Munich 1938 -Paris 2022
Ce ne serait pas si grave
que cela en aurait
presque pu
sembler drôle tant,
c’était gros.
Au soir de ce 27 juin 2022, la
Chaîne parlementaire (LCP) , diffuse un documentaire, sur les "collabos
pétainistes" venus de la gauche de l’échiquier politique. Un sujet
d’étude en soit très pertinent.
Après diffusion d’un documentaire de 2017, trois historiens vont
doctement débattre de ce qu’était ces transfuges du courant
social-démocrate ou communiste qui pour les uns vont se retrouver fer de
lance de la milice comme Déat, pour d’autres, membres de la LVF Doriot
endossant l’uniforme de SS dans la division Charlemagne, d’autres encore
tel Belin dirigeant de la Cgt devenant ministre de la Charte du Travail
de Pétain, ou encore l’obscure, mais agissant Albertini .
Dans le débat, alors que Pascal Ory rappelle fort justement qu’en France
les positionnements au moment de Munich détermineront la ligne de
fracture entre la France collabo face à la France
Résistante. Ory rappelant que seul comme parti les 73 députés
communistes unanimes voteront contre Munich, nos trois crânes
d’œuf prétendent le contraire et contre toute évidence avancent que les
parlementaires du PCF avaient ratifié l’accord.
Fabrice Grenard pourtant historien de la Fondation de la Résistance se jette le premier à l’eau :
"Tout le monde a été quasiment munichois, en dehors de trois ou
quatre députés qui votent contre. 500 000 Parisiens se réunissent sur
les Champs-Élysées pour approuver le choix de Daladier..."
L’animateur du débat qui n’est pas n’importe qui, Jean-Pierre Gratien
, ancien directeur de LCP (le nouveau a été la plume de Macron à
l’Élysée), ancien président de l’association de la presse parlementaire
ne reprend pas et laisse filer.
L’Hagiographe de Maurras, un certain Dard, certainement l’homme pertinent sur ce sujet, confirmant : ""Non, ils ne votent pas contre, bien sûr" . Ben dame.
Parlant de dame, une historienne, Alya Aglan au CV long comme les mises
en examen de Sarkozy se réfugie dans une opportune méditation.
Ce qui fera dire à Daniel Schneidermann animateur critique d’arrêt sur image pourtant pas -loin s’en faut- VRP du Kommintern : "Ainsi est
diffusée, sur La Chaîne Parlementaire, en présence de trois historiens
spécialistes de la période, une magnifique calomnie historique
: oui, les 73 députés communistes, le 4 octobre 1938, ont bel et bien
voté contre la ratification des accords de Munich, qui "lâchaient" la
Tchécoslovaquie à Hitler. La Une de L'Huma du 5 octobre 1938 est assez
éloquente".
Annie Lacroix Riz qui avait relevé l’imposture, c’est un terrain où il
ne vaut mieux pas venir la provoquer si on ne dispose pas de munitions
capables de la déstabiliser, devant l’assertion calomnieuse reprise en
canon par l’orchestre de chambre sus évoquée, s’adresse au patron de la
chaîne lequel demande ...le temps de la vérification… Pour ensuite
excuser son plateau et crier au procès de Moscou.
Imaginez, au regard des faits avérés, JO consultables immédiatement
compris et collège des historiens interloqués devant tant de mauvaise
foi "excusez moi madame l’historienne, il faut que mes services
consultent pour savoir si effectivement il y a bien eu une bataille de
Marignan en 1515 et si un certain Francois 1er était bien roi de
France".
Cette capacité de l’ex plumitif du Majordome du MEDEF à se moquer du
monde conduira l’historienne à user de ce qu’elle sait bien faire : en
appeler à l’intelligence et aux archives ; manifestement, pourtant
théoriquement bien placé pour en disposer, le staff de LCP n’en a plus
en magasin. Comme la moutarde, elles doivent être bloquées à la
frontière ukrainienne.
Une telle capacité de révisionnisme historique laisse
pantois. Contaminée par la zemmourole, le R-Haine étant pour les
parlementaires des droites devenu éligible à la respectabilité, c’est
bientôt dans l’enceinte du parlement qu’on tentera de nous convaincre
que De Gaulle partira à Sigmaringuen et que Pétain rédigera le programme
du CNR.
Ne pas s’y tromper. Le concassage des repères de mémoire mis en route
par la réaction depuis l’après 68 permet ces outrances inqualifiables.
Merci à Annie Lacroix Riz d’avoir levé le couvercle de ce chaudron nauséabond.
Maintenant, aux associations engagées dans la transmission de la mémoire
de ce moment décisif de notre histoire de dénoncer
les falsificateurs, TOUS les falsificateurs ; quels que soient les
postes et notabilités qu’ils occupent.
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