mardi 19 mars 2024

 


Covid : les profiteurs de la crise...

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C'est dans ce monde là que nous vivons : celui des profiteurs, des agioteurs, des spéculateurs pour qui seul l'argent compte, au mépris de la santé, de la dignité humaine et du bonheur des hommes...

"Dans le paysage de la biologie médicale, 6 sociétés règnent en maîtresses : les sociétés Eurofins, Gerba, Biogroup, Inovie, Unilabs et Synlab...

Pendant la période de la pandémie, elles se sont partagées la manne des tests PCR : à 73 euros le test au plus fort de la crise, ce fut un sacré gueuleton !

En 2020, le chiffre d'affaires du clan a bondi de 85% : 7 milliards d'euros versés intégralement par la sécu ! Et la sécu, c'est nous...

A l'automne 2022, au sortir de la pandémie, l'état annonce vouloir mettre un terme au festin.

"C'est un secteur qui a largement profité de la crise Covid.", dit alors le ministre de la santé, François Braun qui veut imposer aux labos une baisse des remboursements de la Sécu. L'objectif est d'économiser 1 milliard d'euros d'ici à 2026, soit 250 millions par an, un effort raisonnable, selon le ministre.

Les biologistes sont d'accord pour une économie de 250 millions d'euros, mais uniquement en 2023.

Pour faire plier le gouvernement, les labos ferment leurs portes pendant plusieurs jours, d'abord en novembre et en décembre 2022, puis en janvier 2023. Les Français ne peuvent plus réaliser ni test PCR ni analyse médicale de routine... Les biologistes, eux, viennent dans les médias justifier leur drôle de grève :

"La manne Covid est bien une fable et en fait, le gouvernement et la CNAM se servent de ce prétexte pour baisser durablement le remboursement de la Sécurité Sociale, et donc, c'est ce qui nous alerte. Les conséquences sont dangereuses. On ne peut pas jouer avec la santé des Français comme ça."

Il ne manquait plus que le chantage à l'emploi :

"On sait qu'on va être obligé forcément de réduire notre masse salariale et de jouer sur nos effectifs."

Au ministère de la Santé, l'homme qui a osé demander des économies aux laboratoires est interrogé par des journalistes : il s'agit de François Braun.

"Les labos ont répondu à une commande du gouvernement, lors de la crise du Covid, mais de fait, par l'argent de la Sécurité Sociale, il y a eu des bénéfices hors normes. Et l'argent de la Sécurité Sociale, c'est l'argent des Français et mon rôle est de le dépenser à bon escient."

Quatre jours après le départ de François Braun (à la suite d'un remaniement ministériel), un accord est signé avec les labos et il leur est, en fait, très favorable... ils devront faire d'ici à 2026 environ 550 millions d'euros d'économie bien loin du milliard voulu par François Braun.

Parmi ces labos qui se sont battus pour préserver la manne Covid : Eurofins, ce groupe français est le numéro 1 mondial des analyses, il est présent sur 4 continents, il teste les aliments, les produits pharmaceutiques, cosmétiques, l'environnement... et pendant la pandémie, Eurofins a développé ses propres réactifs et fait des tests PCR à gogo.

A la tête de cette entreprise prospère, se trouvent les frères Martin. Grâce au Covid, ils ont vu leurs résultats exploser.

Gilles Martin a révélé : "Le Covid a généré plus d'un 1,4 milliard d'euros de chiffre d'affaires sur un total de plus de 6,7 milliards d'euros..."

Question : qu'ont fait ces dirigeants de la manne Covid ? Impossible pour les journalistes de les interroger. Visiblement, les Martin veulent rester discrets sur les profits liés au Covid...

Les journalistes ont donc enquêté pour savoir ce qu'ils ont fait de cet argent.

 

En 2021, ils se sont versés 43 millions d'euros de dividendes. En pleine pandémie, au moment où le titre Eurofins atteint des sommets en bourse, ils vendent des actions... Résultat : plus de 51 millions d'euros de plus value.

Les deux frères vont alors investir dans un secteur qui n'a rien à voir avec la santé. Les frères se seraient lancés dans la location saisonnière de villas sur la Côte d'Azur.

A Saint-Jean Cap Ferrat : c'est sur cette péninsule entre Monaco et Nice que les frères auraient acheté des villas. Ce lieu attire depuis longtemps milliardaires, stars d'Hollywood ou encore oligarques russes.

Sur un site internet d'immobilier de luxe, les Martin proposent des villas à la location. Des villas d'un luxe éhonté : accès privé à la mer, piscine chauffée, hammam, cinéma privé, salle de fitness... avec cela on peut s'adjoindre les services d'un chef, d'un agent de sécurité, d'un majordome ou même louer un jet privé... bref tout comme dans un palace.

Prix de la location pour un mois : plus de 500 000 euros, le personnel de maison est compris dans ce tarif et très disponible... un chef peut être amené à cuisiner des pâtes bolognaises à 3 heures du matin, une véritable entorse au droit du travail !

Des locations saisonnières très lucratives ! Et les frères Martin ont bien l'intention d'en faire un business.

D'ici 3 à 4 ans, il y aura 11 villas en location !

