jeudi 7 décembre 2023

Témoignage sidérant d’une garde à vue pour un « collage d’affiches »

Voici un fait divers qui en dit long sur l'état des libertés publiques en France, celle d'exprimer une opinion en restant pacifique et non violent. Etat des libertés publiques ou peur des pouvoirs publics d'un peuple qui en a marre d'avaler les couleuvres de la délinquance et des incivilités, en particulier celles des "bandes de jeunes". L'affaire de Crépol/Romans-sur-Isère en est un exemple typique.

Le gars dont je vous parle se nomme Thibault, j'ai parcouru son histoire sur Twitter. Ce n'est pas un extrémiste, encore moins un nazillon (c'est lui qui le dit, certes). Il n'a pas participé au commando qui voulait prendre d'assaut le quartier de la Monnaie, n'a pas fini à poil avec sa bagnole brûlée contrairement à d'autres. D'après ses dires, il a juste collé des affiches pour Thomas Perotto (illustration ci-dessus). Cela se passe à Lyon.

De deux choses l'une. Soit il a placé ces affiches sur les panneaux d'expression libre, soit il a collé n'importe où, ce qui est passible d'une contravention. Toujours est-il qu'il s'est fait embarquer par une patrouille de police qui passait par-là, ce qui est déjà surprenant ; on pensait que les policiers avaient mieux à faire à Lyon, vus les trafics et incivilités qui gangrènent la ville.

Mais en France la priorité n'est pas à la lutte contre les bandits et les voleurs. Non, il s'agit d'abord de préserver la "paix sociale" (entendez par là que tout le monde se taise), d'éviter des émeutes (les gilets jaunes sont encore dans les esprits de nos princes) et de protéger nos pouvoirs publics. La France de 2023 ressemble à celle de 1788...

Thibault a donc eu droit à une garde à vue digne d'un apprenti terroriste. Un traitement spécial, un menu étudié pour lui faire comprendre que sa place est devant Netflix et pas dans la rue à s'occuper de choses sérieuses :

- Placement dans une cellule propre mais non chauffée qui sent l'urine.

- Ses proches ne sont pas prévenus de sa garde à vue.

- Il est interrogé sans avocat, sans qu'on lui précise le motif de sa détention.

- Il est nourri au minimum, ne mange pas, ce qui est compréhensible.

- Sa voiture et son domicile sont perquisitionnés (!) On trouve une lacrymo défensive dans sa bagnole (horreur !).

- Il est "réveillé" à 6h pour être conduit devant un procureur.

- Happy end, il échappe à la prison et s'en tire avec une forte amende.

Bref, du délire complet. Un trafiquant de drogue aurait été libéré avant lui et ne serait pas allé au tribunal. Que doit-on conclure de cette triste histoire ? Que les braves français sont davantage "soignés" que les délinquants, surtout quand ils sont solvables. Car Thibault travaille, donc il peut payer une contravention.

Concernant l'affiche polémique, il n'y a pas d'appel à l'émeute. Le mot "barbares" est approprié pour l'assassinat de Thomas à Crépol, il ne mentionne pas les origines des sauvages en question. Alors quel est le problème ? Il fut un temps où les murs étaient recouverts d'affiches politiques de tous bords, au contenu virulent. Il est d'ailleurs courant de trouver des collages en faveur des sans-papiers avec doublage en langue arabe, donc incompréhensibles. Le préfet du Rhône a-t-il interdit les "collages pour Thomas", ce qui d'ailleurs aurait été abusif ?

Ce deux poids deux mesures est choquant. L'impunité pour les voyous, le tapage nocturne, les points deal. La tolérance zéro pour les citoyens honnêtes et solvables. Il faut donc en conclure que nos princes ont peur du peuple militant, tous clivages confondus, comme à la veille de la révolution. Peur des manifs, peur des petits groupes d'activistes.

Alors qu'un fiché S islamiste reconnu fou dangereux s'est baladé tranquillement dans Paris pour assassiner un touriste, la police a ordre de surveiller la "super droite" qui donne de l'urticaire à M.Darmanin. Abrutissement ou logique politique ?

Notons un rebondissement dans l'affaire de Crépol. Il serait question de "propos racistes" à l'égard... des assaillants (!) On va nous apprendre que les pauvres loulous se sont fait insulter du fait de leurs origines parentales. Ce qui justifie de sortir des couteaux de combat pour massacrer des Thomas ? Il est certain que les uns ne représentent pas un danger pour nos pouvoirs publics : Ils sont bêtes, bigots et n'agressent que le petit peuple. Les Thomas, en revanche, étudient, font du sport, et votent aux élections dès qu'ils sont majeurs. Et pas pour Darmanin et sa clique. D'où la logique des pratiques policières. CQFD.

Ce fait divers est plus croustillant qu'il n'y parait. On note une évolution, celle d'un début d'entente entre pouvoir et racailles. Pas de grande innovation, les pires dictatures ont toujours recruté leurs miliciens parmi les voyous. Logique en période de crise économique et sociétale, le peuple qui travaille et qui vit honnêtement doit fermer sa bouche.

Heureusement que les réseaux sociaux sont là pour nous informer et pour alerter. Imaginez l'affaire de Crépol il y a trente ans, les médias TV auraient renvoyé dos à dos les protagonistes. Désormais, l'info passe, dont celle des actes de harcèlement envers les français. Des français qui doivent être conscients qu'ils sont en liberté surveillée...

 

Source, le twitter de Thibault : https://twitter.com/TLebrac/status/1731702231588622704

 Note de Pedrito

Quand certains prétendent que nous sommes en dictature qui n'ose pas dire son nom,  d'autres font la moue, ou la fine bouche.

Comme si ce ressentiment était une exagération . Ou une vue de l'esprit. 

Pourtant cet exemple est une preuve que la dérive s'accentue dangereusement.

Un ministre de la justice - et plein d'autres politiciens  dans des cas semblables - reconnu coupable de faits très graves n'est pas condamné.

Un gamin pris à coller des affiches en solidarité avec un autre gamin assassiné par des voyous barbares est foutu en garde à vue comme un vulgaire malfaiteur. Un criminel !!!!

Nous ne sommes pas en dictature? Que Macron et ses sbires le prouvent! Ces faits ne mentent pas.

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