CANCION SIN MIEDO
CHANSON SANS LA PEUR
VIVIR QUINTANA
CONTRE LES FÉMINICIDES CRIMINELS
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Chanson sans peur contre les féminicideurs
jeudi 16 avril 2020
par Ana Minski
Selon les estimations, plus de
200.000 femmes sont actuellement confinées avec un conjoint violent en
France. Une situation très préoccupante qui inquiète les associations.
Cela pourrait être l’une des conséquences les plus dramatiques du
confinement en France : l’explosion des violences faites aux femmes.
Seul un changement radicale de société comme nous le proposons [1] pourrait annihiler notre société patriarcale ! (NDLR)
La chanson sans peur (« Cancion sin miedo »), ci-dessous, est un hymne féministe écrit par Vivir Quintana, une magnifique apologie des femmes qui se soulèvent au Mexique, des filles de Sonora aux femmes armées du Chiapas, ainsi qu’un vibrant hommage aux nombreuses victimes de viols et de féminicides.
La chanson sans peur (« Cancion sin miedo »), ci-dessous, est un hymne féministe écrit par Vivir Quintana, une magnifique apologie des femmes qui se soulèvent au Mexique, des filles de Sonora aux femmes armées du Chiapas, ainsi qu’un vibrant hommage aux nombreuses victimes de viols et de féminicides.
L’autrice y célèbre le courage de « las morras de Sonora ». Las
morras, ce sont ces jeunes filles qui subissent des violences au sein de
leur famille mais aussi dans la rue, qui sont agressées dans les
transports publics où des hommes les tripotent, se frottent à elles
parfois jusqu’à l’éjaculation, vont même jusqu’à utiliser des
ciseaux pour déchirer leurs vêtements, voir leurs organes génitaux ou
leurs fesses. Certaines ont 14 ans et vont encore à l’école où un
enseignant les harcèle sexuellement.
Sonora est un État du nord du Mexique, tristement célèbre pour son
taux élevé de féminicides et de violences sexistes. Jusqu’à présent,
les dénonciations restaient sans conséquences pour les agresseurs,
mais depuis plusieurs mois, ces jeunes filles sortent dans les rues pour
protester et exiger la condamnation de tous les féminicideurs.
Elles écrivent sur les murs et les monuments, cassent des portes,
brûlent des objets sur leur passage pour se faire entendre.
Elles ne sont plus disposées à tolérer la violence, et encore moins
à servir de chair à canon aux féminicideurs et aux multiples crimes
qui caractérisent les sociétés patriarcales : pédophilie, viol,
traite prostitutionnelle et pornographique. Ces jeunes filles
connaissent la législation, l’étudient, la maîtrisent, et s’en
servent pour exiger le respect. Et surtout, elles s’organisent pour
manifester dans les rues de leurs villes, pleurer ensemble et se
réconforter. À Sonora, 117 femmes et filles ont été assassinées en
2019, année la plus sanglante, avec une augmentation de 45 % en un an
du nombre de féminicides.
Les manifestations se multiplient dans tout le Mexique, où des
collectifs investissent les grandes avenues, taguent le sol et les
murs, montent des tribunes où les victimes prennent la parole et
témoignent, comme Luz María, mère d’une victime, qui raconte comment le
compagnon de sa fille l’a tuée et a vécu plusieurs jours avec son
cadavre. La place publique est investie par des femmes qui crient « ¡Ni
una más ! » (« pas une de plus »), « ¡Vivas nos queremos ! (« nous
nous voulons vivantes »), et qui interpellent les policiers : « Il y a plus de flics pour protéger les bâtiments que les femmes ! ».
Au Mexique, 833 féminicides ont été enregistrés entre janvier et
octobre 2019. « C’en est assez », ont crié les femmes, le 24 novembre de
la même année, devant la maison du Président, où elles ont
publiquement exigé que l’État mette fin aux violences machistes et aux
nombreuses disparitions de femmes :
« Nous sommes en état d’urgence, nos ennemis sont forts, ils
sont nombreux, ils sont partout. Nous devons nous unir, nous avons
besoin les unes des autres. Nous devons continuer à croire en
l’organisation des femmes et rester dans la rue. Nous sommes en
temps de guerre, et en ce temps de guerre, nous nous voulons vivantes,
libres et ensemble. »
Dans toute l’Amérique latine, les femmes luttent contre les violences
masculinistes. En 2015, en Argentine, au Chili, en Uruguay, en
Espagne, elles ont été des milliers à crier « Ni una menos » (« Pas une
[femme] de moins »), un vers écrit par la poétesse Susanna Chávez,
étranglée dans sa ville natale de Ciudad Juárez le 6 janvier 2011.
(La suite sur le blog de l'ANC)
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