Les Martin ont une holding familiale basée au Luxembourg qui détient elle-même six SCI, des sociétés civiles immobilières toutes créées en plein Covid, juste après que les deux frères ont vendu leurs actions.

Via ces SCI, les Martin ont acquis au moins 10 biens depuis 2021 pour des montants faramineux ! Montant total de ce patrimoine : plus de 200 millions d'euros !

Ces villas auraient-elles été achetées grâce aux remboursements de la Sécurité Sociale ? Un expert financier explique : "Comme dans toutes les crises, il y a des profiteurs, ils ont vendu des actions au bon moment avant que ça décline, pour empocher une plus-value considérable, ils ont réinvesti l'argent dans ces SCI, cela peut paraître a priori étonnant que des laboratoires d'analyse, financés par la Sécurité Sociale, puissent générer suffisamment d'argent pour avoir in fine ce type d'investissement très coûteux et sans doute particulièrement lucratif."

Au total, les Martin ont déboursé 68 millions d'euros. Pour le reste, ils ont eu un bon coup de pouce des banques : 136 millions ! Et cet emprunt n'est pas contracté par les propriétaires mais par les SCI.

"Cela permet aux Martin d'agrandir leur patrimoine immobilier de manière très conséquente, en mettant très peu d'argent et d'ici quelques années, ils seront propriétaires de toutes ces villas, en ayant pris personnellement quasiment aucun risque, avec en plus un intérêt fiscal : réduire considérablement les frais de succession, si les Martin font une donation rapide."

Les patrons d'Eurofins ont refusé catégoriquement les demandes d'interviews des journalistes.

Ils ont envoyé un mail : Sur les investissements immobiliers du Cap Ferrat, ce serait notamment "pour soutenir l'activité touristique et l'emploi dans le sud de la France durement touchée par la pandémie."

Quant aux profits liés au Covid, ils rappellent que "Eurofins a contribué à protéger la santé, à ralentir la diffusion du virus et à assurer la reprise de la vie sociale suite aux confinements..."

Bref, les frères Martin ont bonne conscience, toute honte bue !

En deux ans de crise Covid, la fortune personnelle des frères Martin aurait doublé !

Si le Covid a autant profité aux labos, c'est parce que, ces dernières années, la biologie médicale s'est complètement transformée...

Des petits laboratoires de quartier sont devenus en 30 ans des mastodontes ultra rentables.

Avant, un laboratoire ne pouvait appartenir qu'a un seul biologiste et un biologiste ne pouvait détenir qu'un seul laboratoire : la santé ne devait pas être commerciale et devait être protégée par des règles contraignantes.

A partir de 1995, ces verrous vont progressivement sauter : des lois successives autorisent les biologistes à se regrouper et à ouvrir leur capital à des investisseurs extérieurs.

L'idée, c'est d'avoir des labos plus importants, qui sont capables de traiter des volumes d'analyse plus importants, en centralisant leurs activités.

Aujourd'hui, 6 entreprises détiennent 80% des 4200 sites en France... et leurs affaires sont devenues si rentables qu'elles attirent des acteurs purement financiers. Quoi de plus sûr comme payeur que l'Assurance maladie ? La Sécurité Sociale paye très rapidement.

Le dernier labo en date à avoir cédé aux sirènes de la finance, c'est INOVIE... plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaire pendant le Covid !

Cette machine à cash attire des fonds d'investissements étrangers.

Un biologiste d'INOVIE raconte sous anonymat : "En août 2021, on nous apprend qu'on va être racheté, on nous dit que le prix de nos parts est valorisé à 320%, donc on s'est retrouvé après la vente avec plus de 3 millions d'euros. Gagner tous ces millions, c'est très attrayant, mais moi personnellement, je suis choqué, parce qu'on est une profession médicale et on est payé par les remboursements de la Sécu."

Avec ce pactole, sur les quelques 400 biologistes associés, certains partent à la retraite, d'autres réinvestissent dans le groupe une partie de la somme qu'ils ont touchée.

"On a commencé à voir qu'on était sous la coupe des financiers, quand les volumes des PCR Covid ont baissé, ils ont serré la vis et là on l'a très vite senti." Depuis l'arrivée des nouveaux actionnaires, la direction aurait une priorité : augmenter la rentabilité du groupe coûte que coûte...

Une infirmière du groupe INOVIE témoigne : "Seule la rentabilité compte, plutôt que la qualité relationnelle, il faut aller vite, le patient est devenu un client, nous, on n'est plus personnel soignant, on est un outil de rentabilité..."

Elle dénonce la pression managériale et la dégradation des conditions de travail.

"La qualité, c'est la rapidité maintenant, je suis contrainte de bousculer les gens, c'est une maltraitance.", dit-elle.

Pour cette infirmière, cette situation serait une conséquence de la financiarisation de la santé dans laquelle son groupe s'est engouffré.

Climat social délétère, burn-out, mépris, fatigue du personnel, polyvalence, flexibilité, suppression de postes, l'argent à tout prix, prise en charge des assurés qui se dégrade, course effrénée à la rentabilité...

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Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2024/03/covid-les-profiteurs-de-la-crise.html

 

Source :

https://www.france.tv/france-2/cash-investigation/5695812-energie-covid-les-profiteurs-de-crise.html

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