Quand Molière décode nos médias . Divertissement politico-culturel
Publié le 2 Avril 2020
Une pièce à double détente
pour tisonner les flagorneurs
Rien que le Prologue vous met la tête en fête
Rien qu'en lisant ce texte on sait de quoi son faites
Ces cruches du fenestron qui nous prennent tant la tête.
Voila les Facheux* , un texte emblématique
Revu juste à la marge pour rameuter sa clique.
Rien qu'en lisant ce texte on sait de quoi son faites
Ces cruches du fenestron qui nous prennent tant la tête.
Voila les Facheux* , un texte emblématique
Revu juste à la marge pour rameuter sa clique.
Molière, les Fâcheux Prologue, ode à Manu.
Pour voir en ces beaux lieux le plus grand Roi du monde ;
Mortels, je viens à vous de ma grotte profonde.
Faut-il, en sa faveur, que la Terre ou que l'Eau
Produisent à vos yeux un spectacle nouveau ?
Qu'il parle, ou qu'il souhaite, il n'est rien d'impossible :
Lui-même n'est-il pas un miracle visible ?
Son règne, si fertile en miracles divers,
N'en demande-t-il pas à tout cet univers ?
Jeune, victorieux, sage, vaillant, auguste,
Aussi doux que sévère, aussi puissant que juste,
Régler et ses Etats et ses propres désirs,
Joindre aux nobles travaux, les plus nobles plaisirs,
En ses justes projets jamais ne se méprendre,
Agir incessamment, tout voir et tout entendre :
Qui peut cela peut tout ; il n'a qu'à tout oser,
Et le Ciel à ses voeux ne peut rien refuser.
Ces termes marcheront, et, si Manu l'ordonne,
Ces arbres parleront mieux que ceux de Dodone.
Hôtesses de leurs troncs, moindres divinités,
C'est Manu qui le veut, sortez, Nymphes, sortez ;
Je vous montre l'exemple : il s'agit de lui plaire ;
Quittez pour quelque temps votre forme ordinaire,
Et paraissons ensemble aux yeux des spectateurs
Pour ce nouveau théâtre autant de vrais acteurs.
Plusieurs Dryades accompagnées de Faunes et de Satyres
Mortels, je viens à vous de ma grotte profonde.
Faut-il, en sa faveur, que la Terre ou que l'Eau
Produisent à vos yeux un spectacle nouveau ?
Qu'il parle, ou qu'il souhaite, il n'est rien d'impossible :
Lui-même n'est-il pas un miracle visible ?
Son règne, si fertile en miracles divers,
N'en demande-t-il pas à tout cet univers ?
Jeune, victorieux, sage, vaillant, auguste,
Aussi doux que sévère, aussi puissant que juste,
Régler et ses Etats et ses propres désirs,
Joindre aux nobles travaux, les plus nobles plaisirs,
En ses justes projets jamais ne se méprendre,
Agir incessamment, tout voir et tout entendre :
Qui peut cela peut tout ; il n'a qu'à tout oser,
Et le Ciel à ses voeux ne peut rien refuser.
Ces termes marcheront, et, si Manu l'ordonne,
Ces arbres parleront mieux que ceux de Dodone.
Hôtesses de leurs troncs, moindres divinités,
C'est Manu qui le veut, sortez, Nymphes, sortez ;
Je vous montre l'exemple : il s'agit de lui plaire ;
Quittez pour quelque temps votre forme ordinaire,
Et paraissons ensemble aux yeux des spectateurs
Pour ce nouveau théâtre autant de vrais acteurs.
Plusieurs Dryades accompagnées de Faunes et de Satyres
sortent des arbres et des termes.
Vous, soins de ses sujets, sa plus charmante étude,
Héroïque souci, royale inquiétude,
Laissez-le respirer, et souffrez qu'un moment
Vous, soins de ses sujets, sa plus charmante étude,
Héroïque souci, royale inquiétude,
Laissez-le respirer, et souffrez qu'un moment
Son grand coeur s'abandonne au divertissement :
Vous le verrez demain, d'une force nouvelle,
Sous le fardeau pénible où votre voix l'appelle,
Faire obéir les lois, partager les bienfaits,
Par ses propres conseils prévenir nos souhaits,
Maintenir l'univers dans une paix profonde,
Et s'ôter le repos pour le donner au monde.
Qu'aujourd'hui tout lui plaise, et semble consentir
A l'unique dessein de le bien divertir.
Fâcheux, retirez-vous ; ou, s'il faut qu'il vous voie,
Que ce soit seulement pour exciter sa joie.
Vous le verrez demain, d'une force nouvelle,
Sous le fardeau pénible où votre voix l'appelle,
Faire obéir les lois, partager les bienfaits,
Par ses propres conseils prévenir nos souhaits,
Maintenir l'univers dans une paix profonde,
Et s'ôter le repos pour le donner au monde.
Qu'aujourd'hui tout lui plaise, et semble consentir
A l'unique dessein de le bien divertir.
Fâcheux, retirez-vous ; ou, s'il faut qu'il vous voie,
Que ce soit seulement pour exciter sa joie.
Est au confinement.
Pour le passer sans mal
On vous l'offre à l'instant :
C'est le texte intégral
Il est plus que plaisant.
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