CF des Bastides dans le Tarn.
Geoffroy Roux de Bézieux ou: on ne saurait caricaturer une caricature
Geoffroy
Roux de Bézieux, le patron des patrons, a appelé les entreprises à
reprendre le travail dès maintenant. Il a lancé cet appel depuis son
château du Croisic où il est confiné. Et il a proposé de donner
l’exemple en travaillant comme caissier une journée dans un supermarché.
Non, là, j’déconne vraiment.
Dans
la France du banquier éborgneur qui se prend pour Jupiter, il y a les
manants qui se prennent une amende de 135 euros parce qu’ils sont sortis
de chez eux munis du précieux ausweismais qui n’ont acheté qu’une seule baguette,
et puis il y a les faux aristos (la République ne reconnaît pas les
nobles) qui ne respectent pas le confinement, même dans leurs résidences
luxueuses. C’est le cas de ce Bézieux qui, selon Ouest-France, est retourné à Paris le 22 mars au soir après avoir été vu en train de faire ses courses dans la charmante cité de Loire-Atlantique.
Ne sachant apparemment pas qu’il existe la possibilité de
visio-conférences, Bézieux a violé la loi pour assister à une réunion du
conseil exécutif du syndicat patronal.
Geoffroy
Jacques Roux de Bézieux est né le 31 mai 1962 dans le XVe
arrondissement de Paris. Fils de Bruno Roux de Bézieux, dirigeant de
plusieurs sociétés nationales et multinationalesdont la Financière
Truffaut, le petit Geoffroy n’a eu qu’à naître et
récupérer la cuiller d’argent qu’il avait dans la bouche. Un Henri
Alphonse Émile Roux de Bézieux fut l’un des administrateurs de Péchiney
et d’Ugine. La famille fut anoblie par charge d’échevin de Lyon en 1769
et appartient – mieux vaut tard que jamais – à l’Association d’entraide de la noblesse française (une association d’utilité publique mais qui ne répond pas à l’intérêt général) depuis 1989.
Fils
d'un banquier et ancien élève du lycée Sainte-Croix de
Neuilly, Geoffroy fut élevé entre le XVIe arrondissement et
Neuilly-sur-Seine. Il est diplômé de l’ESSEC (pourquoi pas HEC ?) et de
l’université Paris-Dauphine en “ affaires internationales ”. La liste
des anciens élèves de Sainte-Croix est prestigieuse : le cardinal
Daniélou (spécialiste de la mort subite et de l’épectase),
Didier Recoin, François-Xavier Demaison, le recteur Robert Mallet, Jean
Piat, Pierre Renoir. Entre 1984 et 1986, le soldat Bézieux accomplit son
service militaire dans les commandos de marine, unité d’élite spécialisée dans le contre-terrorisme.
Milton Friedman semble être sa grande référence intellectuelle : « Attention, dit-il, Friedman explique que la liberté économique amène la liberté politique, pas le monétarisme du capitalisme sans foi ni loi, explique-t-il. Je
pense que la liberté est supérieure à l’égalité, notamment parce que
c’est grâce à elle que les hommes innovent. Mais parallèlement, chacun
doit être responsable de ses actes. »
Bézieux
(« Roux de Bez », comme l’appellent ses familiers) entre chez L’Oréal
en 1986. Il en devient le directeur “ Marketing UK ” avant de créer la
filiale polonaise en 1993. En 1996, il crée The Phone House, devenant
très rapidement le plus gros vendeur de téléphones portables. En 2007,
il entre au conseil de surveillance de PSA dont il devient
vice-président. De 2005 à 2008, il préside l’association CroissancePlus,
un groupe de pression d’entrepreneurs soucieux d’éthique (si, si !). Il
est l’un des membres de la Commission pour la libération de la
croissance française en 2008 (Commission “ Attali ”), dont le futur
banquier éborgneur est rapporteur général adjoint.
Il est élu président de l’Unédic en mai 2008 et s’occupe de la bonne marche du club sportif Bourgoin-Jallieu Rugby.
En 2013, il devient vice-président du Medef. Cinq ans plus tard, il est élu président du syndicat patronal.
En
avril 2019, il se prononce en faveur d’un recul de l’âge légal du
départ à la retraite et qualifie la réforme des retraites du banquier
éborgneur de « vrai progrès social ».
En
juillet 2019, il invite Marion Maréchal Le Pen à l’université d’été du
Medef. Il est contraint d’annuler cette invitation suite aux remous dans
ses propres rangs qui avaient découvert l’invitation en lisant la
presse.
Ces
jours-ci, il propose de supprimer des jours fériés, des congés payés,
ou encore d’allonger le temps de travail pour relancer la croissance et
réduire la dette publique. Il ne lui vient pas à l’esprit de pénaliser
le capital ou les détenteurs de dividendes.
Geoffroy Roux de Bézieux : le sabre, le goupillon et le pognon.
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