samedi 28 mars 2020

LES PRIORITÉS DOUTEUSES DU GOUVERNEMENT
C’est lorsque la vie nous rappelle les plus élémentaires vérités que nous voyons émerger les vrais caractères de nos contemporains. Face au destin, les grands esprits se révèlent, les autres s'écrasent. Nous sommes, pour ma génération de quinquagénaires et les plus jeunes, dans une période inédite. La morte rôde à nos portes comme jamais. Pire que la guerre qu’honteusement Macron invoque pour que nous nous groupions derrière lui, au nom de l’union et de l'intérêt national.
Un sentiment qui ne le traverse pas en temps normal, tellement tourné qu'il est vers l'intérêt de la finance.

Nous faisons le constat brutal que les régressions sociales organisées depuis 25 ans mettent les citoyens de notre pays dans une situation catastrophique. La somme des coups bas portés à notre société au nom du libéralisme se compte déjà en centaines de morts. Pénurie de masques, de gel hydro-alcoolique, de tests, de lits - moins 17 000 en 15 ans sur le territoire national -, de praticiens, d'infirmier(e)s et de personnels hospitaliers sont les conséquences des politiques dévastatrices menées par les ministres de la santé, de Bachelot à Véran, sans discontinuer, à des degrés divers mais à chaque fois l’hôpital public a été la cible d'attaques libérales, comme la Sécurité sociale pour le compte des assurances, comme la recherche publique au nom des laboratoires des grands groupes pharmaceutiques.
Comme l'industrie, pillée, vendue puis fermée ou délocalisée à l'image d'une usine à Plaintel, dans les Côtes-d'Armor, qui était en capacité, jusqu'en 2018, de produire jusqu’à 200 millions de masques.
Aujourd'hui l'usine est fermée. Son propriétaire, l'américain Honeywell, a préféré produire à moindre coût en Tunisie.

À l'image de la seule usine de France fabriquant des bouteilles d'oxygène, Luxfer dans le Puy-de-Dôme, menacée de fermeture, dont André Chassaigne, député PCF et président du groupe à l'Assemblée nationale, à peine remis de son infection au Coronavirus, réclame la nationalisation au nom de l'intérêt national.
À l'image de la situation de la société Famar, seule productrice de chloroquine en Rance, aux mains de fonds de pensions américains et en faillite. Les Le Maire, Pénicaud, et autres Véran, plus acharnés à sauver l’économie que des vies, devraient sauver notre industrie de santé au nom de la souveraineté et de l'intérêt national. Nous voilà au contraire face à leurs lâches sénilités au capital. Comme Daladier en 38, à la veille de la Seconde Guerre mondiale qui en a profité pour mettre à la poubelle les conquêtes sociales de 36 et du Front Populaire.
Ils en sont à faire disparaître les 35 heures et les congés payés sous couvert de crise sanitaire. Lâches et veules, ils sont aussi comptables devant la nation de mise en danger d'autrui, de non-assistance à personne en danger. Leur énergie devrait aller vers la réparation de ce qu'ils ont contribué à détruire par leurs décisions.

Le confinement ne suffira pas à tout résoudre. Il jugule l'épidémie.
L'Organisation mondiale de la santé préconise un dépistage systématique. Les paroles ne sont pas suivies d'actes concrets du gouvernement.
Ses membres n’ont pas l'âme d'affronter les réalités du moment. Trop occupés qu'ils sont à servir leurs maîtres.
Robert LIBERTÉ HEBDO

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