LA CACOPHONIE CONTINUE
Publié le 27/04/2020 à 08:26 par J.Cros Blog cessenon
Bien
qu’ayant cessé mon activité professionnelle il y a vingt ans je me suis
intéressé à la situation de l’éducation nationale avec la réouverture
annoncée des établissements scolaires le 11 mai prochain. Contrairement
aux déclarations antérieures du président de la République cette
décision ne tient pas compte de l’avis des scientifiques.
Sans
être expert on voit mal comment on peut assurer la sécurité des élèves,
du personnel, des familles. Il y a en particulier les questions de
transports scolaires, de la restauration, des déplacements, des cours
eux-mêmes.
Évidemment
la pandémie perturbe l’organisation de notre quotidien mais on ne peut
prétendre résoudre ce à quoi nous sommes confrontés par des injonctions
qui nient les réalités. De fait rien n’est prévu pour les garanties qui
devraient accompagner la réouverture des établissements scolaires.
On
peut se poser la question : est-ce qu’on peut fermer les yeux devant
les risques qu’on prend ainsi ? Il n’est pas concevable qu’on mette en
danger toute une population car l’École est nécessairement un lieu
potentiel de contamination.
Ce
n’est certainement pas le seul mais force est de constater que l’on
fait fi du principe de précaution au nom sûrement d’intérêts qui dans
l’esprit de nos dirigeants sont prioritaires.
Cela
renvoie à l’interrogation qui était la nôtre avant le développement de
la pandémie. Par-delà les incohérences constatées, telles le maintien
des élections municipales, la gestion des stocks de masques, on a
l’impression d’une improvisation dans les mesures prises. Elles buttent
sur la logique d’un système, celle du revenu du capital..
Déjà
incapable de résoudre les problèmes sociaux avant le coronavirus, le
système fait la preuve de son impuissance à répondre aux nécessités de
la crise sanitaire. Nous ne prétendons pas que l’on peut trouver une
solution en claquant des doigts mais force est de constater l’impasse
dans laquelle nous sommes.
La
solution, pour aujourd’hui et pour demain, ne peut se trouver qu’en se
dégageant de la finalité de notre société. Ce n’est pas x, y ou z
seulement qui sont en cause mais le mécanisme même qui conditionne tous
les aspects de notre vie.
Un
mécanisme qui n’est pas remis en cause par nos dirigeants, ceux qui
sont actuellement aux commandes, comme ceux qui y étaient hier. Ce qui
est posé dépasse et de loin, la responsabilité des personnes, la gestion
pour le moins cacophonique de ce qui nous arrive illustre les limites
historiques que nous avons atteintes.
Nous
sommes dans une situation qui fait penser à celle de 1788 : il est des
exigences qui frappent à notre porte. On ne peut pas continuer
indéfiniment à les ignorer. Cela demande une prise de conscience à
laquelle on ne peut se soustraire.
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