Macron sert sa classe
Emmanuel Macron, le président des ultra-riches, ne fait pas dans la demi mesure pour dégueuler sa haine de classe à l'encontre du peuple et en particulier des plus pauvres.
Après avoir déclaré au début de son premier mandat : « il y a les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien », il récidive, l'année d'après avec : « je traverse la rue et je vous trouve un travail », puis « la politique sociale, regardez : on met un pognon de dingue dans des minima sociaux, les gens ils sont quand même pauvres »… Maintenant il profite du conseil des ministres de rentrée pour déclarer la fin de « l’abondance » et de « l’insouciance ».
S'adresserait il à tout ceux qui se sont gavés avec la pandémie ? À ceux qui se sont enrichis avec le CICE ? À ceux qui ne cessent de polluer la planète avec leurs jets privés ? Que nenni, il s'adresse à un pays qui compte 10 millions de pauvres, à un pays qui se remet péniblement de 2 ans d’une crise sanitaire plus qu’anxiogène. Il s'adresse à ceux qui ne peuvent plus joindre les deux bouts pour se loger, se nourrir, se soigner…
Le summum de l'indécence
« Nous vivons la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance. C’est aussi la fin des évidences. Et c’est aussi la fin d’une forme d’insouciance », a lancé le président en direct depuis l’Élysée.
Pour les grands actionnaires qui pillent les richesses créées par le travail et polluent la planète, la fin de l’abondance et de l’insouciance n’a semble-t-il pas encore sonnée. Au seul 2e trimestre 2022, les grandes entreprises françaises ont versé 44,3 milliards d’euros à leurs actionnaires soit une augmentation de 32,7% par rapport à la même période l’année dernière. À l’échelle du monde, ce sont 544,8 milliards de dollars de dividendes qui ont été versés à une poignée de possédants. Un chiffre exorbitant qui laisse imaginer l’ampleur du hold-up réalisé quotidiennement par le capital. Et ils en ont pas assez, il faut toujours plus ponctionner dans la poche des peuples.
En préambule du Conseil des ministres, le président s’est exprimé de façon grave pour préparer les esprits à l’orientation de sa politique de régression sociale.
« Non mais on rêve ! Comme si les Français avaient manqué de soucis et s’étaient trop gavés. 10 millions de Français pauvres à cause de l’insouciance du président Macron et de la prédation des riches », a immédiatement réagi sur Twitter le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel. « Non Monsieur Macron, il n’y a jamais eu abondance mais irresponsabilité, pillage, gaspillage, marchandisation de tout et du vivant », renchérit Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis.
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, rappela que dans la loi sur le pouvoir d’achat, il n’y a même pas le mot salaire, pourtant seule source de revenu du salariat, complété par les cotisations sociales individuelles et collectives qui complètent le pouvoir d’achat des salariés, financent l’assurance-maladie, les allocations familiales, les retraites et l’assurance-chômage. De leur côté, les retraités versent à leur tour des cotisations calculées sur leurs retraites.
Un choix de classe
Beaucoup de salariés, de retraités, de chômeurs ne paient pas l’impôt sur le revenu. Par contre, ils payent la TVA sur tout ce qu’ils achètent, alors que les classes supérieures ne dépensent qu'une petite partie de leurs revenus en achats soumis à la TVA. L'autre partie sert à des placements spéculatifs qui ne rapportent rien aux entreprises. Quand Macron supprime l’ISF, les bénéficiaires de ces largesses n’investissent pas : ils spéculent encore et toujours plus sur les marchés financiers.
À contrario, en Mai 68 : 10 millions de grévistes occupant les usines et les bureaux pendant quatre semaines, des manifs de millions de personnes. L’augmentation du Smic de 35 % et de 56 % du salaire minimum agricole, l’augmentation de tous les salaires de 10 %. Tout cela a relancé l'économie.
Les politiques menées aujourd'hui à l’échelle mondiale appliquent contre toute raison l’idéologie ultralibérale devenue une secte irrationnelle identifiant les capacités humaines d’un individu au patrimoine qu’il a créé ou dont il a hérité. Quelle stupidité ! C'est un choix de classe.
C'est la violence de classe, comme le décrivent les sociologues Michel et Monique Pinçon-Charlot dans leur livre « La violence des riches. Chronique d'une immense casse sociale » (éditions La Découverte 2014).
Seule, l’action collective des classes populaires solidaires peut être une source de progrès.
Dominique Gerbault blog le T.C.
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