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Les États-Unis réprimandent les responsables israéliens pour avoir dit tout haut ce qu’ils pensaient tout bas du nettoyage ethnique
(Traduction de l'Article de Caitlin Johnstone du 04 janvier 2024, avec autorisation de l'auteure)
Le département d'État américain a publié une déclaration (1) qui pointaient du doigt avec indignation deux responsables israéliens qui ont récemment fait la une des journaux pour avoir ouvertement approuvé (2) le nettoyage ethnique de la bande de Gaza.
Voici cette déclaration :
« Les États-Unis rejettent les récentes déclarations des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir qui prônent la réinstallation des Palestiniens en dehors de Gaza. Cette rhétorique est incendiaire et irresponsable. Le gouvernement israélien, y compris le Premier ministre, nous a dit à plusieurs reprises et de manière cohérente que ces déclarations ne reflétaient pas la politique du gouvernement israélien. Elles doivent cesser immédiatement.
"Nous avons été clairs, cohérents et sans équivoque sur le fait que Gaza est une terre palestinienne et restera une terre palestinienne, sans que le Hamas ne contrôle plus son avenir et sans qu'aucun groupe terroriste ne soit en mesure de menacer Israël. C'est l'avenir que nous recherchons, dans l'intérêt des Israéliens et des Palestiniens, de la région environnante et du monde entier. »
Les déclarations incriminées (3) de Ben Gvir et Smotrich prônent l'idée d'"encourager" les Palestiniens à fuir Gaza en masse, qualifiant de manière absurde ce résultat hypothétique de "migration volontaire", alors qu'Israël a fait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre la vie à Gaza impossible. (4)
Vous noterez, probablement sans surprise, que la déclaration ne contient rien d'autre que de vaines réprimandes. Aucune mention n'est faite de la moindre possibilité d'une quelconque conséquence au cas où les responsables israéliens continueraient à prôner ouvertement l'élimination de la population palestinienne de Gaza et son remplacement par des colonies juives. En effet, les États-Unis n'ont aucunement l'intention de faire quoi que ce soit pour entraver les programmes de nettoyage ethnique d'Israël.
Et ne vous y trompez pas, c'est absolument l'agenda d'Israël. Le département d'État peut prétendre tant qu'il veut que "de telles déclarations ne reflètent pas la politique du gouvernement israélien" et que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré à Washington qu'il n'y avait aucun projet de réinstallation de Palestiniens en dehors de Gaza, mais Netanyahu lui-même a contredit publiquement cette affirmation avec de plus en plus d'effronterie.
Pas plus tard que la semaine dernière, lors d'une réunion du parti Likoud, M. Netanyahu a explicitement déclaré (5) que son gouvernement s'efforçait de trouver des pays disposés à "absorber" les réfugiés palestiniens de Gaza, affirmant que le monde "discutait déjà des possibilités d'immigration volontaire". (6).
En effet, on peut dire que les ministres d'extrême droite Ben Gvir et Smotrich ne disent rien de bien différent de ce que Netanyahou lui-même a dit sur ce front. Bibi est juste un peu plus poli, Ben Gvir faisant ouvertement un pied de nez (7) aux remarques du Département d’État en disant "nous ne sommes pas une étoile de plus sur le drapeau américain" et "faciliter la relocalisation de centaines de milliers de personnes de Gaza permettra à ceux qui vivent dans les communautés israéliennes à la frontière de Gaza de rentrer chez eux et de vivre en sécurité tout en protégeant les soldats de Tsahal".
En fait, on pourrait facilement affirmer que Netanyahou, ainsi que Ben Gvir et Smotrich, se sont entièrement alignés sur le langage du département d'État à ce sujet. L'idée d'une "immigration volontaire" ne contredit pas la position affirmée par le secrétaire d'État Antony Blinken, selon laquelle la vision américaine pour Gaza n'implique "aucun déplacement forcé de Palestiniens de Gaza - ni maintenant, ni après la guerre". (8)
Remarquez l'insertion prudente du mot "forcé" par Blinken. Sa formulation indique clairement que les États-Unis ne s'opposeraient que si les Palestiniens étaient effectivement embarqués de force sur des bateaux ou franchissaient la frontière égyptienne sous la menace d'une arme, comme l'a récemment fait remarquer Mouin Rabbani (9), analyste du Moyen-Orient, sur Twitter :
« La sonnette d'alarme aurait dû retentir début novembre lorsque le secrétaire d'État américain Antony Blinken et d'autres responsables politiques occidentaux ont commencé à insister sur le fait qu'il ne pouvait y avoir de "déplacement forcé des Palestiniens de Gaza". Plutôt que de rejeter tout déplacement massif de Palestiniens, Blinken et ses collègues ne se sont opposés qu'à des expulsions sous la menace d'une arme. L'option du déplacement "volontaire", qui consiste à ne laisser aux habitants de la bande de Gaza d'autre choix que celui de partir, a été laissée ouverte. »
Ainsi, contrairement à ce qu'il prétend, le département d'État n'en veut pas à Ben Gvir et à Smotrich d'avoir prôné le nettoyage ethnique de Gaza. Il est simplement contrarié par le fait qu'ils aient dit tout haut ce qu'ils pensaient tout bas.
S'il y a bien une chose que Blinken et ses acolytes comprennent, c'est qu'il ne faut pas décrire les choses maléfiques que l'on veut faire dans un langage à consonance maléfique. Vous devez faire des claquettes autour de la dépravation réelle que vous avez l'intention d'infliger, en prononçant une prose fleurie sur les préoccupations humanitaires et la compassion pour les deux parties afin de garder tout le monde ébloui et hypnotisé pendant que les machines à tuer sont tranquillement mises en place en arrière-plan. Il faut être éloquent et insaisissable quant à son caractère meurtrier. Comme Obama.
La machine de guerre américaine est tout aussi dépravée que l'État d'Israël, et l'administration Biden est tout aussi coupable des horreurs qui se déchaînent à Gaza que Netanyahou et ses hommes de main. Ignorez leurs paroles et observez leurs actions. Ne les laissez pas vous éblouir avec leur feinte préoccupation pour les droits de l'homme.
JP Ciron AGORA VOX
Source :
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(1)
(2)
https://www.caitlinjohnst.one/p/theyre-calling-ethnic-cleansing-voluntary
(3)
(4)
https://www.caitlinjohnst.one/p/gaza-is-deliberately-being-made-uninhabitable
(5)
(6)
(7)
https://archive.is/xTmdo#selection-1001.15-1001.238
(8)
Note JPCiron : c'est exactement le même discours que tenaient les Gouvernements Israéliens successifs, depuis le Nettoyage Ethnique violent post 1947 . Ces gouvernements prétendaient que les quelques 750.000 Palestiniens chassés de leurs terres et de leurs maisons étaient partis ''volontairement''.
(9)https://twitter.com/MouinRabbani/status/1740277316209844313
Note de Pedrito
Les USA " réprimandent " les responsables israéliens.......
Mais du bout des lèvres. En se gardant de les enjoindre de cesser immédiatement leurs crimes.
Quand la Cour Pénale Internationale va-t-elle se mettre au travail pour mettre l'état criminel d'Israël et ses complices du gouvernement américain US qui l'arment et cautionnent ses crimes, au ban de la Société des Nations et les punir comme il se doit les uns et les autres?
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