vendredi 17 mars 2023

Luttes et "crise" politique post 49-3

vendredi 17 mars 2023 par Alain Chancogne (ANC)

Je suis surpris de constater que, même dans nos rangs, on arrive a davantage débattre du contenu constitutionnel de ce que le, secrétaire national du PCF appelle "notre 5e République", de la brutalité de tel article, certains camarades tombant selon moi dans le panneau de vouloir se servir de tel autre article...de ce qui serait une arme amenant le Medef et Macron à enterrer ce projet.

Si je réagis, c’est parce que depuis hier je suis mal a l’aise d’entendre des propos, selon moi ahurissants, parce que provenant de camarade que je n’attendais pas sur ce terrain de l’enfumage.
Pour ironiser méchamment je me demande si plutôt que de passer des heures a tripoter la Constitution, cela ne conduit pas a oublier quelques lignes de Marx.

Non pas que je sous-estime combien ce qu’on appelle le passage en force par le biais de ce qu’on nous appelle la "démocratie représentative" constitue comme véritable provocation.

je voudrais simplement rappeler qu’il ne peut pas y avoir de "sortie par le haut" de cette crise globale avec l’utilisation de cartouche à blanc institutionnelles pour s’opposer à l’agression capitaliste.

Ce ne fut pas toujours le cas.
Sans vouloir lancer un débat sur les contradictions des stratégies "d’union de gauche". Il a existé des périodes durant lesquelles, a existé aux yeux des masses un lien entre la revendication de l’entreprise et de la rue... et la perspective de changement de politique pouvant être actés par les urnes et le résultat des votes ...

Le programme du Rassemblement populaire (SFI0, radicaux, P.C), cette victoire de la gauche put (partiellement certes) permettre que la 3e république bourgeoise prenne en compte le rapport de force de lutte des classes du Front populaire.

Rappelons-nous aussi qu’en 1968, durant le mois de mai, et notamment à partir du 29, des cortège immense de grévistes scandait a le mot d’ordre du PCF "gouvernement d’union populaire " !
Jusqu’en en 1981 (et même malheureusement un peu après) la CGT pouvait faire le lien entre la lutte dite syndicale ,sociale, revendicative et la possibilité de la mise en place d’un programme commun de gouvernement au contenu social avancé.

Ce qui me semble très dangereux et coupable de la part notamment des dirigeants du PCF et de certains syndicalistes (y compris CGT) c’est de laisser entendre que dans le rapport de force aujourd’hui entre classes antagoniques, à ce moment de la crise systémique du capitalisme, avec la réalité de la faiblesse du courant révolutionnaire, l’état des organisations politiques qui se disent appuyer soutenir le combat social... il pourrait y avoir un quelconque espace institutionnel.

Cela instille un climat de faux suspense de possible motion de censure salvatrices.

Même adoptées, elles ne peuvent pas constituer un quelconque moyen de voir accéder aux responsabilités décisionnelle une majorité de "représentants du peuple" dont on pourrait attendre je ne sais quel chiffon pour effacer du tableau noir de la régression sociale cette loi impérativement nécessaire au capitalisme pour détruire d’une façon ou d’une autre tout ce qui freine retarde la captation de capitaux échappant pour l’instant à la financiarisation totale de l’économie.

La classe ouvrière n’est pas en train d’exprimer son exigence de voir à Matignon une autre première ministre que celle qui vient de porter le 49-3 et même malgré tout ce que peut nous inspirer le style arrogant méprisant de notre monarque, ce ne serait pas demain le changement de locataire de l’Élysée qui pourrait en quoi que ce soit modifier d’un iota le plan de destruction massive de tous nos conquis sociaux.

Pour utiliser des termes à la mode il n’y a pas de plan B pouvant se construire sur la base de l’acceptation des règles de cette pseudo démocratie en 2023.

Par conséquent je sais que tout le monde ne partagera pas mon avis.

Tout ce qui est actuellement de nature à semer l’illusion d’une possible défaite du capital par la voie parlementaire référendaire et autres RIP, constitue volontairement ou pas un sacré coup de main au capitalisme.

On pourra m’accuser de me répéter, mais c’est avec, je crois les mêmes pistes de réflexion de lutte de place que je n’ai pas participé aux élections de 2022.

Ou bien nous gagnerons cette bataille dans les entreprises et dans la rue y compris avec ce que certains appellent la radicalité, c’est-à-dire avec des moyens à la hauteur des enjeux ou bien nous aurons perdu un combat décisif avec des répercussions inimaginables de violence capitaliste à venir.

 Note de Pedrito.

Le moins qu'on puisse dire, du moins c'est mon sentiment, c'est que le discours tenu par Fabien ROUSSEL jeudi soir sur BFMTV a manqué de punch. Pas suffisamment démarqué des laïus politiciens de la Nupes et consorts. J'aurais souhaité des mots plus percutants d'un dirigeant communiste, remettre plus énergiquement en place le journaleux minable au service du système. etc.... Rappeler la raison d'être du PC et son engagement sans faille pour parvenir à inventer un monde libéré de la chape impérialiste, cause de toutes les guerres

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