De la vanité du jeu politique interne au PCF en général, et de ses congrès en particulier
C'est
pour les opposants à la ligne capitularde poursuivie depuis Martigues (
2000 - au moins !), donner tête baissée dans un piège. Le congrès du
printemps 2016 a produisit une répétition de la situation de 2013 avec
les mêmes groupes oppositionnels marginalisés dans le parti et hostiles
entre eux, qui rejouèrent la partie perdue depuis 2003 (dont la
mémorable section du XVème, La Riposte, le groupe autour de la section
de Vénissieux que j'ai soutenu en 2008 et 2013), qui avaient déjà perdu
leurs dirigeants historiques (Grémetz, Gerin, Henri Alleg, etc), et dont
la stratégie sembla s'épuiser dans la production de textes dont le
contenu était forcément excellent sur le papier, mais sans objet réel.
Ces groupes refusaient les tendances au nom du centralisme démocratique,
mais constituaient des tendances de fait, parfaitement sclérosées. Le
centralisme démocratique était devenu dans ces conditions un pur fétiche
qui servait à justifier les chamailleries, l'inaction et le refus des
clarifications et de la prise de risque.
Les militants du PCF étant absorbés par la préparation de leur congrès, une piqûre de rappel s'impose à ceux qui prendraient au sérieux ces enfantillages.
Rappel de la décision du 15/12/2014 :
"Réveil Communiste" ne publiera plus à l'avenir de compte rendu d'intervention au CN du PCF, car il est contreproductif de faire croire que ce lieu est un réel forum de discussion et d'expression démocratique. Les membres du CN représentant l'opposition y sont neutralisés et finissent par servir de faire valoir pseudo-démocratique, tandis que leurs interventions ne sont jamais rapportées ni commentées dans les médias liés au parti.
Commentaire :
Le PCF dans la mesure où il existe encore est maintenant très majoritairement animé par des cadres qui ont été formés à l'image des idées du groupe dirigeant postcommuniste, et dont l'idéologie se situe quelque part dans ce qu'on appelait autrefois le marais, ou le "centre-gauche", avec un vernis bariolé postmoderne et il ne va pas changer de sitôt, s'il change jamais. Le PCF actuel est beaucoup plus à droite que la plateforme de Mélenchon pour les présidentielles. Il peut survivre dans cet état encore cent ans, en appoint à qui voudra bien de son soutien opportuniste en échange de places et d'élus, et même survivre au PS, comme l'a fait le Parti radical de Clemenceau qui existe encore.
Comme on dit, on ne peut pas faire boire un âne qui n'a pas soif. Mais on peut aussi décider de cesser de servir de caution. En 2014, certains militants oppositionnels du PCF auraient bien voulu boycotter les européennes, mais il ne l'ont pas osé pour préserver leur chances d'intervention dans ce cénacle, notamment à l'occasion de la conférence nationale du 8 novembre 2014 que l'Univers attendait avec impatience. On a vu le résultat. C'est à dire que comme d'habitude on n'a rien vu.
Les congrès du PCF sont des impasses politiques. Après plus de dix ans d'expérience de la question, j'en suis venu à penser que la participation aux congrès du PCF aboutit quelque soit le contenu du débat à renforcer la légitimité identitaire d'un groupe dirigeant inamovible, qui est en pratique ultra-droitier, quoi qu'il dise, tout en s'éloignant du débat public pour plonger dans un entre-soi militant où l'on se sent en sécurité à l'abri du regard du prolétariat.(°)