C’est Le Figaro qui le dit : Pénurie de médecins : des praticiens cubains pour sauver les urgences de Guingamp ?
lundi 19 février 2024
par Manuella Binet/JP bloc A.N.C.
Nous savons tous que la situation médicale en France est indigne d’un des pays les plus riche du monde. On se targue de pouvoir opposer notre véto au Conseil de Sécurité de l’ONU, on revendique même l’une des meilleures médecines du monde et pourtant nous nous retrouvons avec des centaines de milliers de personnes qui ne peuvent accéder à un médecin traitant alors qu’elles développent une maladie chronique.
La situation est absolument catastrophique, que ce soit dans le
secteur libéral, dans les déserts médicaux, à l’hôpital, concernant le
manque de vocations. Ce système capitaliste à courte vue est totalement
incapable d’anticiper sur le long terme, aussi bien les besoins
énergétiques que les besoins médicaux.
Pour se payer la guerre que nous ne voulons pas, l’État impose des
restrictions budgétaires. Et voilà des hôpitaux qui n’ont pas les moyens
de payer les médecins. Donc, il faut fermer des lits. Car qui va
s’occuper des patients ? Il n’y a pas assez d’infirmières et de
médecins, c’est un fait éclairant sur l’incurie de nos gouvernants !
Alors on fait appel à des praticiens étrangers que l’on traite plutôt
mal que bien, alors qu’ils se dévouent le plus souvent pour s’occuper
des déserts médicaux que les médecins français refusent. Ça ne vous
rappele rien !
En France, au total, plus de 25.000 médecins européens ou
extra-européens (sur 300.000 médecins au total) sont inscrits au conseil
de l’Ordre des médecins. « Ils tiennent parfois à bout de bras nos services de soins et nous les laissons dans une précarité administrative »(Macron).
Donc, plutôt que de changer le système de formation des jeunes médecins
français, dont 5000 sont partis à l’étranger pour contourner les
restrictions du système français, marqué par un numerus apertus [1] et l’interdiction de redoubler.
Alors pourquoi ne pas aller débaucher des médecins cubains, alors que
nous ne faisons rien pour l’île et acceptons aveuglement l’embargo
injuste de nos maître américains ?
Quand orgueil chevauche devant, honte et dommage suivent de près.(Proverbe français)(JP-ANC)
La pénurie de médecins est le résultat d’une succession de décisions malheureuses : l’Ordre des médecins, la sécu, les ministres de la Santé et même les médecins, les responsabilités sont partagées. Et maintenant c’est la cata pour plusieurs années… La preuve en chiffres.
L’article du Figaro :
Des élus locaux des Côtes-d’Armor ont sollicité l’ambassade de Cuba pour la mise en place d’une éventuelle « brigade ». Une rencontre avec l’ambassadeur était organisée vendredi.
Depuis des années, plusieurs services de l’hôpital de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, sont régulièrement menacés de fermeture. Faute de médecins et de personnel soignant, la maternité a dû suspendre les accouchements depuis avril 2023 et les urgences sont désormais souvent régulées la nuit ou pendant les vacances scolaires. Le service de cardiologie est lui aussi en sursis. Une situation compliquée pour les Guingampais, qui a poussé Gaël Roblin, élu au conseil municipal, à chercher des solutions. Et c’est auprès de l’ambassadeur cubain, Otto Vaillant, qu’il a trouvé une piste.
Sur Twitter, en avril 2023, il écrit à l’ambassade cubaine pour
demander une équipe médicale en renfort pour l’hôpital de sa ville. Deux
heures plus tard, la réponse arrive : c’est oui. Depuis, les échanges
se sont poursuivis et l’idée a fait son chemin dans la petite ville de
7000 habitants, jusqu’à devenir une alternative crédible aux yeux des
syndicats de l’hôpital et des élus locaux.
