Oui il faut politiser la crise
Une fois encore la gauche se laisse piéger par Macron.
L'ambiance est à tous aux abris ou/et fuyons les Boches arrivent.
Les abris sont nos logements et les virus remplacent les panzers.
La
résistance consiste à faire du bruit à 20h à sa fenêtre en solidarité
avec les personnels hospitaliers : sympathique....genre "nuit debout"
consensuelle. Mais bon "ça va pisser loin" comme dit mon ami Michel.
Cela étant il ne s'agit pas de jouer au rebelle en peau de lapin en ne
respectant pas les consignes de sécurité, les gestes "barrières",
dictées par les médecins, les scientifiques et le bon sens. Non, il
s'agit simplement de ne pas se terrer intellectuellement. De faire de la
politique.
Le
binôme macronien "guerre/union sacrée" doit être dénoncé pour ce qu'il
est: une escroquerie, de l'enfumage. Nous ne sommes pas en guerre,
inutile d'adopter ces images guerrières dépourvues de sens, et nous ne
nous unissons pas avec ceux qui sont responsables, du fait de
leur politique concrète, sonnante et trébuchante, de la situation
calamiteuse de notre santé publique et de l'hôpital en particulier.
L'exemplaire pénurie de masques pour les médecins et soignants (entre
autres, pensons aux caissières de super marché etc...) est proprement
scandaleuse et à peine concevable. Sommes nous en France, un des 10 pays
les plus riches du monde ? Quand les entreprises du CAC 40 réalisaient
80 milliards de bénéfices en 2019, les hospitaliers étaient en grève
voyant la dégradation incommensurable de la situation de la santé dans
notre pays du fait des règles d'airain du néolibéralisme dont Macron est
le porte-étendard. On se demande ce qu'aurait fait ce gouvernement face
à une vraie guerre ou plutôt on ne se le demande pas. Il serait allé
prendre les eaux à l'hôtel du Parc.
Cela
étant Macron a dépassé la crise du Coronavirus, il s'est projeté en bon
tacticien en 2022. Et il marque des points. Dans l’opinion le
pilonnage idéologique des chiens de garde, des ministres a une ampleur
stupéfiante : débattre est synonyme de trahison. Polémiquer
est obscène. Contester est grossier. L'heure est chinoise :
bouclez-vous et bouclez-la. Pendant ce temps le président de la
République se découvre keynésien, voir social-démocrate. Tiens, bizarre.
Macron détesté par un nombre toujours plus important de Français (pas
loin de 80%), casseur des services publics, ennemi juré des
travailleuses et des travailleurs, a lui trouvé un masque de
circonstance : le voilà couvrant de louanges
des services publics "hors de la loi du marché", suspendant les
licenciements, promettant de tirer ultérieurement "toutes les
conséquences" de la situation…et même suspendant aussi sa grande réforme
(lire casse) des retraites. Macron a compris qu'il doit profiter de
cette situation extraordinaire pour renverser la tendance et avoir une
chance de l'emporter. Pour cela il doit absolument gauchir son discours,
voir abandonner quelques plumes pour conserver le pouvoir et achever sa
mission et le pays par la même occasion. Car à peine réélu les naïfs
qui auront cru au Macron-Père Noël se rendront compte que derrière la
houppelande rouge se cache une Margaret Thatcher en pantalon.
Et
pendant ce temps là que dit, que fait la gauche ? Tétanisée par le
rouleau compresseur de la com. macronienne voilà notre gauche inerte ou
inaudible car les médias de masse ne donnent plus la parole à
l'opposition de gauche. Ni aux luttes syndicales qui sont en cours
contre le mépris de la santé des travailleuses et des travailleurs.
Pire d'autres sont complices puisque les 5 confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC) et les organisations patronales (MEDEF, CPME, U2P) affirment, dans une déclaration commune "le rôle essentiel du dialogue social et de la négociation collective".
Et
cela à l'heure où il faudrait mettre le doigt sur la situation des
soignants mais aussi des travailleurs des autres secteurs (alimentation
en particulier puisque essentiel). Redire qu'appeler au confinement et
en même temps (une spécialité macronienne) à aller travailler, est une
contradiction surtout sans protéger les travailleurs. Rappeler combien
il est inacceptable que le pays manque de masques et de gel
hydroalcoolique pour protéger les personnes, alors que l'Exécutif était
informé de la situation en Chine, puis en Italie depuis des mois et
qu'une entreprise française fabrique des masques pour le Grande-Bretagne
qui avait passé la commande avant le gouvernement français... Insister
sur la nécessité de nationaliser les entreprises des secteurs
économiques dont dépend la santé et la vie des habitants de notre pays.
Souligner combien "selon que vous soyez puissant ou misérable" vous ne
vivez pas le confinement de la même façon. Dénoncer la démagogie les
maires fascisants RN ou LR qui décrètent des couvre-feux concrètement
inutiles mais idéologiquement dangereux. Bref la gauche doit faire de la
politique, porter un autre discours sur la crise que nous traversons et
démontrer ses causes politiques et les responsabilité de ceux qui nous
gouvernent pour le plus grand profit du capital qui entasse des
milliards, des jets et des yachts, quand les hôpitaux n'ont pas d'argent
pour s'équiper de suffisamment de respirateurs qui pourraient sauver
des vies humaines.
Il est temps de riposter à la manœuvre macronienne et pour commencer de la dénoncer. Oui il faut politiser la crise.
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