Alain Chancogne : Cette réflexion date de 2005...
vendredi 21 juin 2024 par Alain Chancogne (ANC)
La question sur laquelle je bute.
À ce stade de décomposition générale et Recomposition d’opportunisme
sans perspective, notre ANC ne doit elle pas" gamberger dans un Remue
méninges rouges sans précédent sur une question :
" Pouvons nous différer la question de naissance d’un Parti du
Communisme, et à partir de quelles structures constituantes locales" ,
pour une Démocratie Révolutionnaire de nécessaire Centralisme ?"
Je sais que d’ici le 7 juillet, ce genre de confrontation n’est pas possible....
Mais l’été qui commence devrait être propice à ce genre d’échanges, tout
en n’oubliant pas que le p’tit apéro, un peu de chaleur humaine,
d’amours, de bronzette et de "déconnante", d’humour, de rires partagés,
ça ne fait de mal qu’aux pisse froids, tristes contre Révolutionnaires.
Parce que la Révolution ce n’est ni la frousse des défilés RN, ni l’inconscience je m’en foutiste, ni le "NFP, au Secours".
Selon moi, et ma compréhension de Communiste, du moins avec ce que je mets dans cette appellation si exaltante....
----------Été 2005 😉
" Des centaines de milliers de militants, qu’ils soient encore membres du parti, qu’ils l’aient quitté (c’est mon cas), comme de milliers de jeunes, de travailleurs, de « sans » de tous horizons, qui crèvent du Capitalisme et s’interrogent : « Pourquoi cette situation, pourquoi tant de groupuscules, de petites chapelles , de collectifs où l’on semble pourtant se réclamer de l ’Anticapitalisme , pourquoi cette division , ces anathèmes, ces tons de procureurs , ces véhémences d’avocats, ces lourdes insistances sur le passé d’X ou Y.. » ?
Loin de moi l’idée que le regard sur le passé de l’histoire du
communisme en France et dans le monde ne soit nécessaire et que nous
n’ayons pas collectivement à bien repérer ce qui n’a pas « marché ».
Pour ne pas nous contenter de critiquer nos erreurs tout en les
renouvelant. Il faut faire preuve de beaucoup d’humilité.
Je le dis d’autant plus à l’aise que je suis de ceux qui longtemps
traquèrent les liquidateurs supposés ou réels en ne mesurant pas combien
j’étais moi même avec ma participation enthousiaste au concours de
recordman de diffusion de « Programmes communs « et en aveugle
défenseur bardé de certitudes du modèle soviétique, très certainement de
la génération qui est la plus responsable de la marginalisation du
PCF...même s’il faut reconnaître que d’aucuns firent preuve de zèle ces
dernières années pour achever le malade."
Mais si, contrairement à ce qu’écrit Pottier il ne s’agit pas de faire « table rase du passé » il faut davantage analyser le présent si l’on veut un Futur.
De tout ce que je parcours avec intérêt comme contributions de dépassement de la forme Parti du communisme, telle que l’incarne encore le P.C , je tire à la fois confirmation de l’urgence d’entreprendre à bâtir le nouveau, mais une sous estimation de ce que charrie « l’ancien » qui, Marx l’a expliqué, est un redoutable adversaire à ce qui veut naître ...
Il faut se hâter en prenant son temps, me semble-il, et ne pas s’embarquer dans un « fourre tout » de la pensée qui ne permettrait pas, c’est mon opinion, de bâtir quoi que ce soit de solide.
Ce qui sera échafaudé entre « nous », initiés divisés, sans qu’un large débat de masse associe des centaines de milliers de ceux qui ont intérêt objectif à ce que ce monde change vite, pour enfin mettre les besoins humains au CENTRE du dispositif due la transformation sociale, tout projet, toute refondation, aussi affinés seraient ils, n’ont aucune chance d’apparaître UTILES ,« atteignables », donc mobilisateur pour les Luttes sociales, sociétales, institutionnelles, etc...
En ce sens je plaide pour deux étapes distinctes.
La première c’est une véritable confrontation sans aucune exclusive entre tous ceux qui sont d’accord sur un point : Cette société doit être remplacée.
Dans ce processus de confrontations, d’échanges, forcément les
clivages apparaitront très vite : Qu’ils se dénomment « antilibéraux »
ou autrement , il y a dans notre pays des gens sincères, dévoués qui ne
pensent pas réalisable, ou qui ne souhaitent pas que se réalise le
dépassement du capitalisme, c’est à dire le processus
« abolition-construction ».
Ils s’expliqueront, d’autres les contreront, c’est dans ce débat que la
question clé des contours du Communisme seront en mesure de se dessiner
si l’on veut enfin se frotter au « réel ».
Quelques questions ne viennent pas assez en remue-méninges de masse.
Parmi celles ci, par exemple :
Avons nous du Capitalisme du 21° siècle une approche assez concrête pour travailler les contradictions qu’il fait naître chaque jour , mesurons nous combien les stratégies successives du Capital pour endiguer la baisse tendancielle du profit produit un dispositif d’exploitation complexe et souvent apparaissant, (à tort selon moi,) comme hors de portées des Luttes tous terrains, surtout quand l’apparence des rapports de force à l’échelle mondiale peuvent sembler un handicap impossible à surmonter ?
