11 février: Nelson Mandela retrouve le liberté en 1990, Ambroise Croizat meurt en 1951
Nelson
Mandela, premier président noir d'Afrique du Sud, après avoir été
détenu durant 27 années par le régime d'apartheid, est connu dans le
monde entier. Mais Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail de
1945 à 1947, bâtisseur de la Sécurité sociale et du droit à la retraite,
est méconnu dans son pays, la France. Pourtant...
Ne
comptez pas sur Macron et les siens pour vous rappeler l'histoire, dans
le combat de classes qu'ils mènent pour assoir plus durement encore le
capital dans votre quotidien. Ne comptez pas plus sur la droite, peu
importe comment elle se dénomme, et sur son extrême. Pour travestir plus
encore la vérité historique, cela serait Pierre Laroque l'intiateur de
la Sécu à la Libération. Comme si pour la loi sur l'IVG, on enterrerait
le nom de Simone Veil pour célébrer son directeur de cabinet. Le PS
n'est pas en reste, François Rebsamen, qui fut ministre du Travail,
déclare que ceui qui marqua le plus son ministère fut le général de
Gaulle en 1945! Oui, le même qui, président de la République, détricota
la Sécu issue du Conseil National de la Résistance, en 1967, par
ordonnance.
"Nous,
combattons de l'ombre, exigeons la mise en place d'un plan complet de
Sécurité sociale visant à assurer à tous les citoyens des moyens
d'existence dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer
par le travail", dit le programme politique du Conseil National de la Résistance.
Ambroise
Croizat a été nommé par la CGT à la commission consultative du
gouvernement provisoire de la République française. Résistant, il a
participé au programme du CNR. En 1945, il devient ministre communiste du Travail et de la Sécurité sociale jusqu'en 1947.
A
cette époque, le PCF obtient 29% des suffrages, la CGT est forte de 5
millions de syndiqués. La classe ouvrière, dont est issue le
métallurgiste Ambroise Croizat, sort grandie de la Résistance, tandis
que le patronat est mouillé jusqu'au cou par sa collaboration avec
l'Allemagne nazie.
Ambroise
Croizat voulait aller plus loin avec la Sécu nouvellement créée. Il
désirait un alignement dans un régime unique appuyé sur les plus hauts
conquis sociaux, notamment sur le statut de la SNCF obtenu par les
luttes des cheminots
Le
5 mai 1947, les ministres communistes sont chassés du gouvernement. Dès
1946, droite et socialistes au gouvernement remettent en cause les
statuts des mineurs, des gaziers et électriciens, des cheminots et des
travailleurs de Renault. Ils entament la guerre d’Indochine, abandonnent
les demandes de réparations à l’Allemagne pour les dommages de guerre.
Sur
injonction de l'impérialisme américain, les ministres communistes sont
chassés en France, mais aussi en Belgique, en Italie et au Luxembourg.
Un gouvernement dit de Troisième force est instauré en France, formé de ministres socialistes, radicaux-socialistes et d'une partie de la droite.
Aujourd'hui,
plus que jamais, le rêve d'Ambroise Croizat demeure un cauchemar pour
l'ex gérant-associé de la banque d'affaires Rothschild, rendu à
l'Elysée. Et comme hier, il s'appuie sur la social-démocratie réformiste
au sein du syndicalisme français.
Lors
du combat de classes de mai-juin 1968, FO, CFDT, CFTC et CGC, n'ont pas
voulu s'associer à la CGT pour rétablir une Sécu unique que De Gaulle
avait détricotée par ordonnances en décembre 1967.
On
l'a également oublié y compris dans la CGT. Contre ce détricotage de la
Sécu, les syndicats réformistes sont trop contents d'administrer la
Sécu avec le patronat sans la CGT. De Gaulle avait instauré le paritarisme
avec l'accord des partenaires sociaux dits syndicaux. Les
administrateurs patronaux sont passés de 25% à 50% des sièges, les
administrateurs salariés de 75% à 50%. Pourtant, prélude à mai-juin
1968, dès l'été 1967, la CGT faisait pétitionner contre les ordonnances
gaullistes et apporter des motions dans les préfectures et
sous-préfectures avec des délégations de travailleurs.
Dans le combat de classes, lorsque le réformisme s'abouche avec le capital, ce n'est jamais bon dans le quotidien de chacun. Cela est de tous les temps.
Raison de plus pour poursuivre actuellement la lutte contre le pouvoir des riches et du capital. Raison de plus de savoir qui est qui et qui a été pour les élections municipales de mars 2020.
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