Source: insolentiae – Voir les précédentes interventions de Charles Sannat
.Extrait du dernier article du Blog Histoire et société de Danielle Bleitrach
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The Financial Times par Catherine Winch « Le virus met à nu la fragilité du contrat social »
Un grand quotidien financier international appelle à la redistribution des biens pour faire face à la crise.
Le Financial Times de Londres est un quotidien économique et financier britannique, généralement considéré comme le quotidien économique de référence en Europe.
Particulièrement lu par les élites économiques
et financières en Europe et aux États-Unis, il est naturellement
favorable à l’économie de marché, au libre-échange et à la démocratie
libérale.
Néanmoins aujourd’hui le Financial Times appelle à des transformations radicales.
Le 3 avril le Comité de Rédaction publie un texte intitulé: « Le
virus met à nu la fragilité du contrat social. Des réformes radicales
sont nécessaires pour forger une société qui réponde aux besoins de
tous. »
Le comité pointe les injustices et les inégalités accentuées par la
crise: ce sont les plus mal payés qui perdent leur emploi du jour au
lendemain dans l’hôtellerie, la restauration, les loisirs et secteurs
liés. Ceux parmi les bas salaires qui peuvent encore travailler le font
au risque de leur vie: les soignants et aides-soignants,
manutentionnaires, livreurs et agents de nettoyage.
Ce sont les jeunes actifs qui paient le prix le plus fort de la
crise. Il leur faut des compensations de façon urgente. Les politiques
des quarante dernières années doivent être abandonnées. Les
gouvernements doivent jouer un plus grand rôle dans l’économie. Ils
doivent considérer les services publics comme des investissements et non
des coûts, et chercher à rendre les marchés du travail moins précaires.
« La redistribution sera de nouveau à l’ordre du jour. »
Tout ça doit être fait sans attendre.
Naturellement le Financial Times ne prend pas le socialisme comme
référence ; il prend comme référence Roosevelt et Churchill, dont les
gouvernements pendant la deuxième guerre mondiale ont préparé un système
d’économie dirigée et de sécurité sociale pour après la guerre.
Le Financial Times ne mentionne pas qu’en Angleterre, le gouvernement
de Churchill comprenait des travaillistes comme Aneurin Bevan et
Ernest Bevin, qui participaient pleinement à ce travail de renouveau
social.
Le vendredi de Pâques, le 10 avril, le Comité de Rédaction réitère ces
sentiments, cette fois dans le contexte de Pâques et du Pessah. Il
constate une fois de plus que nous sommes tous potentiellement frappés
par le virus, mais que nous ne sommes pas tous frappés de la même façon,
loin de là, par les sacrifices demandés pour le combattre. Nous sommes
désunis et inégaux ; les pays riches et privilégiés peuvent instaurer le
confinement et supporter la catastrophe économique, et dans les pays
riches mêmes, les inégalités sont criantes.
Nous (les riches et privilégiés) avons un devoir d’aider le reste du monde.
« Si nous échouons, comme c’est probable, la maladie aura fait bien
pire que tuer ce qui pourrait se révéler être des millions de personnes
et dévaster nos économies. Elle laissera un monde irrémédiablement
divisé,où couve un ressentiment amer. Nous ne serons pas en mesure de
mettre en place les efforts de coopération nécessaires pour gérer notre
fragile terre commune dans les années à venir.
La façon dont nous agissons aujourd’hui déterminera l’avenir de
l’humanité. La mort est tout autour de nous. Cherchons une
résurrection dans une vie meilleure pour tous. »
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