plupart sont inactifs.

Les chercheurs se sont concentrés sur les transposons qui sont encore capables de « copier-coller » et ont identifié des éléments de la famille LINE qui pourraient être activement et fonctionnellement importants pour la cognition dans le système nerveux central d’organismes hautement intelligents tels que les pieuvres, selon l’étude publiée dans la revue BMC Biology.

« La découverte d’un élément de la famille LINE actif dans le cerveau des deux espèces de poulpes est très importante car elle soutient l’idée que ces éléments ont une fonction spécifique qui va au-delà du ‘copier-coller’ », a expliqué Remo Sanges, directeur du laboratoire de génomique computationnelle de SISSA.

L’analogie fonctionnelle entre le cerveau de la pieuvre et celui des mammifères fait de l’élément LINE identifié « un candidat très intéressant à étudier et à améliorer nos connaissances sur l’évolution de l’intelligence », a conclu Graziano Fiorito, directeur du Département de biologie et d’évolution des organismes marins à la station zoologique Anton Dohrn.

(Tiré de RT)

 

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