lundi 24 avril 2023

La loi  sur les retraites est passée, le Conseil constitutionnel l’a validée, elle a été promulguée, Emmanuel Macron a parlé, en espérant tourner la page.

Mais Macron sort affaibli de la séquence : ses mensonges ont été révélés, il a été contraint de contourner le vote de l’Assemblée nationale, il fait face à un mouvement social massif et tenace, et le président de la République comme ses ministres ne peuvent plus se déplacer sans provoquer un concert de casseroles.

La gauche parlementaire  aura bientôt épuisé son stock de recours légaux pour éviter la  réforme.  Il ne reste que la perspective d'un référendum.

La NUPES est désormais au pied du mur

En réalité elle y est depuis longtemps. Ce n'est pas la NUPES qui est à l'origine du mouvement social.  Au début Mélenchon a  cru le précéder avec une manifestation artificielle. Les Français et Françaises ont préféré l'union syndicale et ils avaient raison.  Et l'analyse de TOUS les scrutins législatifs partiels est sans appel. Les Français ne ressentent pas la NUPES comme le débouché des luttes.

Pourquoi ?

 L'actuelle division  entre droite et gauche  limitée à la NUPES  ne correspond pas aux attentes des manifestants. Mélenchon  en cherchant désespérément à rassembler autour de sa personne  a fait ce qu'il n'aurait jamais dû faire : il a divisé , voulant écraser les communistes  et choisi une alliance privilégiée avec les verts indispensable  mais  porteuse de grands dangers. Il a rabougri au lieu de développer.

La manifestation contre l'autoroute castraise  en est une preuve supplémentaire    Arracher des arbres n'est pas souhaitable, mais empêcher de remédier à l' isolement  relatif de Castres  n'est pas ressenti par une majorité de notre pays  comme  compatible avec l'exercice du pouvoir.  L'écologie punitive, la question du nucléaire,  la mise en avant de la planète en oubliant les  difficultés de la partie la plus défavorisée de la population deviennent un frein et non un moteur.   Nous devons être AUSSI une force de progrès social.

Le renforcement  du  PCF devient un enjeu stratégique

Non comme force hégémonique mais comme force garantissant à celui qui ne peut payer sa facture d'électricité que ce n'est pas la voie allemande du doublement  des prix  qui sera suivie.   

Comme une force qui veut non chasser les usines polluantes mais obliger les pollueurs à dépolluer.

 Comme une force qui n'interdira pas la circulation des vieilles voitures mais donnera  au plus pauvres les moyens de les remplacer.

Comme une force qui saura aider les agriculteurs  à sortir du productivisme  en leur permettant en même temps de vivre confortablement.

C'est le sens de la stratégie des jours heureux.  Nous ne sommes pas là pour désespérer et proposer un   repli passéiste dont la majorité des Français et Françaises ne veulent pas. Ce n'est pas nier le réchauffement , c'est le mettre à sa place .

D'autres forces doivent s'ajouter au rassemblement

Les quartiers populaires  qui ne votent plus, les couches sociales déboussolées , les petits et moyens patrons, doivent être gagnés si nous voulons rassembler majoritairement. Pleurer sur les progrès du RN ne suffira pas.

Tel est l'enjeu et non un rabibochage entre dirigeants des partis constitutifs de la NUPES. Et cela ne peut se faire sans vous.

 Henri Ausseil

 

 

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