20 juin 1907: à Béziers, le 17e régiment d'infanterie met les crosses en l'air
A cette époque, le Midi est confronté à l’un des plus grands mouvements sociaux qu’il ait connu. Une grave crise provoquée par la surproduction et la mévente du vin touche le milieu viticole. Dans cette région, une grande partie de la population vit de ce produit. Cette crise, tout le monde la subit, petits et moyens producteurs, ouvriers agricoles et journaliers, comme tous les artisans qui vivent directement ou indirectement de la vigne.
Chaque
semaine, des dizaines de milliers de personnes descendent dans les rues
pour crier leur colère et demander au gouvernement de réagir. Le 2
juin, pas moins de 270 000 manifestent dans les rues de Nîmes. Une
semaine plus tard, ils sont plus de 500 000 à Montpellier.
Georges
Clemenceau, chef du gouvernement, fait renforcer le nombre de soldats
sur le terrain et arrêter les leaders du mouvement. Cet événement
déclenche des manifestations de colère. A Narbonne, le 20 juin 1907,
sans sommation, un régiment d’infanterie tire sur les manifestants et
fait cinq morts.
Au lendemain de cette tuerie, le 17e régiment de ligne se mutine et met les crosses en l'air à Béziers. Jean Jaurès qualifiera cette mutinerie de "leçon salutaire pour tous les hommes de pensée libre et de droite conscience ".
Finalement,
les mutins rendent leurs armes. Ils sont aussitôt déportés vers un
bataillon disciplinaire dans le désert tunisien, colonie française à
cette époque.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire