mercredi 6 décembre 2023

Jusqu'où ira Benyamin Netanyahou ?

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Jusqu'où ira Benyamin Netanyahou ?

Le déluge de feu sur Gaza a repris. Netanyahou sait que les premières victimes sont les civils, comme le révèle l’enquête d’un magazine israélo-palestinien. La communauté internationale s'inquiète alors que les peuples se mobilisent et expriment leur exigence d'un cessez-le-feu immédiat et permanent.

 

L'armée israélienne pilonne de nouveau les populations civiles à Gaza, provoquant la mort de centaines de personnes en premier lieu des civils.  Les services de renseignements israéliens avaient connaissance depuis un an des préparatifs du Hamas, d’après le New York Times. L'allié principal de Netanyahou, les États-Unis, hausse le ton jour après jour, mais Netanyahou a choisi la fuite en avant plutôt que la pause. Faute d’accord à Doha, il a repris la guerre affirmant que « la reprise des combats était nécessaire. ». Les négociations pour la libération de nouveaux otages israéliens détenus par le Hamas ayant achoppé.

 

L’aviation israélienne a aussitôt repris ses bombardements, provoquant la mort de centaines de Palestiniens. De son côté, le Hamas a tiré des dizaines de roquettes et obus de mortiers vers le territoire israélien : les coups portés par l’intervention militaire israélienne ont amoindri sa capacité militaire, mais pas au point de ne pas pouvoir procéder à de tels tirs.

 

Le premier ministre israélien a déclaré que les combats allaient continuer jusqu’à ce que « tous ses objectifs soient atteints ». Quels sont-ils ? Officiellement, il s’agit d’« éradiquer le Hamas ». Mais selon les autorités israéliennes elles-mêmes, entre 1 000 et 3 000 combattants de l’organisation ont été tués jusqu’ici.

 

Le bilan global s’établit, lui, à 15 000 morts (plus de 300 familles gazaouies ont perdu dix proches). Avec un tel ratio, combien de civils gazaouis devraient être tués pour « éradiquer le Hamas » et ses 30 000 combattants ? Cette stratégie qui tue cinq à dix fois plus de civils que d’ennemis désignés s’attire des critiques, y compris des américains.

 

« Dans ce genre de combat, le centre de gravité est la population civile. Si vous la poussez dans les bras de l’ennemi, vous remplacez une victoire tactique par une défaite stratégique », a déclaré le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, ajoutant : « J’ai donc fait comprendre à plusieurs reprises aux dirigeants israéliens que la protection des civils palestiniens à Gaza est à la fois une responsabilité morale et un impératif stratégique. »

Washington hausse le ton, mais les actes ne suivent pas la parole : aucune mesure concrète n’a été prise pour contraindre Tel-Aviv à mettre fin au génocide. D’autant que l’on sait désormais que l’armée israélienne fait délibérément le choix de procéder à des tirs et des bombardements sur des cibles tout en sachant que des civils s’y trouvent. C’est le magazine israélo-palestinien +972 qui l’a révélé. « Leur nombre (de civils – NDLR) est calculé à l’avance par les services de renseignements. Ils savent ainsi exactement, avant même la mise en œuvre d’une attaque, combien de civils vont périr », souligne Yuval Abraham, l’un des journalistes auteurs de l'enquête.

 

Non seulement le commandement israélien approuve le massacre de civils palestiniens lorsqu’il estime qu’un responsable du Hamas peut être touché en même temps (il s’avère souvent qu’il n’était pas présent sur les lieux), mais il ouvre délibérément feu sur des « power targets » (littéralement « cibles de pouvoir », soit des écoles, universités, hôpitaux) afin de terrifier la population dans le calcul qu’à terme elle se retourne contre le Hamas.

 

Cette méthode glaçante s’appuie sur l’IA (intelligence artificielle), une première à cette échelle dans une guerre. D’après le média d’investigation, c’est l’utilisation de cette technologie, via un algorithme baptisé « Gospel », qui a permis à l’armée israélienne de bombarder la bande de Gaza à un rythme aussi effréné (15 000 cibles durant les seuls 35 premiers jours de bombardement).

 

C’est ce même plan qui est appliqué depuis vendredi, avec désormais le sud de la bande de Gaza dans le viseur du déluge de feu. Après avoir échoué à prouver la présence du commandement du Hamas à Gaza City, l’armée israélienne argue qu’il est situé à Khan Younès.

L’immense majorité des Gazaouis se trouvent dans la partie méridionale de Gaza, puisque un million de personnes ont quitté le nord sur l’ordre d’évacuation d'Israël. Piégés, ils n’ont plus d’autre endroit où se réfugier.

 

Jusqu’où peut aller le cabinet de guerre emmené par un Netanyahou qui joue d’autant plus sa survie politique qu’une enquête du New York Times a révélé que les services de renseignements disposaient depuis un an de toutes les informations nécessaires pour établir que le Hamas préparait une attaque d’ampleur ?

 

Lors d’une conférence de presse à Dubaï en marge de la COP28, Emmanuel Macron a mis en garde sur le fait qu’une « destruction totale du Hamas » entraînerait « dix ans » de guerre.

 

Mais n'est ce pas l’objectif de Benyamin Netanyahou : imposer une guerre permanente qui maintiendrait sa coalition de droite et d’extrême droite au pouvoir lui permettant d'annexer et d'occuper militairement la bande de Gaza, de chasser les palestiniens de leur terre livrée aux colons, de faire main basse sur les importantes réserves de gaz et de pétrole présentes dans les eaux territoriales palestiniennes et mettre en oeuvre le canal Ben Gourion pour concurrencer le canal de suez et acheminer le gaz et le pétrole. Le tout dans une impunité diplomatique absolue.

 

Derrière toute guerre, il y a toujours des enjeux économiques de plus en plus liées aux réserves des sous-sols.

 

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