....le texte de Jean Claude Delaunay publié sur le blog communiste de référence, "HISTOIRE ET SOCIÉTÉ", le 1° Juillet 2022, d'autant plus méprisé et combattu par les réformistes et autres liquidateurs, contribution titrée:
Bonjour Danielle, bonjour mes camarades, encore un effort pour être communiste, par Jean-Claude Delaunay
Je salue l’optimisme indéfectible et nécessaire de Danielle. Nous devons nous requinquer de temps en temps. A mon avis, cependant, mais mon avis est sans importance, rien ne sortira de ce qui reste de la flamme communiste si la masse des militants communistes ne prend pas le pouvoir pour l’entretenir et la rénover. Se poser la question de savoir si Roussel fera ceci ou cela me paraît dépourvu d’intérêt, car je sais, l’ayant vu à l’oeuvre, qu’il ne fera pas ceci mais qu’il fera cela et qu’il ne s’inclinera devant l’obligation de faire ceci qu’à la condition que la masse active des militants ne le lui suggère avec fermeté. La bataille actuelle est celle du Congrès. Au delà de ce propos, peut-être aussi lointain de la réalité française que peu réconfortant, je voudrais faire deux remarques.
La première est qu’on ne peut aujourd’hui, et cela depuis le début du 20ème siècle, mais il y a eu des étapes et des évolutions, séparer ce qui se passe à l’intérieur des pays capitalistes développés et ce qui se passe à l’extérieur de ces pays. Pourquoi? Parce ce que le capitalisme a engendré en son sein, depuis la fin du 19e siècle, un fractionnement significatif entre le Grand Capital (le capital monopoliste, la grande bourgeoisie) et le reste du Capital. Le Grand Capital aujourd’hui est à la fois dedans et dehors. Il n’y a pas l’impérialisme, qui serait l’extérieur, et le capitalisme, qui serait l’intérieur. Il y a le Capital monopoliste dans chaque pays développé et à la direction des affaires. Il s’en suit, dans ces pays, des rapports sociaux internes et externes cohérents et imbriqués, propres à chaque pays impérialiste et la constitution évolutive du système de ces rapports sociaux, que l’on nomme l’impérialisme, que l’on peut avoir tendance à n’identifier aujourd’hui qu’à la puissance américaine. Roussel n’a manifestement pas compris ça, pas plus vraisemblablement, que ses conseillers. C’est dommage car c’est le b-a-ba du marxisme-léninisme, l’arme théorique puissante dont devrait se doter le prolétatriat organisé.
La deuxième remarque est liée à la précédente. Roussel est pour le socialisme. Oui mais dit-il, “le socialisme à la française”. Or dans l’esprit des réformistes qui ont investi le PCF, et donc dans celui de Roussel qui n’a pas la capacité de surmonter ce handicap, terrible et mortel pour un révolutionnaire, qu’est le réformisme, cela signifie un socialisme électoral, un socialisme reposant uniquement sur des élections. Or, et j’en viens au point précédent, c’est un socialisme électoral dont on fait l’hypothèse qu’il prendra forme, tout en laissant à la grande bourgeoisie, au Capital monopoliste (aujourd’hui avec toutes ses interpénétrations mondiales et notamment nord-américaines), tous les pouvoirs dont elle, il, disposent. Bien sûr, lorsque les élections seront terminées, vous allez voir ce que vous allez voir, la grande bourgeoisie va en prendre plein la gueule, fouchtra. Mais rien ne sera mené contre elle avant les élections. C’est le vote qui va décider. Il faut être réglo et surtout ne pas être stalinien.
Donc voilà l’armature théorique duale du réformisme contemporain :
1)
il ne faut pas confondre le capitalisme et l’impérialisme. Le
capitalisme, c’est l’intérieur et il faut rompre avec la capitalisme.
Mais l’impérialisme c’est l’extérieur et ce sont surtout les américains,
2)
Cette rupture doit être et ne peut être qu’électorale. Ce qui, par
parenthèse, est cohérent avec le fait que le PCF soit devenu un parti
d’élus, et principalement d’élus municipaux. A ce réformisme
contemporain basique, on peut associer diverses variantes, celle par
exemple selon laquelle il existe “des capitalistes intelligents”. Le
socialisme électoral est supposé, dans ce cas, pouvoir prendre appui sur
l’élan transformateur que les “capitalistes intelligents”, modernistes
en quelque sorte, pourraient apporter à l’aspiration révolutionnaire.
J’ai essayé, dans le chapitre 7 du bouquin que j’ai écrit sur le socialisme et que Aymeric Monville a publié, de rassembler quelques réflexions sur ce thème de la démocratie. Je me permets d’y renvoyer. Ce n’est pas simple et je suis certainement loin d’avoir tout dit sur ce sujet. Cela, il faut quand même se convaincre que d’une part la grande bourgeoisie de ce pays sait manoeuvrer. Restant au pouvoir, elle n’attend pas que des élections la renverse. Elle agit, elle divise, elle enfume, et que d’autre part, les spadassins mondiaux de l’impérialisme ne se contentent d’observer le cours des choses en buvant des alcools rafraîchissants et en écoutant de la musique classique.
Eux aussi ils agissent.
Note de Pedrito
Dans et malgré la débâcle commencée il y a plus de 30 ans et qui n'a jamais cessé de s'aggraver, il reste encore quelques communistes dignes de ce nom qui font garder espoir. Qui tirent l'attelage des communistes sur la route qu'il n'aurait jamais dû quitter. Elle n'est heureusement pas seule, comme elle le craint et le reproche souvent, mais Danielle a un sacré courage, un sacré mérite, grâce à un engagement communiste exemplaire. Hors du commun dans cet environnement eurocommuniste suicidaire. Merci chers camarades.
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