samedi 13 janvier 2024

 

De quoi Attal est il le nom ?

samedi 13 janvier 2024 par Francis ARZALIER (ANC)

OUF ! A l’issue de quelques semaines de vacarme médiatique, tissées de suppurations dont tous se moquent sur l’avenir carriériste des politiciens de la bande à Macron, le Président-Monarque a enfin accouché de sa souris : il a licencié la « pauvre » Elisabeth Borne, qui avait pourtant fait de son mieux pour lui obéir, et nommé le fringant Gabriel Attal Premier Ministre.

Beaucoup de bruit pour rien, dira le commun des Français, qui savent bien que cela ne changera rien à leur vie quotidienne, marquée par la flambée des prix, la destruction programmée des services publics, de la Sécurité sociale, en fait le démantèlement de toutes les conquêtes sociales de 1945 et 1968. Et, en perspective, la montée progressive au pouvoir des Droites réunies grâce à Macron, avec des lois de plus en plus répressives, et la démagogie raciste et guerrière en prime.

Si nous ne savons l’arrêter avant la catastrophe annoncée !

Rien de bien neuf en fait, dans le cadre de la contre-révolution libérale dont Macron est l’animateur depuis le début de son mandat,il nous a habitués à la promotion de ses clones, hommes de communication pour ne pas dire de manipulation plus qu’hommes d’Etat, au détriment de politiciens chevronnés et partisans comme ceux des Présidences antérieures.

Avec la nomination d’Attal, on atteint en ce sens des sommets, il est une sorte de caricature de cette génération de dirigeants Macroniens : des individus sans convictions politiques véritables, mais avec un plan de carrière résolu ( Attal l’a commencée au Parti Socialiste, d’abord en tant que cadre de la Ministre Marisol Touraine ), sans expérience élective ou militante préalable,mais bien formé au départ par les écoles privées favorites de la bourgeoisie française ( pour Attal, l’École alsacienne et Sciences Po ), qui les ont formatés à la communication contemporaine quel que soit le sujet abordé, dans l’optique idéologique néo-libérale.
Attal ne manque pas d’en maîtriser les « éléments de langage ». Il nous en a déjà abreuvé lors de son passage éclair à l’Éducation Nationale, en qualifiant des idées aussi lumineuses que « les cours d’empathie » ( sic ) de « chemin vers la régénération de la France ». Gageons qu’il ne sera pas avare de ce genre de formules grandiloquentes en tant que Premier Ministre. Autre qualité d’Attal dans la cohorte des clones Macroniens, sa jeunesse, qui lui permet de jouer le surdoué, expert en tous domaines qu’il n’a jamais pratiqués.

Ce mimétisme macronien va plus loin, jusqu’à l’aspect physique, un visage de premier de classe, le costume sombre sur mesure de bon tailleur professionnel, chemise blanche et cravate noire : à tel point que certains observateurs malicieux se sont demandés si cet aspect n’était pas le fruit de l’Intelligence artificielle, très tendance dans les milieux branchés actuels !

Quels choix politiques pour la fin de présidence ?

Nous n’attendons rien de nouveau du Gouvernement Attal, mais le choix laborieux des différents ministres apporte quelques indices des formes que prendront les mois à venir de l’offensive réactionnaire du pouvoir macronien et des Droites.

D’abord en notant ceux qui restent :

Parmi eux l’inamovible Lemaire aux finances, grand prêtre de l’Europe capitaliste supranationale sous l’égide de Wall Street, ordonnateur du vent de destruction des services publics et de leur privatisation rampante, garant des orientations libérales à venir.

Puis, pour ne pas les citer tous, l’ineffable Dupont Moretti, qui fut autrefois un grand avocat pénaliste, l’humaniste dont le verbe était au service des malmenés de la société, et qui s’est transformé en ministre-caution des pires décisions macroniennes, du « travailler plus vieux » à la loi anti-immigrés conçue avec les racistes de Droite. Jusqu’a quand restera t’il collé à son fauteuil ministériel, jusqu’à gouverner avec Marine Le Pen ?

Il est vrai que continue de siéger avec lui au banc des ministres celui de l’agriculture, au nom du parti centriste de Bayrou, qui continue d’avaler des boas en guise de couleuvres, pour participer coûte que coûte au pouvoir d’Etat.

Les observateurs indélicats d’une certaine presse étrangère, qui ont déjà largement glosé sur la nomination pour la première fois d’un Premier Ministre français homosexuel, ne manqueront pas d’en rajouter une louche, avec l’accession au Quai d’Orsay, de son « ami » Séjourné.
Ces rumeurs sexistes et malsaines continueront pour démolir encore l’image déjà très dégradée du rôle de la France à l’international.

Passons encore sur la nomination à la tête de l’Education nationale de la Ministre des Sports, encombrée cette année de la gestion écrasante des JO, ce qui relève du mépris de nos dirigeants pour les acteurs de l’Éducation, pourtant qualifiés par le Président-Monarque de « chargés de régénérer la société française ».

Ce mépris macronien des milieux concernés se retrouve dans la nomination de la « grande gueule » Rachida Dati au Ministère « de la Culture et des Arts ». L’intéressée, fut déjà qualifiée par le milieu judiciaire de « juridiquement nulle » quand elle fut Garde des Sceaux de Sarkozy, et ses qualifications culturelles sont encore plus sujettes à caution.

Et le même mépris des milieux concernés a présidé aussi à la nomination de la Chiraquienne Catherine Vautrin, à la tête à la fois des ministères du Travail et des la Santé !

Mais ce choix des moins compétents au profit d’obscures tractations politiciennes ne sont pas l’essentiel : les salariés, les artistes, les enseignants, traités en piétaille soumise, pourraient en faire une excellente nouvelle si cela transformait leur colère légitime en luttes cohérentes, insuffisantes jusqu’à présent

A droite toute !

Le plus significatif et révélateur de ces nouveaux visages du Pouvoir d’Etat, tous les observateurs l’ont noté, est le glissement vers les idées de Droite, notamment par le poids décisif accordé au sein du collectif gouvernemental de proches de l’ancien Président Sarkozy. Parmi les 5 promus clairement liés par leur parcours politique au partis de Droite, la plus symptomatique est certainement Rachida Dati, ex-ministre de Sarkozy, et surtout dirigeante virulente de l’opposition de Droite à la Maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo.

C’est bien évidemment à l’issue d’un deal pour les prochaines élections municipales que Rachida se voit déjà, selon la trajectoire de Chirac, Maire de la Capitale, puis candidate à la Présidence dans la foulée.

Bien sur, la motivation de Macron dans ce lancement fracassant est la volonté de faire exploser l’UMP. Mais nous ne pouvons ignorer que ces finesses tactiques qui se croient machiavéliques sont surtout des gages fournis à l’idéologie de Droite, sinon à ses politiciens. Ils confirment la glissade droitière de la Macronie, démarrée par le vote commun d’une loi xénophobe restreignant les droits des immigrés.

Seule réponse nécessaire à cette marche à l’abîme, une flambée inédite des luttes populaires, à l’initiative des syndicats et organisations politiques de gauche ( pcf et lfi ), qui doivent enfin se consacrer à la défense coordonnée des intérêts de tous ceux vivant de leur travail, en se débarrassant enfin de leurs dérives carriéristes, électoralistes et de leurs complaisances pour le libéralisme et l’impérialisme. car cette reconstruction de l’espoir ne peut que retrouver les chemins des vieux mots d’ordre révolutionnaires français :

guerre à la guerre ! égalité entre les hommes et entre les peuples !

13/01/2024


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