Demander de l’aide pour ne pas fermer l’hôpital
Vendredi dernier, l’ambassadeur était donc à Guingamp pour évoquer la mise en place d’une brigade médicale cubaine au sein de l’hôpital, à l’invitation du président de Guingamp-Paimpol agglomération, Vincent Le Meaux. « On sait que jusqu’en 2030, la pénurie de médecins va s’aggraver , donc il faut avoir l’humilité de demander de l’aide. On envisage une coopération sur le long terme », détaille le président de l’agglomération, à l’issue de la journée d’échanges avec l’ambassadeur. Le directeur de l’hôpital, des représentants des hôpitaux voisins et des syndicats hospitaliers étaient également présents lors de cette rencontre. Les besoins en personnel de l’hôpital de Guingamp ont notamment été listés. « On a les médecins formés et préparés. C’est quand même mieux de recevoir des médecins cubains que de fermer l’hôpital », plaide l’ambassadeur, qui reçoit régulièrement des demandes similaires de la part de maires et de collectivités de toute la France.
À lire aussiLes « padhue », ces médecins étrangers qui vont « là où personne ne veut aller », maintiennent la pression sur le gouvernement
Cela fait un peu plus de soixante ans que Cuba envoie régulièrement
des milliers de médecins aux quatre coins du monde. Et depuis quelques
années, après l’Afrique et l’Amérique latine, c’est l’Europe qui fait
appel à ses « brigades de médecins » de l’île. Après la Sicile en 2020,
l’Italie a accueilli 50 praticiens cubains dans les hôpitaux de la
région de Calabre en janvier 2023. Le pays attend au total 500 renforts à
terme. Et ces dernières années, le Portugal, la Suisse et l’Irlande du
Nord ont eux aussi fait appel à des professionnels de santé cubains.
« Alors pourquoi pas Guingamp ? », demande Gaël Roblin, qui rappelle que
l’accueil d’une brigade médicale cubaine doit être encadré par un
protocole strict. « Ce n’est pas un chèque en blanc “Che Guevara”,
insiste l’élu municipal, mais une solution provisoire pour permettre aux
services de fonctionner. » Une alternative, qui, même encore au stade
de projet, pourrait faire tache d’huile, puisqu’elle intéresse déjà les
autres hôpitaux voisins de Lannion et Carhaix, victimes eux aussi de la
pénurie de médecins.
Une lettre à Emmanuel Macron
Les hôpitaux bretons ne sont pas les seuls à espérer pouvoir compter sur les renforts cubains. Plusieurs élus d’autres régions aimeraient, eux aussi, pouvoir renflouer leurs effectifs de médecins grâce à cette solution. Légalement, il faut un décret pour que ce soit possible. Ça a déjà été fait lors de la pandémie de Covid-19 : les hôpitaux de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane avaient alors pu accueillir des renforts cubains. Mais jamais en métropole, malgré quelques tentatives. En 2021, le département de la Charente avait lancé un projet d’accueillir 15 médecins cubains pour enrayer la désertification médicale du département. Mais l’ARS de Nouvelle-Aquitaine avait alors retoqué l’idée, la qualifiant de protocole commercial.
À lire aussi Dans les déserts médicaux bretons, les pharmaciens prennent en charge les « petits maux » du quotidien
Malgré tout, Vincent Le Meaux est optimiste. Pour lui, le contexte est différent aujourd’hui : « Lors de son discours de politique générale, le premier ministre a déclaré qu’il fallait accueillir des médecins étrangers. Le nouveau ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, a aussi dit récemment que toutes les initiatives locales étaient les bienvenues. Devant cette volonté politique affichée, je ne comprendrais pas qu’on nous dise non. On a un alignement des planètes qui pourrait permettre de résoudre le problème de personnel de l’hôpital. »
Le président de Guingamp-Paimpol Agglomération va donc écrire à Emmanuel Macron pour obtenir son accord et le décret qui permettrait le déploiement d’une brigade médicale cubaine. En cas d’accord présidentiel, l’ambassadeur cubain a assuré que les médecins pourraient être prêts en quelques mois et qu’ils parleraient français. « L’une des solutions du gouvernement pour pallier le manque de médecins est d’aller chercher des praticiens étrangers. Nous, on est prêts à les accueillir », conclut Gaël Roblin.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire