Le "campisme" assumé de Réveil Communiste
"Campisme" assumé :
Premièrement, refuser de soutenir et s’opposer aux ingérences occidentales et aux guerres fomentées dans d’autres pays, révéler et dénoncer leur caractère impérialiste quelque soit le prétexte invoqué pour les justifier est un minimum qu’on attend de la part d’un militant de gauche. Comment ne pas comprendre que cette ingérence moralisatrice continuelle est en fait une revendication de contrôle et de supervision politiques du monde entier de la part de la classe capitaliste internationale basée à New York à Londres et Bruxelles ?
Amalgamer cette position à un soutien aux régimes qui contrôlent ces pays et qui ont si mauvaise réputation chez nous - parfois justifiée, parfois non - est une courante malhonnêteté de la part de gens qui ne veulent pas se mouiller, comme celle qui permet aux massacres perpétrés à Gaza par l'armée israélienne de continuer, en invoquant les atrocités du Hamas du 7 octobre.
Deuxièmement quand un mouvement de révolte sociale ou politique dans un pays étranger lointain et mal connu bénéficie d’un soutien enthousiaste de la part de médias mainstream et que ses leaders deviennent soudainement des stars, c’est aussi un minimum requis de le soumettre à un examen critique.
Prendre position sur les affaires d’un autre pays, au niveau du spectateur individuel métropolitain, implique en fait de se fonder sur les informations et les analyses qui construisent l’image négative de ce pays classé souvent par le gouvernement des États-Unis dans un "axe du mal" ad-hoc, qui a priori ne sont absolument pas fiables, pas davantage que ne l'a été le récit de diabolisation des pays socialistes pendant la guerre froide. Incroyable quand même le nombre de gens qui se croient objectivement informés alors qu’ils adorent citer Noam Chomsky à tout bout de champ !
Enfin le développement de révoltes sociales légitimes et endogènes dans les pays non-occidentaux est empêché et non pas aidé par le pseudo soutien intéressé du camp impérialiste. En effet il utilisera sans aucun scrupule l’influence des médias globaux et des ONG pour sélectionner parmi l’opposition les dirigeants qu’il souhaite y voir apparaître - quand il ne les a pas directement financés dès l'origine - qui vont prendre la direction effective du mouvement grâce à cette notoriété fabriquée, et qui sont toujours et comme par hasard des ultra-libéraux, sur le modèle des Navalny, Guaido, Zelensky, etc, etc).
Donc le "campisme", en fait l'anti-impérialisme, qui refuse les guerres néocoloniales et les guerres civiles qui sont promues par nos hommes politiques de droite et encore plus de "gauche" au nom de la démocratie, des droits de l’homme, de la femme, et des autres, est la seule position juste et ceux qui ne sont pas "campistes", ne sont pas de gauche. Ce sont des représentants du camp libéral impérialiste dans sa version humaniste hypocrite à la Albert Camus ou post-moderniste pour campus américain.
GQ, 12 décembre 2023
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