Halte à la marchandisation et à la déshérence de la médecine
Enfant, j’avais une admiration sans borne pour mon médecin et ses confrères. Ils étaient de bonnes personnes qui savaient sauver ou simplement réparer et prolonger les êtres malades, souvent abîmés par leur vie de détresse, de travail difficile long et dangereux. Même l’indigent, celui qui dormait dans la rue, -à cette époque, Mantes-la-Jolie n'en recensait que deux- avait droit à des soins appropriés. La Sécurité sociale venait soutenir la médecine par des remboursements plus importants que maintenant.
En quelques années, tout, d’une manière insidieuse mais soutenue, a changé l’amour du métier en marchandisation des soins: moins de médecins et plus de soins à donner, donc avoir plus d’argent avec une déshumanisation apparente.
Le numérus clausus a tellement diminué que les médecins, finissant leurs études, ne sont pas assez nombreux pour remplacer les départs en retraites, d’où le manque de praticiens. Aussi même avec un médecin de famille, il est très difficile d’obtenir un rendez- vous pour des maladies impromptues.
A cette dégradation continue de l'offre des soins par les généralistes, s'ajoutent des recherches pour améliorer le diagnostic : radios, scanner, IRM ou analyses. Alors commence une poursuite effrénée pour obtenir un rendez-vous.
Je n'évoque que de la possibilité d’obtenir l'examen prévu par l'ordonnance. A ceci, se rajoutent les tarifs de ces examens en secteur 2. Et les dépassements d'honoraires, que mutuelle et Sécu ne compensent jamais, ce qui induit une charge importante pour le malade.
Les secteurs sont apparus avec le temps et la nouvelle manière d’agir des médecins. Secteur 1, celui de mon enfance, secteur 2 avec la partie remboursée par la Sécu et la mutuelle, le reste, de plus en plus important, suivant chaque spécialiste, à sa guise.
Bien sûr, les médecins doivent vivre de leur travail. Mais au point de laisser des malades sur le bas- côté de la route?
Je souhaite que chacun d’entre nous se penche sur les problèmes et les difficultés existantes pour que tout soit pris en charge complètement afin de vivre.
Le serment des médecins ne dit-il pas : « Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire » :Que chacun médite sur notre santé, afin de porter nos efforts pour redonner aux médecins le sens de ce qu’ils ont signé dans leur jeunesse.
Danielle Jaouen, du bureau des retraités CGT de la région mantaise
Lors du prochain journal des retraités CGT, seront évoqués les problèmes dramatiques des urgences et de l’hôpital de Mantes-la-Jolie.
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