Pour la clarté dans le prétendu ralliement à l'union sacrée contre l'antisémitisme
Hier samedi 11 novembre, des milliers de manifestants ont sillonné plusieurs villes de France, dont à Paris, pour un cessez-le-feu et mettre fin au massacre à Gaza, en levant bien haut le drapeau palestinien et celui de la République française. Bien entendu, aucun de la macronie ou des potes de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, encore moins aucun des héritiers du parti de Jean-Marie LP, présents.
ils peaufinaient les places qu'ils se réservaient ce dimanche dans la marche contre l'antisémitisme appelée par les présidences du Sénat et de l'Assemblée nationale. La CGT réaffirme qu'elle n'en sera pas.
En revanche, elle était présente lors du rassemblement de vendredi soir à Paris, à l'initiative du Réseau d’Action contre l’Antisémitisme et tous les Racismes, en hommage aux victimes de la "nuit de cristal" du 9 au 10 novembre 1938, au cours de laquelle 70 000 juifs ont été raflés et des centaines assassinés dans l'Allemagne nazie, et qui a marqué le début de l’extermination de 6 millions de personnes juives.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT y a pris la parole: Extraits:
"Nous tenons à exprimer toute la solidarité de la CGT avec la communauté juive de France victime d’actes antisémites en forte augmentation, ayant parfois de la famille en Israël victime des attaques du Hamas, et ne se sentant au final en sécurité nulle part.
- Non, la communauté juive n’est pas responsable de la politique de l’Etat d’Israël
- Non, rien ne justifie ou n’excuse jamais l’antisémitisme
- Non, critiquer la politique de l’Etat d’Israël, défendre les droits des palestiniens ce n’est pas être antisémite
- Oui, il est nécessaire d’identifier l’antisémitisme, cette forme particulière de racisme et de mener des actions spécifiques pour la dénoncer.
- Oui, nous avons beaucoup à progresser sur le sujet, y compris au sein du mouvement ouvrier qui a lui aussi longtemps - et encore aujourd’hui – toléré ou minimisé l’antisémitisme.
L’histoire de l’antisémitisme est intimement liée à l’histoire de France et à l’histoire de l’occident.
Cette histoire, elle coule aussi en partie dans les veines de la CGT qui a été dirigée pendant 40 ans par d’anciens déportés, de Georges Seguy à Henri Krasucki, juif, polonais, résistant, déporté à 18 ans à Auschwitz.
En disant que cette histoire est liée à l’histoire de France, c’est parce que nous avons d’abord, nous, Français, à faire notre autocritique sur cette question alors que la shoah a été amplifiée par la collaboration de la France. Et c’est ce qui m’échappe dans la manifestation de dimanche.
Henri Krasucki mettait en garde et enjoignait à « ne pas jouer à des jeux politiciens autour de la grave question du racisme et de l’antisémitisme ». (...)
Nous avons besoin d’avoir une classe politique qui soit capable de
- Condamner clairement le terrorisme du Hamas, l’assassinat de 1400 civils israéliens et appeler à la libération immédiate des 220 otages
- Condamner tout aussi clairement les bombardements de Gaza qui ont déjà fait 10 000 morts palestiniens dont 5000 enfants et demander un cesser le feu immédiat sans condition.
- Condamner avec autant de force l’antisémitisme en cessant de le justifier par la question du conflit israélo palestinien, le racisme et l’islamophobie en rappelant sans cesse que ces questions sont au cœur des idéologies d’extrême droite et qu’il est donc de notre responsabilité de maintenir et renforcer un cordon sanitaire Républicain pour empêcher le gravissime processus de banalisation du rassemblement national qui est à l’œuvre.
Dans la période troublée, anxiogène et violente que nous vivons, nous avons besoin de trouver le moyen de sortir de cette terrible polarisation du débat public.
Nous avons besoin d’avoir des phares, des boussoles, équilibrées qui savent donner le cap
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