Sommes nous « à jour » quant à la façon de relire Marx , de ne pas céder sur les « fondamentaux » tout en essayant de dépasser des formules pensées à la fin du19° siècle et dont l’application au 20° n’a été que tragique échec : je veux parler de ce qu’aujourd’hui veut dire « Propriété des moyens de production et d’échanges ».
Comment lever des ambiguïtés vis à vis de formules comme « réappropriation sociale » si elles recouvrent des notions qui nieraient la nécessaire expropriation des possédants ?
Comment, lesquels ? 57 pour cent du Capital financier du Pays est détenu par les fonds de pensions US. .Comment donner en perspective ce que sera la nécessaire violence de la Lutte des classes sans pour autant que ce mot ne soit accolé à l’idée de »phase sanglante » ?
Comment sortir de l’affirmation que nous ne renouvellerons aucune expérience étatique , vaccinés à jamais contre les modèles « soviétique » ou de « nationalisation ».
Comment travailler la notion de » futurs propriétaires, » ce qui très certainement pose toute la question clé d’un processus autogestionnaire inventant des méthodes ou la démocratie, fil rouge du communisme que nous voulons se combine avec le besoin de maitrise des outils de création de richesses par des collectifs ou travailleurs et citoyens sont impliqués y compris avec l’intervention de larges secteurs publics des collectivités , des banques déprivatisées, etc.
Comment
un tel processus peut il se concevoir sans une rupture (et non je ne
sais quelles renégociations !) d’avec les corsets antidémocratiques
d’une Europe aux mains des capitalistes et des pouvoirs nationaux qui
sont à leurs bottes ?
Ces superstructures continentales ou mondiales empêchent elles toute
avancée, tout processus de transformation sociale dans un pays comme le
nôtre.
En un mot, la révolution est elle possible dans un seul pays et avec
quelles coopérations des peuples dans un « nouvel internationalisme.
Sommes nous bien conscients que « mondialisation » du capital forge ,
contradictoirement de nouvelles bases à l’échelle planétaire dans le
rapport de forces ?
On pourrait multiplier ainsi les « grandes questions » encore sans réponses cohérentes que le mouvement populaire doit se « farcir » (on excusera la vulgarité). C’est par des milliers et des milliers de "bouts" de réponses construites par l’enrichissement de tous grâce à chacun que le PROJET Anticapitaliste sera propriété de tous.
Comment
faire : pourquoi pas aller vers des Assises nationales de
l’Anticapitalisme (ou des États généraux, peu importe dénomination,
préparées hors de toute OPA de qui que ce soit (Partis ou individus). Là
ou ce sera possible ce sera à partir d’entreprises, de quartiers ou
existent les militants qui voudront s’investir. Ailleurs ce sera par
cantons ou département etc ..
Et tout ce qui sortira de ce bouillonnement géant de neurones
révolutionnaires en lien avec les luttes de résistance qu’il nous faut
mener, constituera une base solide en termes d’Alternative
anticapitaliste...
Après,
mais après seulement la question DU PARTI sera en mesure d’être perçue
comme un besoin naturel passant par des phases que décideront ceux qui
auront construit le Projet.
Alors, et le PCF me dira -t-on ?.
L’auto-dissolution pour s’investir dans ce »nouveau » me semblerait un
acte courageux, mais ayant quitté le PC il ne m’appartient pas
d’exhorter ceux qui y restent d’opter pour telle ou telle formule. Je
n’ignore rien des freins, je peux comprendre que l’existant, même en
miettes, soit plus « rassurant » que l’ambition de s’attaquer à faire du
neuf. Je suis bien conscient aussi, car je connais ce que fut mon
Parti, que cet indispensable nouveau à construire inquiète ceux qui
peuvent apparaitre plus soucieux de leur avenir personnel ...que de
l’avenir de l’humanité...
Il
n’empêche : la Société a besoin de Communisme, la construction du
communisme a besoin d’un OUTIL pour aider sans prétendre "guider" ...
Tous ceux qui aux termes des « assises du communisme » seront conscient
que tel est le double enjeu devront préparer alors un Congrès de Tours
du 21°siècle : cela passera par une phase constituante, toujours en
partant de l’idée que la primauté, c’est le « bas », le collectif le
plus large, à partir de l’usine, le bureau, la Fac, le quartier, dans
une démarche fraternelle, pour retisser le lien brisé entre ceux qui
souffrent et ceux qui ont la prétention de participer activement à la
transformation Sociale.
Parfois on me rétorque « Tu rêves, Camarade ».
C’est exact mais cela vaut parfois mieux que de se laisser endormir en
croyant que tels ou tels groupes sympathiques pour certains, pourraient
en unissant leurs seules maigres forces fabriquer le parti du Communisme
qu’il nous appartient de faire vivre.
En nous y collant avec détermination, enthousiasme, patience et fraternité.
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